Cameroun: Faut il se taire ou dire ce que l'on pense  de son pays ?
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Cameroun: Faut il se taire ou dire ce que l'on pense de son pays ? :: CAMEROON

Nous nous permettons d’écrire ici car nous pensons que rester silencieux par rapport à la situation du Cameroun est aussi pire que regarder, sans rien faire, un enfant qui joue à la fenêtre à un étage assez haut. Nous ne nions pas notre imperfection, nous n'allons pas non plus attaquer ceux de l'autre côté, les patriotes engagés, qui se battent depuis des années pour le bien être des Camerounais car où que nous soyons, le Cameroun ne mérite pas cela ! Mais nous allons essayer de porter une voix qui s’élève par rapport à l’agonie de notre Cameroun.

Nous sommes d'accord avec A. Lincoln quand il dit : « Le silence devient un péché lorsqu’il prend la place qui revient à la protestation ; et, d’un homme, il fait alors un lâche. » Il est plus que jamais temps de dire tout haut notre mécontentement !

Le Cameroun est en quête de quiétude. On peut ressentir cela dès la base même du bien être : le pain quotidien. Il est vrai qu’il appartient à tout un chacun de trouver un travail pour subvenir au moins à ses besoins les plus élémentaires. Mais le pouvoir en place y est responsable pour une large partie en créant un environnement instable. Nous admirons le courage et la rage de combattre de la population pour survivre. 

Nous dénonçons le dysfonctionnement de l’Etat qui, au lieu de faciliter la recherche du travail, de partager équitablement les richesses du pays, crée l’insécurité. Cette dernière menace l’ensemble de la population ! Nous soulignons au passage l’effroi qui fait le lot quotidien des zones rurales et la terreur subite par les usagers des routes nationales. Nos routes dégradées  avec le temps sont devenues des mouroirs ! Sur ce point là les autorités répondent absentes !

Depuis des décennies on ressent chez nous ce besoin de vivre la paix sociale. Les hauts responsables de l’Etat ont ils le courage de passer une semaine en brousse sans leurs conforts quotidiens et y affronter, sans aucune garde rapprochée, la peur au ventre chaque fois qu’il fait nuit ? Nos dirigeants, élus ou de facto, ont ils vraiment pris conscience de la gravité, de l’ampleur du dégât qu’ils ont causé ? Ont ils pris le temps de se taire et d’écouter le peuple ? Ont ils à cœur cette paix sociale sans laquelle rien ne va ? Hélas, les faits et leurs agissements ont toujours montré une réponse généralement négative !

Certes, on a eu des gouvernements successifs mais ils étaient là juste en apparence. Le paraître, dans notre situation, s’explique par deux choses. Primo, il cache bien l’incompétence et l’incapacité à gouverner. Secundo, il masque le fait de gouverner en priorité (voir exclusivement) ses propres intérêts. Souvent les deux vont de paire.

D’un coté, on n’a jamais gouverné notre pays. Gouverner c’est prévoir. L’a-t-on réellement fait ? Gouverner c’est ne pas museler l’opposition ! Gouverner c’est ne pas se servir soi-même ! En agissant de la sorte, nos politiques sèment eux mêmes les germes d'un volcan qui risquera un jour d'éclater et tout balayer sur son passage.

Le Cameroun était considéré autrefois comme une locomotive en Afrique centrale ! Notre pays faisait partie des pays émergent. D’aucuns n’ignorent que depuis des décennies notre patrie est rongée par une instabilité chronique. Pour résoudre les crises politiques on a trouvé des solutions pommade. Elles calmaient le jeu sur le très court terme mais ne faisaient qu’empirer les choses au-delà. Le Cameroun est-il un pays voué à l’échec politique, aux travers sociaux et économiques ? Est-il condamné à vivre une éternelle décrépitude ? Quel est vraiment le mal qui saccage progressivement mais sûrement notre pays ?

Les lois bafouées

Pour faire simple : le principal danger est le non respect de la constitution, la violation de la loi, l'impunité. Comment espérions nous construire un État fort en dehors du respect des textes en vigueur ? 

Il n’y a pas de liberté sans règle ni de démocratie sans le peuple. Il n’y aura pas de stabilité sans la volonté politique. Nous n’avons pas besoin de militaires forts mais plutôt des forces armées rendues fortes de par leurs unité et leur sens du devoir. 

Jusqu’à ce jour le seul moyen de fortifier un État est la loi. Cette dernière ne puise sa force que dans la pratique. Elle ne devient stable que dans le temps. Elle n’est source d’apaisement que si elle est impartialement édictée, respectée et améliorée. 

Comment puissions nous croire à l’Etat de droit alors que nos dirigeants actuels transgressent chaque jour davantage la foi en l’indépendance de la justice ? Cette dernière devrait être le rempart des plus faibles et le garde fou pour les plus forts. 

La constitution est la bible républicaine de la démocratie ! Si nous voulons aller de l’avant, le premier investissement à faire n’est autre que le respect de la loi. Par ricochet et en faisant abstraction de toute forme de mauvaises pressions, il va de soi que la parole donnée, l’engagement pris devant le peuple doivent tenir lieu de LOI. 

Un peuple abandonné

Par ailleurs, ce qui va suivre est le péché capital de nos politiques : MARCHER SUR LA TÊTE DU PEUPLE. Chez nous le peuple craint systématiquement les représailles des dirigeants. Ce n’est pas normal. Le dirigeant se sert et s’offre un banquet mirobolant alors que le peuple ne mange pas à sa faim. Le politique passe ostensiblement et avec fierté dans de très belle voiture devant le peuple qui creuse les décharges publiques pour espérer trouver des miettes à mettre sous la dent. Doit-on laisser passer cela ? 

Au Cameroun, l’insulte envers le peuple n’a que trop duré. Et ne nous disons pas que le fait de traficoter la constitution pour la tailler à l’avantage de celui qui détient le pouvoir est du fait d’un pays étranger. Ne gavons pas notre peuple de mensonge en insultant la communauté internationale quand notre justice sort une décision qui respecte tout sauf le droit. A vrai dire, nous nous prévalons de notre propre turpitude.

Nous portons ici notre respect et rendons hommage à tous nos leaders indépendantistes qui ont lutté jusqu’au bout au prix de leur unique vie. Ils l’ont fait, non pas pour eux, mais, pour les générations futures. Soyons-en dignes.

Le secret du changement est de rassembler toutes nos forces, pour construire ensemble quelque chose de nouveau. Enfin, que nos dirigeants arrêtent d’abuser du silence des Camerounais.  Quand le peuple ne dit rien, ça ne veut pas dire qu’il est d’accord ! Son silence est un cri strident. Il faut être humble pour l’entendre !

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