Quel avenir pour l’Université des Montagnes ?
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Face à une situation aussi bloquée qui risque du durer longtemps devant la justice, l’institution de Bangangté risque de subir un lourd préjudice.

Tout le problème depuis le début de cette affaire, est qu’on parle de l’institution UdM moins en tant que temple du savoir, mais plutôt comme une « épaisse » vache à lait. Mais le problème est que cette « fille » âgée d’une quinzaine d’années voit son avenir compromis.

Le crédit de plus de 5 milliards de l’Afd désormais douteux

Quelle n’a pas été notre surprise au cours de notre enquête de constater que l’Agence française pour le développement (Afd) n’avait pas encore débloqué l’argent issu du crédit de plus de 5 milliards dont on parle depuis des années ? Plus étonnant encore, votre journal a appris que les Français avaient soumis le déblocage de ces fonds au respect  d’un cahier de charges extrêmement précis (notamment en matière d’effectifs) que les responsables de l’AED-UdM ne semblent pas pressés de respecter.

Quelle institution étrangère va débloquer une telle somme et la confier à une association dont les membres se retrouvent au tribunal pour une querelle non seulement de leadership, mais pour le contrôle de la caisse ? Le campus de Bangangté risque ainsi de perdre la possibilité de devenir quelque chose d’unique dans la sous-région.

Quelle institution financière locale peut se substituer à l’Afd en constatant le désordre ambiant et surtout l’âge du capitaine (Lazare Kaptué 85 ans) qui en tient si maladroitement les rênes ? Perdre le crédit Afd signifie que l’UdM est condamnée à vie à évoluer avec des archaïsmes infrastructurels. Quelle institution financière pourra accepter de prêter de l’argent à une structure qui a été incapable de gérer une offre aussi généreuse?

Impossible de croire qu’une collecte de fonds auprès de la communauté bamiléké soit possible si on se souvient qu’au départ, personne n’avait, malgré la tournée de l’équipe Kom dans la région, misé le moindre centime sur le projet. Quel milliardaire dans cette région peut accepter d’investir dans un projet qui ne lui rapporte pas personnellement gloire et argent ?

L’inquiétude des parents, des étudiants et du personnel

Qui peut décrire la réaction des parents et celle des quelques 2000 étudiants qui versent chaque année dans les caisses de l’AED-UdM un peu plus de 2 milliards de FCFA ?

Il semble d’ores et déjà certain, que très peu de membres de la diaspora qui venaient à leurs frais, dispenser des cours bénévolement à Bangangté continueront à le faire. Des compatriotes qui étaient attirés par un projet associatif ne peuvent se complaire dans cette espèce de « mic mac » plus proche du scénario de films italiens plutôt que de celui vanté des années auparavant par Ambroise Kom, Célestin Monga et autres.

Même au Cameroun, de nombreux enseignants y allaient, non pas à cause du « pécule » à eux réservé, mais pour le plaisir de remplir une mission associative au service de la jeunesse camerounaise.

Le risque est grand pour que la justice impose un administrateur provisoire, ou que l’Administration qui accorde le droit à l’Université de Montagnes d’exercer une mission de service public, ne vienne avec « ses gros sabots » détruire tout ce qui reste, comme cela s’est produit à la Cofinest, à Amity bank…

Que faire pour sauver ce qui peut encore l’être ?

Dans cette ambiance « à la folie » où l’intérêt général ne semble plus qu’être une vue de l’esprit, on voit mal ce qu’il faudrait faire. On le voit d’autant moins que tous ces milliardaires, tous ces intellectuels qui écument la région se sont « prostitués », avec un enthousiasme particulier, au Rdpc au point où personne n’est plus crédible.

Nous osons cependant proposer ceci : qu’une association des parents d’élèves au sein de cette institution impose, même après grève dure, de réformes indispensables à la survie de cette institution. Que tous les bailleurs de fonds actuels et potentiels (Afd) exigent la même chose en mettant sur la balance l’éventuel arrêt de toute collaboration.
D’autres mesures paraissent évidentes : le départ immédiat du professeur Lazare Kaptué et toute son équipe. Le professeur Kom étant out, on peut dire que tous les protagonistes de cette affaire seront hors-jeu.

On peut diviser les protagonistes en trois clans : les supporters de Lazare Kaptué, ceux d’Ambroise Kom et des personnes neutres. Chaque clan choisirait une personne afin de constituer  une espèce de triumvirat qui aura une mission de trois ans extrêmement précise pour: apaiser la tension ; renouer un dialogue constructif avec l’Administration, les étudiants, les financiers et le personnel ; récrire les statuts… et gérer l’institution sous le contrôle d’un comité de sage que pourrait présider par une personnalité consensuelle ou même un intellectuel connu recruté à l’étranger, par conséquent étranger aux pratiques locales.

Après trois années, des élections ouvertes pourront avoir lieu sachant que le mandat des dirigeants sera désormais de 3 années renouvelables une seule fois.

Nous croyons que c’est par un « remède du cheval » qu’il sera possible de sortir de la crise actuelle et non par des petites magouilles dont nous a encore gratifié le clan Kaptué vendredi dernier.

© Ouest Littoral : Benjamin Zebaze

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