Je viens d'achever la lecture de "Revenge Porn", le livre à scandales de Nathalie Koah, en deux heures chrono. Au-delà de la polémique, je retiens la qualité littéraire en général, et d'écriture, en particulier, de cet opuscule. La plume [probablement empruntée] de Nathalie, et les talents de narrateur de l'auteure, donnent envie de boire ce récit palpitant jusqu'à la lie.

"Revenge Porn", de mon point de vue, associe au moins trois genres littéraires: roman à l'eau de rose façon Barbara Cartland, suspense à la sauce Agatha Christie, espionnage d'inspiration John Le Carré. Il faut y ajouter un zeste de San Antonio pour le côté graveleux, fétide et un tantinet scatologique [on lit certains passages en se bouchant le nez]. Il faut aussi convoquer à l'analyse, une autre auteure plus contemporaine: Valérie Trierweiler.

"Revenge Porn" et "Merci pour ce moment" participent d'une même démarche. Deux femmes amoureuses qui pensaient avoir décroché la lune, en devenant les amantes de personnages exceptionnels, sont brutalement jetées comme des lavettes. Déçues, ébranlées, jalouses, elles prennent leurs plumes qu'elles trempent à la sauce de la vengeance, avec l'espoir de déshabiller, donc, de déshonorer leurs anciens Jules.

Il ne faut pas s'étonner que les Camerounais se passionnent de ce bouquin. Samuel Eto'o, le personnage principal, a tout d'un héros de télénovela, d'un personnage romanesque, picaresque et romantique : issu d'un milieu plébéien, il a touché le Graal en se hissant au firmament du football mondial. De plus, il est beau, riche, et célèbre. Normal donc, que les gens dévorent goulument les révélations plutôt croustillantes de son examante.

Cette dernière, elle aussi, ne manque pas d'intérêt: fille issue des bas-fonds de la capitale, elle a un atout dont elle va se servir pour s'arracher à la misère: sa plastique singulière qui lui donne de faux airs de Rihanna. Cette pin-up à l'ambition dévorante a réussi à envoûter le célèbre N°9 qui ne parvient pas à s'en rassasier... Pour le reste, je me garde, contrairement à ce que j'entends ici et là, de porter un jugement sur les moeurs de la star planétaire du football. Je suis certain, que les anonymes que nous sommes, connaissons, ou avons connu de nombreuses Nathalie Koah. La chance que nous avons, c'est précisément que nous sommes préservés par notre anonymat.

Mais attention! Nous sommes peut-être anonymes dans la vie, mais quelque peu connus dans des espaces virtuels... Et si nos Nathalie Koah à nous, prenaient leurs plumes et réglaient leurs comptes dans "Revenge Face'' ou "Revenge Tweet"?