Pendant les fêtes de fin d'année, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef) a été, sur instructions du chef des armées, aux côtés des soldats en zone de conflit.
 
Le 31 décembre pendant que ses collègues du gouvernement organisaient à leurs résidences des réveillons, lui il était dans la région de l'Extrême-Nord. Après un passage à Kolofata où il est allé renforcer et stimuler le moral des troupes, Joseph Beti Assomo, malgré les conditions climatiques très rudes, a passé la nuit à Kidji-Matari dans le département du Mayo-Sava auprès des vaillants soldats camerounais engagés dans ce poste avancé de la guerre contre la secte islamiste Boko Haram. Il a mangé leurs repas à la même table, s'est couché sur des matelas, s'est assis à même le sol. A Kidji-Matari, localité sensible en proie à l’insécurité, le Mindef qui a suivi le discours du président de la République en compagnie des soldats camerounais, a appelé ces derniers à plus d’engagement, de discipline et de détermination dans la préservation de l’intégrité territoriale.

Commentant le message présidentiel à la nation, l’ancien gouverneur de la région de l’Extrême-Nord dira : « c’est un message dense, riche et très profond que nous avons suivi en tant que citoyen, mais également et peut-être surtout en tant que ministre délégué à la présidence chargé de la Défense. Nous avons été envoyés ici par le chef des Armées pour venir passer cette soirée du 31 décembre 2015 au 1er janvier 2016 avec les hommes pour leur apporter ses encouragements, ses félicitations, son renfort. Nous venons d’en voir l’expression par sa voix. Les hommes ont le moral. Les populations qui apportent également une contribution remarquable à cette guerre à travers les comités de vigilance ont également été encouragées par le chef de l’État».  L’ex-gouverneur du Littoral a par ailleurs recommandé aux forces de défense d’avoir un comportement exemplaire afin de préserver le lien armée-nation manifesté sur le terrain par l’implication des comités de vigilance dans la défense de la stabilité du pays.

Le 1er janvier, il a présidé aux cérémonies de remise des épaulettes et galons d’abord à Kidji-Matari, puis à Mora. La cérémonie de Kidji-Matari a connu les présences du gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, du chef d’état-major des armées René Claude Meka, des chefs d’état-major centraux et assimilés, de nombreux autres officiers et des militaires en faction issus pour la plupart du Bataillon des troupes aéroportées (Btap), du Bataillon d’intervention rapide (Bir) et d’autres unités de nos forces de défense. Au cours de cette première cérémonie, une trentaine de sous-officiers ont reçu leurs nouveaux galons. À Mora, Joseph Beti Assomo a remis les épaulettes à deux officiers supérieurs, sous-officiers et des militaires de rang. Son périple s’est poursuivi à la base du 1er secteur de la Force multinationale mixte (Fmm), avant de s’achever à Maroua. Par un repas de corps avec les promus et les membres des familles de ceux-ci.

Moral au top.

Avant Kidji-Matari, Mora et Maroua, xM. Beti Assomo et sa suite ont effectué une escale à Kolofata. De ce côté, il a noté que le moral des troupes était au beau fixe. Les troupes, a-t-il reconnu, ont remporté de grandes victoires sur Boko Haram avec le concours des populations. «Boko Haram n’a néanmoins pas encore dit son dernier mot. Les attentats qui se sont perpétrés par cette secte islamiste depuis un certain temps en direction des populations civiles font certes des dégâts, mais il s’agit de dégâts spectaculaires. Nous n’avons plus aujourd’hui sur le plan militaire des combats hémogéniques comme c’était le cas il y a quelques mois. Il fallait que je vienne, envoyé par le chef des armées, pour demander aux troupes et aux populations de tenir bon et pour réconforter le lien armée-nation», a-t-il confié à nos confrères de Cameroon tribune. Aussi va-t-il appeler les uns et autres à faire preuve de discipline. Car, selon lui, si nos forces de défense méritent toute la considération de la nation pour leurs actes de bravoure dans la guerre contre les assaillants de la secte Boko Haram, elles sont aussi appelées à maintenir la cohésion et la discipline dans leurs rangs.  
 
Le dernier périple du patron de la Défense dans la région de l’Extrême-Nord lui a permis de faire le point sur les difficultés rencontrées et les besoins des hommes au front.