Réhabilitation de l’Axe Yaoundé-Nsimalen : Merci, monsieur le président !
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Le ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Jean-Claude Mbwentchou, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé, Gilbert Tsimi Evouna, flanqués de l’ensemble des directeurs de leurs services respectifs et d’une importante équipe de journalistes de la presse publique, ont effectué, lundi dernier sur l’itinéraire présidentiel (qui va l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen au boulevard Jean Paul II, situé en contrebas du Palais des congrès de Yaoundé), une descente en vue d’évaluer le niveau d’exécution des travaux de réhabilitation de cet axe.

Ceux-ci ont démarré il y a moins d’une semaine. Mais, fait inédit sous le ciel camerounais, le taux d’exécution des travaux se situe ce matin du 02 juillet à plus de 70%. Il ne fait aucun doute, compte tenu de la célérité avec laquelle l’entreprise adjudicataire réalise  ce marché, qu’il s’agit de travaux d’urgence en rapport avec la visite, demain à Yaoundé, du président français, François Hollande. A l’occasion donc – heureusement -, cette chaussée qui avait amorcé depuis peu  un seuil de dégradation assez avancé, avec les nids de poules qui la jonchaient sans émouvoir personne, fait peau neuve à une vitesse pour le moins astronomique.

Une curiosité tout de même : les journalistes présents à cette visite ont appris, de la propre bouche du Minhdu Jean-Claude Mbwentchou, que ces travaux de réhabilitation de l’axe Yaoundé-Nsimalen ont été programmés et planifiés dans le cadre du fameux Plan d’urgence pour l’accélération de la croissance et l’amélioration des conditions de vie des populations, lancé depuis décembre 2014 par le président de la République, Paul Biya.

On ignore ce que ce membre du gouvernement voudrait justifier à travers sa sortie, mais il a certainement manqué une occasion de se taire. Il n’échappe à personne que le démarrage du plan d’urgence reste toujours attendu. Et, dans une perspective de relance de la croissance et d’amélioration des conditions de vie des populations, commencer par le bouchage des nids de poules sur un axe routier de 20 kilomètres à peine ne semble pas très pragmatique. Question ? Quelle est l’opportunité pour le gouvernement d’engager la réhabilitation – à coup de centaines de millions – de l’axe Yaoundé-Nsimalen, alors qu’un projet imminent d’autoroute y est prévu ?  

Et puis, il nous souvient que le pilotage de ce programme spécial du chef de l’Etat avait été confié au secrétaire général des services du Premier ministre, Louis Paul Motaze. On comprendrait donc difficilement qu’il ait été lancé en son absence.

Le ministre Jean-Claude Mbwentchou a certainement plus important à faire en ce moment : qu’il dise, par exemple, où on en est avec ce projet de construction de l’autoroute devant relier Yaoundé à l’aéroport. Il y a de cela plus de deux ans que ce membre du gouvernement a laissé entendre que les fonds pour la construction de cette infrastructure routière de deuxième génération étaient disponibles, et les entreprises adjudicataires du marché connues. Entre temps, on a multiplié les descentes sur le terrain et les déclarations sur l’imminence du démarrage des travaux, mais aucun centimètre de terre n’a été creusé pour matérialiser la bonne foi volonté chaque fois renouvelée du gouvernement à offrir cette infrastructure au Camerounais. En attendant, les usagers de l’axe Yaoundé-Nsimalen, eux, peuvent dire merci au président français, pour avoir poussé les dirigeants camerounais à inscrire la réhabilitation de cette route dans le plan d’urgence… de sa visite.

© Mutations : Jean De Dieu Bidias

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