Le centre de santé d’Aïssa-Hardé pillé par Boko Haram
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Les terroristes ont emporté des médicaments d’une valeur de 800.000 Fcfa.

Manifestement, la famine et les maladies sont devenues les premiers adversaires de la  secte terroriste. C’est un secret de polichinelle que pour nourrir ses combattants, Boko Haram a recours au pillage. Tant et si bien que chaque incursion dans les villages camerounais situés à la frontière, quand ils parviennent à tromper la vigilance de l’armée et des comités de vigilance, est une opportunité pour les terroristes de s’approvisionner en denrées alimentaire et en bétail. Si les denrées alimentaires servent à nourrir essentiellement la troupe, le bétail reste largement une source de revenu. D’ailleurs, assez régulièrement, des membre s de Boko Haram sont interpellés dans des marchés  hebdomadaires des villages frontaliers où ils viennent vendre du bétail.

A Amchidé, les forces de l’ordre ont longtemps soupçonné des collusions entre des bouchers de la bourgade et les terroristes de Boko Haram alors installés à Banki. «Une fois, ils sont venus menacer des bouchers qui avaient pris du bétail et tardaient à régler leurs dettes», renseigne une  source militaire. Pour la secte terroriste, la famine n’est cependant plus la seule préoccupation. Devant les coups administrés par les armées camerounaise, nigériane, nigérienne et tchadienne, elle compte dans ses rangs de plus en plus de blessés et de malades qu’il faut soigner. Aussi, n’ayant accès que clandestinement aux structures hospitalières et aux pharmacies, Boko Haram n’hésite-t-elle plus à s’en prendre aux structures hospitalières.

C’est dans cette logique que se situe l’attaque du centre de santé du village Aïssa-Hardé, dans l’arrondissement de Mora, la nuit du 06 novembre 2015. Au cours de celle-ci, les assaillants ont emporté des médicaments d’une valeur de 800.000 Fcfa, 210.000 Fcfa en espèces, des bidons d’huile et des sacs de bouillie pour malnutris. «Il y a lieu de croire qu’ils ne sont venus que pour cambrioler le centre de santé. Nous craignons désormais des enlèvements du personnel de santé par la secte pour administrer des soins», s’inquiète une source administrative du Mayo-Sava.

Ces derniers mois, les structures hospitalières avancées à la frontière sont régulièrement la cible des terroristes de Boko Haram. Le centre de santé de Kossa a été ainsi dévalisé dans la nuit du 15 au 16 octobre 2015. Arrivés dans cette bourgade, les terroristes avaient recherché le chef du centre de santé, son épouse et celui qui faisait office de pharmacien camer.be. Lesquels avaient été enfermés dans une pièce, avant d’emporter tous les médicaments. Une année plus tôt, plus précisément le 15 novembre 2014, c’était le centre de santé de Nguétchéwé qui était dévalisé par neuf terroristes de Boko Haram venus à motos. Un vol perpétré en l’absence du chef de centre, Gérard Garam, en formation à Maroua. «Ils ont vidé la petite pharmacie et le congélateur qui contenait les produits de laboratoire avant d’emporter la moto du chef du centre garé à l’hôpital», avait indiqué à votre journal, un témoin.

Des incidents qui ne sont pas sans susciter une certaine panique dans les rangs des personnels de santé en poste dans des secteurs difficiles. «A Nguétchéwé, quant ils sont entrés dans le centre de santé, ils ont demandé où se trouvaient les infirmiers. L’infirmier Gatama Noël, de garde ce jour, n’a eu la vie sauve qu’en sautant par la fenêtre quand il les a aperçus. Mme Asta qui devait prendre la relève de la permanence a aussi suivi son collègue par la fenêtre. Sinon, personne ne peut dire ce qu’il serait advenu», souligne une source à la délégation régionale de la Santé publique de l’Extrême-Nord à Maroua.

© L'oeil du Sahel : DAVID WENAÏ

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