Au cours d´un entretien-vérité accordé hier á notre reporter Hilaire Sopie à Paris, l´artiste camerounais Petit-Pays l´homme est resté fidèle á lui-même. Avec la verve qu´on lui connait, il n´a éludé aucune question. Tout y passe: sa solide formation musicale, son jugement sur les jeunes artistes camerounais et les dangers d´un succès éphémères, ses rapports avec certains d´entre eux dont l´artiste Longue Longue á la fois jaloux et fan de lui,les sectes,son soutien aux familles des victimes de la guerre contre Boko Haram.

La bonne école

"Petit-Pays est un homme qui n´a jamais triché, qui n´a jamais décu" personne ni la diaspora qui est resté fidèle à lui, ni même ceux qui lui ont mis les pieds á l´étrier; ceux-là qui ont fait de lui ce qu´il est. "Si les jeunes sont talentueux, dit-il, "ils sont aussi éphémères parce qu´ils manquent de bagage musical et de bagage de la vie" contrairement á lui qui a été formé et moulé à l´école des anciens comme Ekambi Brillant, Toto Guillaume, Dina Bell pour ne citer que ceux là. Des jeunes qu´il trouve aussi peu respectueux des aînés comme lui. Conséquence immédiate "même si les jeunes travaillent, ils ne peuvent pas avoir cette richesse et tout cela se repercute après dans l´avenir, la continuité, dans la stabilité", déplore-t-il.

Commentant une nème fois ses rapports avec l´artiste Longue Longue, Petit-Pays, alias "Effata" conseille que ce dernier intègre "une église réveillée afin d´essayer de se refaire á nouveau". "J´ai été l´un des artistes" explique-t-il qui a critiqué ce qu´il a fait et qui a aussi intervenu pour lui en interpellant le ministre de la justice, garde des sceaux , Laurent Esso". C´est que raconte-t-il "Longue Longue avait envoyé Tchop Tchop me dire que moi seul pouvais intermédier sur son cas en interpellant le ministre de la justice. Ce que j´ai fait".

Demandez pardon !
Il révèle avoir plaidé pour lui dans une radio, mais surtout dit avoir beaucoup prié pour lui. Au final, " il faut qu´il (me) demande pardon. " Je suis content qu´il soit libre; c´est mon frère" conclut le père de la chanson á succès " je suis haoussa". C´est le même message qu´il lance á l´endroit du chef des Akwa s´il faut reprendre la direction du club de football caiman Akwa-club de Douala. " J´ai amené de la chance dans ce club et non les moyens, parce que je débloquais les choses, mais le peuple n´a pas vu cela d´un bon oeil alors que j´associais le spectacle au sport. Aujourd´hui on me demande de revenir; et moi j´ai posé mes conditions: il faut que le chef demande pardon et comme c´est impossible, on attend", dit-il très amer.

Pour l´artiste Petit-Pays qui pense qu´il " n´a aucun intérêt á mentir ou à inventer des choses sinon cela le rattraperait," un peuple sans culture est un peuple qui ne connait pas Dieu", malheureusement "Dieu va détruire la terre bientôt" prohètise-t-il en guise de conclusion.