La situation à l’Université des Montagnes devient intenable pour le professeur Lazare Kaptué qui y fait régner une gérontocratie héritée d’une autre époque. Avantages indus, autocratie, clientélisme, népotisme, favoritisme… sont des méthodes inacceptables au sein d’une association et surtout d’une université. Le fiasco annoncé va faire mal à toute une communauté, à tout un pays : très mal. Tous les responsables de cette situation doivent en tirer les conséquences. Il y a urgence !

Les événements se sont précipités en fin de semaine dernière avec la parution du journal Ouest Littoral, où le véritable scandale qui secoue l’Université des Montagnes a été révélé. Que de menaces proférées à l’encontre de la direction de publication de votre journal ! Que de tentatives d’intimidation ! Que de tentatives de corruption morale avec la protection de la tribu comme alibi !

Pourquoi le professeur Lazare Kaptué doit partir

Malgré la décision de justice défavorable au clan Kaptué/Njomgang mercredi dernier à propos d’une assemblée générale querellée prévue le vendredi suivant, celle-ci a néanmoins pu avoir lieu. En faisant appel de cette décision de justice, le clan est dans son droit le plus absolu et s’offre surtout un bol d’air. Pas sûr néanmoins que ce « jusqu’auboutisme » n’entraîne une escalade dommageable aussi bien pour l’institution, que pour ses dirigeants. C’est d’ailleurs cela qui nous pousse à aller encore plus loin dans cette édition, en livrant davantage d’informations à nos lecteurs sur ce qui apparaitra dans l’histoire, comme un étonnant et incompréhensible gâchis.

Le fruit de notre enquête nous permet d’affirmer qu’en imposant à l’Université des Montagnes toutes les mauvaises pratiques du parti unique d’autrefois et en se proclamant seul coq dans le poulailler, le professeur Lazare Kaptué est non seulement responsable de ce qui arrive, mais a aussi terni à jamais l’image lisse qui était la sienne dans certains milieux non initiés.

Cumulard invétéré (directeur propriétaire de la Clinique Bastos à Yaoundé, directeur des Cliniques universitaires des Montagnes, président de l’UdM à Bangangté, maire de Demdeng à Bandjoun, militant rdépéciste, etc.), le professeur Kaptuè doit avoir à son âge le don d’ubiquité pour gérer sereinement et efficacement toutes les attributions qui sont les siennes. Comment peut-il contribuer à asseoir une institution qui n’est qu’à ses débuts et nécessite une attention de tous les instants? C’est vrai que le Cameroun semble être gouverné en mode « pilotage automatique » comme l’a déclaré un militant du Rdpc particulièrement inspiré ; mais on avait cru comprendre que l’UdM avait été créée pour faire quelque chose de différent!

Nous connaissons, à titre personnel, le professeur Lazare Kaptué depuis le début des années 70. Il a d’ailleurs beaucoup fait pour notre famille et sur ce plan, nous lui en serons toujours reconnaissants. Malheureusement, il a aussi fait du mal au pays ; à l’Ouest notamment. Qu’un homme de science aussi réputé soit si inapte à gérer des conflits, pour ainsi dire banals, dans une petite organisation comme l’AED/UdM, éclaire son incompétence managériale, embrigadé qu’il est dans l’appât du gain.

Plus grave, qu’il ait importé au sein de l’association AED-UdM les méthodes du parti unique où l’on procède par exclusion, réveille une constante ; la manière dont il géra en son temps les fonds du Sida, nous oblige à ne plus avoir aucun égard envers sa personne. On ne s’amuse pas ainsi avec l’avenir de la jeunesse et les rêves d’une génération. Etonnant que ses supporters, qui fustigent les méthodes de Paul Biya à la tête du pays, soient si tolérants envers lui.

Comment l’UdM est-elle donc devenue la propriété privée du Pr Lazare Kaptuè?

Votre journal a rétabli une vérité dans sa dernière édition. Ce n’est pas le professeur Lazare Kaptué qui est à l’origine de la création de l’Université des Montagnes, mais bien le professeur Ambroise Kom, avec ses défauts et ses qualités. Ce dernier est à l’initiative du C3 (notre dernière édition) qui mettra en place les structures nécessaires à cette université. Lazare Kaptue ne rentre d’ailleurs dans le projet qu’au moment où les initiateurs commencent à chercher des porteurs de filières à créer. Le très respecté professeur Kamsu Kom est sollicité pour les métiers de la chimie et du génie chimique. Il décline l’offre.

L’actuel président de l’UdM Lazare Kaptué apporte les sciences de la santé et convainc qu’il est nécessaire de commencer par la médecine. Selon lui,  si les choses se passent bien, rien ne pourra arrêter le développement du projet. Il dit surtout pouvoir gérer le dossier.

Voilà pourquoi l’UdM est presque devenue une école des sciences de la santé, faisant croire à tort aux Camerounais que c’était l’Université de Lazare Kaptue. Ce qui pose problème aujourd’hui, c’est qu’arrivé sur le tard, il ne comprend grand chose au projet initial et se comporte comme s’il s’agissait d’une vulgaire affaire commerciale. Pourtant l’idée au départ visait à montrer au colonisateur que le pays est mûr pour penser de lui-même. Que les Camerounais peuvent réussir ici ce qui se fait ailleurs. Lazare Kaptué et ses amis sont venus adultérer le projet et en tant que « bons fonctionnaires », leur  objectif est de reproduire ce qui se passe dans les universités d’Etat: service d’amis et distribution de passe-droits, modifiant et interprétant les textes au gré de leurs intérêts.

Des faits accablants

Ce que nous avons découvert est particulièrement choquant. Nous avons immédiatement contacté les principaux responsables de l’AED, notamment le président Henri Njomgang. Comme la semaine dernière, il n’a pas daigné répondre à nos questions. Nous nous en passerons.

Le professeur Ambroise Kom (voir notre dernière édition) a écopé, à notre connaissance,  d’une sanction pour avoir utilisé les containers de l’UdM afin de transporter des effets personnels. A notre grande stupéfaction, notre enquête révèle que le premier à avoir fait transporter du matériel à des fins personnelles dans un des containers de l’AED-UdM n’est autre que le Professeur Lazare Kaptué. Il s’agissait du matériel destiné à sa Mairie de Demden et offert par la ville de Chambéry.

Cette démarche s’est faite avec l’accord effectif du bureau de l’AED à savoir: le président, le secrétaire ainsi que le trésorier, car rien ne pouvait être réalisé sans leur accord. Cette révélation est extrêmement grave si on considère qu’agissant ainsi, le président Kaptué a voulu satisfaire une clientèle électorale et surtout, asseoir sa notoriété dans une zone où il occupe un poste de maire, donc avec une base d’électeurs potentiels.

Dans cette même logique, le matériel destiné au Lycée Technique de Bafoussam, au Collège Mohoua Tachomkam de Baham a été acheminé par des containers appartenant à l’UdM au départ de Saint-Etienne, avec l’aval parfait du bureau de l’AED car, il s’agissait de promouvoir les actions de développement de l’AED/UdM ; les arrière-pensées politiques n’étant jamais loin, on peut douter de l’objectif officiellement affiché.

On apprend que le secrétaire de l’AED, le professeur André Ntonfo, aurait lui-aussi fait transporter par ce même procédé, des photocopieurs et d’autres petits matériels commerciaux du même ordre lui appartenant à titre personnel.

Le trésorier de l’institution, Jean-Pierre Chaungueu, ne voulant pas être le « mboutoukou » de l’affaire, s’est servi de ce même moyen pour faire acheminer à plusieurs reprises du matériel informatique, des onduleurs et autres, qui ont pris des destinations inconnues.

Alors se pose la question: sur quels critères le professeur Ambroise Kom, a-t-il été accusé au point d’être éjecté de l’UdM alors qu’à aucun moment, on a entendu parler du professeur Kaptué et de tous les autres dans cette abracadabrante et ténébreuse affaire de containers? On croyait qu’on allait innover, transformer la société avec l’AED/UdM! Nous attendons toujours les réponses/explications des responsables actuels de l’institution.

Un déclenchement des hostilités incompréhensible

Comment des gens sur qui pèsent de tels soupçons ont-ils osé s’attaquer au professeur Kom avec une telle légèreté ? S’il s’agissait simplement de l’éloigner du projet pour mieux profiter, comment n’avoir pas pensé que les responsables de cette forfaiture trouveraient de nombreux Camerounais sur leur chemin ? Il paraîtrait d’ailleurs qu’au cours de la « quasi-clandestine » Assemblée Générale de vendredi 4 décembre 2015, le clan s’est affirmé en adoubant de personnages contestés de par l’utilisation abusive de la tribu comme Shanda Tonme, ainsi que frères et enfants dans les organes dirigeants de l’AED. C’est ce que le professeur Ntonfo, son acolyte Jean-Pierre Chaungueu, avec la complicité du tandem Kaptué/Njomgang ont trouvé de mieux pour renforcer leur mainmise sur le projet.

Ils font mieux qu’au Rdpc. Mais le parapluie de ce parti est-il si « étanche » que cela? Penser éliminer impunément le géniteur du projet UdM simplement parce que la presse “caporalisée” et contrôlée par des Bamileké va pactiser avec eux, relève d’un calcul digne d’illettrées sahéliens.

N’écoutant que notre curiosité, nous sommes tombés sur plus grave. Un pharmacien installé à Oyomabang, aurait équipé toute son officine avec du matériel transporté par les containers de l’UdM ; cela avec la complicité d’un des principaux responsables de l’institution, son associé dans des affaires. Un informateur nous a donné le nom d’un responsable de cette UdM dont les carreaux qui équipent le sol de la résidence personnelle sont des « jumeaux parfaits » de ceux qui équipent la clinique universitaire de l’UdM ; carreaux transportés depuis Dubaï par les containers de ladite université.

Plus étonnant encore, est la présence du fils de Lazare Kaptué parmi le personnel de cette université en sa qualité de dentiste. Les mauvaises langues n’hésitent pas à indiquer qu’il passe son temps à lire la Bible. Nous n’entrons pas dans ce type de délation qui n’apporte rien au débat bien qu’en ce moment, l’appui inconditionnel de la Bible des chrétiens serait d’un bon secours pour sauvegarder les intérêts du clan familial.

Que dirions-nous si Paul Biya faisait de son fils un ministre de la République ? Le professeur Kaptué est propriétaire d’une clinique ; qu’il y nomme son fiston comme Pdg absolu, ne révèle que de son droit. Mais qu’il n’ait pas compris que ce faisant dans une association, cela entraînerait des problèmes de conflits d’intérêts nous étonnera pendant longtemps.

Les mêmes mauvaises langues auront alors beau jeu d’ironiser sur la lourdeur et le laxisme du professeur Kaptué quand il faut traiter les dossiers ordinaires, et la dextérité dont il fait preuve lorsqu’il faut suivre celui relatif à la spécialisation de son fils. Comment en vouloir aux auteurs de tels ragots quand le président de l’UdM donne lui-même pratiquement le bâton pour se faire battre ?

Que dire du grand professeur de droit, conseiller au bureau de l’AED qui fait recruter plusieurs membres de sa famille « à l’œil » au sein de l’UdM !

Nous sommes à même de citer des exemples de ce type à l’infini. En refusant de répondre à toutes nos questions depuis la semaine dernière, les principaux responsables de cette situation signent ainsi des « aveux tacites ». Ils montrent ainsi leur incapacité à gérer une telle structure car, on ne reconnaît les grands dirigeants que face à l’adversité. Qui, après avoir lu de telles choses, peut penser qu’à 85 ans Lazare Kaptué est encore l’homme de la situation ? Que ses principaux collaborateurs ne sont autres chose que de « petits malins » voulant utiliser l’UdM à des fins personnelles ?

Le problème dans cette affaire, c’est que l’administration, par le biais des douanes pourrait mettre le nez dans ces petites magouilles. La prison de Kondengui n’est jamais assez éloignée pour y transférer les auteurs d’actes répréhensibles. Le jour venu, les Njomgang/Ntonfo qui encouragent le professeur Kaptué, répondront de leurs actes