Gérard KUISSU  « On m’a accusé d’outrage au chef de l’état, tentative de déstabilisation des institutions, atteinte à la sécurité de l’état »
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CAMEROUN :: Gérard KUISSU « On m’a accusé d’outrage au chef de l’état, tentative de déstabilisation des institutions, atteinte à la sécurité de l’état » :: CAMEROON

Dans la nuit du samedi  14 mars 2015 aux environs de 23h, au terme d’une rencontre avec une mission d’Amnesty international en séjour au Cameroun au Foyer du Marin à Douala, Gérard Philippe Kuissu, Benjamin Guiffo, Elvadas Kengne et Akwe Sab, tous membres de l’ONG Tribunal Article 53 sont enlevés par des personnes non identifiées et conduits dans les locaux de la légion de gendarmerie du Littoral.

Après une audition consécutive à cette interpellation sans mobile, en l’absence de leurs avocats, trois des quatre membres ont été relaxés quelques heures plus tard. Seul Gérard Kuissu,  Cyber journaliste –Correspondant  Icicemac.com Assistance aux créateurs d'entreprises,  Coordonnateur national Tribunal Article 53 et conduit  Au Secrétariat d’Etat à la défense à  Yaoundé. Il nous fait le récit de cette  arrestation et sa libération 5 jours apres.
 
Qui vous a arrêté à Douala ?  
Ce sont des individus en civil qui par la suite s’avèrent être des éléments de la légion du littoral

Comment s'est effectué votre transfert de Douala à Yaoundé ?
Lundi matin probablement vers 5h30, deux gendarmes s’emmènent remplissent ou signent un papier et nous sortons de la cellule. On m’informe que nous allons à Yaoundé. Je demande à téléphoner en vain.

Comment  s'est déroulé votre interrogatoire ?
J’en ai eu plusieurs. Dans le tout premier, j’étais déjà coupable. Dans le second dans l’après midi du dimanche, c’était plus séré mais en l’absence de mes avocats. Pour eux j’étais coupable d’avoir trafiqué les photos et piraté le site de la présidence. Et ceux de Yaoundé également était certes serré mais mes avocats étaient là.

Que vous reprochait- t-on ?
Les chefs d’inculpation étaient outrage au chef de l’état, tentative de déstabilisations des institutions, atteinte à la sécurité de l’état ; pas moins que ça !

Quelles étaient Les conditions de votre détention ?
Difficile, cauchemardesque ! un sous-sol infecte, coupé du monde. On dormait sur des matelas crasseux noirs, les moustiques je ne vous dis pas…

Et votre libération.
C’est la période dont je me rappelle vraiment le moins. Je suis extrait de ma cellule et j’attends aux couloirs avec d’autres. Ca monte, ca descend et j’entends " tu es libre" ! mais je reste serein, je voulais entendre cela du Colonel. Il me fait entrer, me fait signer la fin de garde à vue que je signe sans vraiment lire…on échange sur le fond du dossier, il me remet mes téléphones et je m’en vais….Je repasse lendemain non sans appréhension récupérer ma ceinture, mes lacets, ma CNI etc. voilà !

© Camer.be : Entretien avec Bernard BATANA

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