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© Camer.be : Yannick Ebosse
- 23 Nov 2015 09:27:12
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Cameroun,Téléphonie:Les Call-box à l’assaut des sociétés MTN, Orange, Nextel, Camtel et autres :: CAMEROON
Escroquerie, arnaque, filouterie, etc. des opérateurs et acteurs de la téléphonie au Cameroun ont poussé plusieurs distributeurs, vendeurs et revendeurs exerçant dans le secteur de la distribution des produits de télécommunications à se regrouper dans un syndicat.
D’après les témoignages de plusieurs distributeurs, les sociétés de téléphonie ayant des licences d’exploitation ont multiplié des subterfuges pour reverser des pitances à ces Camerounais confinés à la débrouillardise et à la précarité. Dans un cas précis qui nous aura été rapporté, un distributeur vient de se voir payer sa ristourne par la société MTN à raison de 61 000 Fcfa pour 7 millions de Fcfa de crédit vendu en un mois. Ce qui, d’après les calculs, reviens à presque 0,66% du chiffre réalisé par cet opérateur alors que du vent (Airtime) est fourni à ce distributeur pour être transformé en espèces sonnantes.
Pour le cas cité, les exemples se multiplient. Certains distributeurs, d’après plusieurs informations démissionnent chaque jour pour se consacrer à autre chose car le secteur ne pouvant plus nourrir son homme. Les sociétés, comme une association sicilienne, prévoient de façon concertée et unanimement pour l’année 2016 de réduire les marges consenties jusqu’ici qui devraient passer au plus bas à savoir 300 Fcfa pour 10 000 Fcfa de crédits vendu.
Loin d’être des cas isolés de filouterie, les distributeurs qui jumellent distribution de crédit de communication avec vente d’appareil de téléphonie accusent également le coup parlant des marges et garantie non établies par les sociétés ayant les marques connues telles que TECHNO, SAMSUNG, HUAWEI, MOTOROLA, ETC. Devenu des promoteurs de ces marques, aucun avantage ne leur est fourni et la publicité concédée gratuitement par eux font opérer des bénéfices énormes à ces sociétés qui les ont abandonné le volet commercial et marketing des marques.
Le nouveau front ouvert
Désormais avec le combat contre le capitalisme sauvage voici que le SYDECDIPROTEC (Syndicat des Délégués et Commerciaux Distributeurs des Produits de Télécommunications au Cameroun) est né. Un regroupement de 25 000 distributeurs déjà recensés au Cameroun et dans plusieurs régions qui comptent défendre désormais les droits de ces opérateurs méprisés et exploités. Ayant effectué sa première sortie officielle en invitant plusieurs acteurs de ce secteur à la place St Josué sis au quartier Omnisport à Yaoundé, ce syndicat entend défendre désormais les intérêts de plus de 25 000 acteurs du secteur de la téléphonie qui subissent chaque jour les coups et contre coups des humeurs des dirigeants des sociétés de téléphonie qui semblent vouloir les maintenir dans la misère et la précarité totale en réduisant au fil des années les marges bénéficiaires de ces distributeurs qui transforme le vent en espèces sonnantes et trébuchantes.
D’après les témoignages de plusieurs d’entre eux, à l’avènement du téléphone mobile au début des années 2000, certains opérateurs tel que Camtel proposaient une marge de bénéfice allant jusqu’à 4 500 Fcfa pour 10 000 Fcfa de crédit consommé à reverser. S’étant sans doute passé le message, les années qui suivront, le constat de la réduction drastique de cette marge pour stagner à 800 voire 500 pour 10 000 Fcfa de crédit ont vu plusieurs acteurs démissionner chaque jour. Malheureusement comme le note Monsieur BABAYAK Jean Pierre, la pauvreté permettant d’enregistrer de nouvelles personnes qui y entrent dans l’espoir de voir leur quotidien s’améliorer a permis de faire stagner l’effectif des Camerounais voulant ou croyant chaque jour pouvoir faire de bonnes affaires en se procurant une puce commerciale. Hélas ! Le désespoir envahit quelques jours après.
Avec le temps qui s’égraine, fort est de constater que les services proposés sur le terrain sans garantie des sociétés aux distributeurs dévoilent un rendement annuel de plus de 1 000 milliards de Fcfa. Alors que ce montant est minimisé, le SYDECDIPROTEC affirme que les distributeurs ne s’en sortent qu’avec moins de 4 milliards l’année. Un gap énorme qui se retrouve dans les marges réduits au fil des années comme une peau de chagrin. D’après le Président de ce syndicat à savoir Jean Pierre Babayak, « Si l’on prend les chiffres dévoilés par les opérateurs exerçant dans le cadre de la téléphonie mobile et la vente de crédit issuent des prestations opérées par les Call-box représentants 80% environ des montants déclarés à savoir MTN 20 milliards de Fcfa, Orange 18 milliards de Fcfa, Camtel 8 milliards de Fcfa et Nextel qui oscille à environ 6 milliards de Fcfa (statistiques d’Octobre 2014), l’on est en droit de demander qu’elle est la part qui revient à ces travailleurs ? La réponse étant décevante car seulement 0,25% à 6,5% des ces ventes réalisées par le dernier maillon de la chaine à savoir les call-box qui ne s’en sortent qu’avec 500 Fcfa de bénéfice pour 10 000 Fcfa de crédit vendu. Alors que le livreur lui perçoit entre 25 Fcfa et 150 Fcfa en fonction des objectifs atteints fixés par l’opérateur. » Parlant des conditions difficiles d’exercice, Babayak va rappeler que « les call-box exercent sous des parapluies ou les parasols en général et les livreurs se déploient pour desservir ces derniers sur des motos ou à pied le long de nos rues à la merci de la pluie, du soleil et des délinquants sans qu’une garantie ne puisse leur permettre d’être protégé en cas de force majeure.»
Aucune garantie importante n’est donc donnée jusqu’ici à ces travailleurs d’un autre genre pour leur permettre de prendre une retraite bien méritée d’où la création et le regroupement autour d’un syndicat de défense des droits de leur secteur.
Outre cette recherche du bien-être, les call-boxeurs sont au quotidien victime des dérives constatées par l’exécutif des villes camerounaises. Leur imposant de payer des taxes chaque jour, c’est avec la force qu’il se voient souvent déguerpis même s’étant acquitté des droits communaux exigés pour occupation de la voie publique. Plusieurs d’entre eux, on souvent le regret de constater la destruction de tout le matériel de travail ayant été glané à la sueur du front et face à des hommes sans foi ni loi. Si l’on s’en tient aux objectifs visés par le SYDECDIPROTEC, la bataille contre la forfaiture et l’impunité ne fait que commencer car disent-t-ils les call-boxeurs qui voient leur marchandise dérobés par l’Etat pourront désormais bénéficier de l’assistance d’un avocat.
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