Opération épervier : Julien Serge Abouem A Boull entendu au TCS
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Le président de la Fédération camerounaise de volleyball a été entendu mercredi 25 février 2016 et inculpé pour détournement de deniers publics. Dans l’entourage de l’intéressé, on crie à une cabale montée contre sa personne.

L’affaire Emergence group Sa contre Julien Serge Abouem A Boull vient de prendre un virage à épingle. En effet, selon des sources proches de l’affaire, le président de la Fédération camerounaise de volleyball (Fecavolley), accusé de détournement de deniers publics par cette société prestataire de services, a été entendu au Tribunal criminel spécial (Tcs) mercredi 25 février 2016. Les mêmes sources indiquent qu’il en est ressorti avec un acte d’inculpation pour détournement de deniers publics. L’affaire a été portée devant cette juridiction spéciale le 29 janvier 2016 par le cabinet Kolwe et Darna avec pour objet : Dénonciation des actes de détournement de deniers publics posés par monsieur Abouem A Boull Julien Serge, es qualité président de la Fédération camerounaise de volleyball.  

Agissant pour le compte d’Emergence group Sa et en qualité de plaignant et de témoin dans une procédure pénale contre Julien Serge Abouem A Boull, « pour escroquerie et abus de confiance », le cabinet Kolwe et Darna, dans la plainte déposée au Tcs et dont Le Messager a eu copie, présente les faits suivants. « En effet courant l’année 2014, Emergence Group Sa a signé un contrat avec Abouem A Boull Julien Serge, président de la Fecavolley en vue de permettre à Emergence group Sa de préfinancer des prestations diverses des activités des équipes nationales dames et messieurs qualifiées aux championnats mondiaux de volleyball 2014 en Italie et en Pologne d’une part, et la participation desdites équipes aux différentes compétitions ».

Fonds spéciaux

La plainte poursuit qu’« En vertu de cette convention impliquant le ministère des Sports et de l’éducation physique, une somme de 178 000 000 FCfa a été versée par Emergences group Sa dans les comptes de la Fédération camerounaise de volleyball afin d’être ventilée aux régisseurs que le ministère des Finances avait désigné pour gérer les fonds spéciaux que l’Etat avait débloqué pour le financement des équipes nationales sus-évoquées ». Selon les plaignants, Abouem A Boull Julien Serge mettra à la disposition de monsieur Eric Wiydor La Binfon, la somme de 113 000 000 Fcfa pour la préparation des équipes nationales de Volleyball. Ainsi après avoir reçu la somme de 399 979 FCfa du ministère des Finances représentant le budget de la participation de l’équipe nationale de volleyball messieurs pour la compétition qui devrait avoir lieu en Pologne, monsieur Binfon Eric « a reversé la somme de 113 000 000 FCfa dans le compte de la Fédération nationale de volleyball, laquelle somme était destinée au remboursement des sommes mises à la disposition de ladite Fédération par Emergence group Sa. Le président de la Fédération de Volleyball du Cameroun, au lieu de procéder au remboursement total de la somme de 113 000 000 de francs Cfa à Emergence group Sa, a plutôt effectué un remboursement partiel de 57 000 000 FCfa et le reste a pris une destination inconnue », renseigne la plainte.

Filouterie

Or, les fonds spéciaux mis à la disposition de la Fecavolley par le régisseur Eric Binfon sont des fonds publics. C’est du moins ce que soutient le Cabinet Kolwe et Darna. « La destination desdits fonds était le remboursement de la somme de 113 000 000 de francs Cfa mise à la disposition de la Fecavolley », rappelle le Cabinet qui s’interroge sur le fait que « la disparition du circuit des préfinancements de la somme de 56 000 000 FCfa constituant la différence entre les fonds spéciaux de l’Etat remis à la Fecavolley par monsieur Eric Binfon (113 000 000) et celle de 57 000 000 FCfa effectivement reversée à Emergence group Sa par la Fecavolley, pose le problème de savoir si ces fonds publics spéciaux n’ont pas tout simplement été détournés par le président de la Fecavolley pour un enrichissement personnel et illégitime ».

Voilà la raison qui a poussé le cabinet Kolwe et Darna à écrire à madame le procureur général près le Tribunal criminel spécial du Cameroun pour que cette juridiction spéciale «ouvre une enquête préliminaire pour détournement des deniers publics afin de déterminer l’utilisation desdits fonds spéciaux par monsieur Abouem A Boull Julien Serge, es qualité président de la Fédération camerounaise de volleyball et monsieur Eric Binfon, régisseur des fonds virés au ministère des Sports par le ministère des Finances ». Les faits ci-dessus décrits, rappelons-le, sont constitutifs de l’infraction de détournement de deniers publics dans les articles 74 et 184 du Code pénal camerounais, ensemble des dispositions de l’article 2 (nouveau) de la loi n°2011 portant création du Tribunal criminel spécial modifié et complété par la loi n°2012/011 du 16 juillet 2012.

Entre manipulation et mafia

L’inculpation du président de la Fecavolley donne un autre sens à cette affaire, puisqu’elle ouvre désormais la possibilité à une enquête approfondie au sujet de cette affaire. Mais dans l’entourage du mis en cause, on renie en bloc ces actions menées par Emergence group Sa. Selon les proches de Julien Serge Abouem A Boull, les plaignants auraient « présenté des documents falsifiés. Ils ont produit un contrat falsifié alors que nous avons l’original qui est différent de ce qu’ils brandissent, simplement dans la volonté de nuire à monsieur Abouem ».

Concernant les fameux contrats dont Le Messager a obtenu copie, il apparait clair que les deux documents présentent de nombreuses disparités. La première chose qui frappe est que le contrat présenté par les plaignants date du 12 août 2014 et comporte dix articles alors que celui brandi par le clan Abouem est daté du 10 juillet 2014 et comporte neuf articles.

Autre curiosité, à l’article 8 du contrat tenu par Emergence group Sa qui porte sur la durée et résiliation du contrat, mentionne que celui-ci expire « au plus tard le 15 novembre 2014 ». Le même article chez Abouem qui est d’ailleurs l’article 7 et non 8 portant sur la durée et résiliation, stipule que le contrat « expire le 31 décembre 2016 ». Au niveau de l’article 10 du contrat présenté les plaignants sur l’entrée en vigueur et enregistrement, il est écrit « Après sa signature par les parties, le présent contrat qui est établi en trois (04) exemplaires originaux, entrera en vigueur dès sa notification au prestataire et sera enregistré à la diligence de l’entreprise Emergence group Sa ».

Par contre, dans le contrat présenté par les proches d’Abouem A Boull, l’article supra cité qui est l’article 9 dit plutôt que « Après sa signature par les deux (02) parties, le présent contrat entrera en vigueur dès sa notification au prestataire et l’enregistrement par ce dernier est établi en quatre (02) exemplaires originaux et sera enregistré à la diligence de l’entreprise Emergence group Sa ».

Et pour terminer, au bas des deux contrats, il y a une autre différence au niveau de l’identité du président de la Fecavolley. Alors qu’au bas du contrat présenté par Emergences group Sa, on voit clairement que c’est Abouem A Boull Julien Serge qui paraphe le document, sur le contrat présenté par l’entourage du mis en cause, c’est bien Abouem A Boull Serge Julien qui le signe.

Une différence anodine, mais qui vaut son pesant d’or. Car, il est évident qu’avec ces nombreuses différences, un des contrats est réellement falsifié. Mais lequel ? Nous en saurons un peu plus avec les résultats des enquêtes de la justice.

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