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© Source : L'Oeil Du Sahel
- 16 May 2016 03:41:51
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LIBERTÉ DE LA PRESSE : Le Cameroun au bas du classement de RSF :: CAMEROON
Le pays est classé 126ème sur 180 pays dans le rapport 2016 de l’organisme.
La prétendue «saison des rapports accablants» est loin de prendre fin pour le Cameroun. En quelques mois seulement, le pays a été visé par une dizaine de rapports et articles sur la situation sécuritaire, les violations des droits de l’Homme et libertés, la démocratie, et surtout, sur la liberté de la presse. Après Freedom House, Amesty International, Human Right Watch et Transparancy International, c’est au tour de Reporter Sans Frontières (RSF) de produire un rapport sur le Cameroun.
RSF hisse le Cameroun à la 126 ème place sur 180 pays. Avec ce rang, le pays affiche un score de 40,53. Pourtant, il était 133 ème en 2015 pour un score de 39,63. Au vu de ce classement, le Cameroun régresse en termes de respect de la liberté de la presse. Pour Reporters Sans Frontières, la presse écrite et audiovisuelle est florissante au Cameroun, mais les nombreuses radios présentes sur l’ensemble du territoire n’ont pas reçu leur agrément définitif. Une technique utilisée par le gouvernement pour les garder sous la menace permanente d’une fermeture.
Deux d’entre elles ont ainsi arrêté de diffuser à Bafoussam, à l'Ouest du pays, parce qu’elles avaient déplu au gouvernement de Paul Biya. S’agissant des journalistes, Reporters Sans frontières va plus loin dans sa dénonciation. «De leur côté, les journalistes qui dérangent sont facilement mis aux arrêts ou accusés de “terrorisme”. Motif vague qui permet des arrestations arbitraires, plus ou moins prolongées. Une nouvelle loi anti-terroriste prévoit de traduire les prévenus devant les tribunaux militaires», rapporte l’organisation.
En 2015, le Cameroun occupait la 133ème place et Amnesty International et Reporters Sans Frontières ont déclaré aux autorités camerounaises d’abandonner immédiatement et sans condition toutes les charges retenues contre trois journalistes accusés de n'avoir pas divulgué des informations et leurs sources, à la veille de leur procès devant un tribunal militaire. Les journalistes Baba Wame, Rodrigue Ndeutchoua Tongue et Félix Cyriaque Ebolé Bola comparaissent depuis janvier dernier devant le tribunal militaire à Yaoundé.
Ce sont les premiers journalistes accusés du crime de «non-dénonciation» à être jugés devant un tribunal militaire. Reporters sans frontières (RSF) avait également demandé aux autorités camerounaises d’abandonner les poursuites contre le directeur de la publication du journal Génération Libre, François Fogno Fotso. Arrêté le 15 septembre 2015, puis détenu arbitrairement pendant dix jours, il était alors accusé de «rébellion simple » et «non respect aux injonctions des autorités».
A ce jour, seul le Conseil national de la communication (CNC), organe de régulation des médias au Cameroun, est habilité à sanctionner les journalistes en cas d’infractions. Mais depuis le début de l’année 2015, RSF dénombre plusieurs cas de journalistes malmenés par les forces de sécurité camerounaises. Ces attitudes portent gravement atteintes à la liberté de la presse dans le pays qui passe déjà une saison de rapports «accablants» que les autorités voient du mauvais oeil.
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