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En dépit des clarifications fournies par le ministre de la Santé publique dimanche dernier au lendemain du drame survenu samedi à Douala, la polémique perdure au sujet du décès de dame Koumateke et des jumeaux dont elle était enceinte.

Le drame survenu samedi à Douala n’en finit pas de susciter un émoi bien compréhensible et une agitation indescriptible au sein de l’opinion. Les réseaux sociaux ont tôt fait d’assurer une diffusion virale d’images insoutenables de la dépouille de dame Monique Koumateke en train d’être éventrée pour en extraire ses fœtus jumeaux sans vie. Les médias audiovisuels puis les journaux ont pris le relais, chacun y allant de sa charge la plus virulente sur les supposés responsables tout trouvés de ce que d’aucuns n’ont pas hésité à qualifier de négligence médicale, de non-assistance à personne en danger, de faute déontologique.

Toutes sortes de versions circulent depuis la survenue de cet événement tragique, alimentées par médias qui se font l’écho de divers acteurs qui se sont érigés en procureurs dans cette tragique affaire.

Dans une communication face à la presse ce dimanche après-midi, le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda a apporté à l’opinion publique un éclairage édifiant sur les circonstances du drame survenu la veille. Le MINSANTE a restitué les faits sur la base des informations issues de la réunion présidée par le gouverneur de la région du Littoral à ce sujet. Il en ressort que dame Monique Koumateke est arrivée à l’hôpital de district de Nylon vers 8 h 50 mn dans une malle arrière d’un taxi de ville ayant déjà rendu l’âme. La jeune femme qui était enceinte n’avait jamais fréquenté une formation sanitaire pour les consultations prénatales.

Les membres de famille qui la conduisaient ont sollicité du personnel de ladite formation sanitaire, selon leurs us et coutumes, une opération chirurgicale pour la délivrer des bébés qu’elle portait dans son ventre. Le personnel médical leur réserve une fin de non-recevoir, au motif que cette pratique ne peut pas se faire à leur niveau et conseille à la famille de l’amener dans une formation sanitaire de niveau élevé qui se trouve être l’hôpital Laquintinie de Douala.

Arrivée à l’hôpital Laquintinie vers 10 h 30 mn, la famille est orientée vers la maternité où le major et la sage-femme diagnostiquent que dame Koumateke est décédée depuis quelques heures et les oriente vers la morgue. Par la suite, un des membres de la famille prend sur elle d’ouvrir l’abdomen de la dépouille et fait sortir les fœtus. Il apparaît donc qu’il n’y a pas eu un problème de négligence médicale ou d’exigence préalable des frais de prise en charge de la part du personnel de santé. Il est clairement établi que le fœtus ne peut pas survivre 3 à 5mn dans un organisme sans vie.

Pour conclure sa communication, le MINSANTE a indiqué qu’une enquête est en cours pour faire toute la lumière sur cette affaire qui alimente la controverse. Et de préciser qu’en attendant les conclusions de ladite enquête, le major de la maternité, la sage-femme, le morguier et l’accompagnatrice qui a éventré la défunte ont été mis aux arrêts. Force est donc de retenir que par-delà le deuil qui afflige la famille et les proches de la défunte, l’enquête diligente, objective, sérieuse demandée par le Premier ministre, chef du gouvernement élucidera les circonstances de la survenue du décès de dame Koumateke.

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