Dieudonné Bisso, Philémon Yang, la CONAC et les prébendes du projet Memvele’e
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: Dieudonné Bisso, Philémon Yang, la CONAC et les prébendes du projet Memvele’e :: CAMEROON

D’après une enquête menée sur le terrain, ces structures et personnalités sont indexées dans la gestion kafkaïenne et l’indemnisation corsée de grosse corruption du projet de construction du barrage hydroélectrique de Memvele’e.

D’après nos investigations, la construction du barrage hydroélectrique de Memvele’e qui est né de la volonté du gouvernement d’améliorer les conditions de vies des populations est jusqu’ici torpillé par quelques individus cités plus haut qui manifestent curieusement une mauvaise foi dans l’exécution des prérogatives de l’Etat.
En effet, d’après quelques rapports en plus de notre descente sur le terrain, il s’avèrerait que pour la gestion de la perte des cultures et des habitations des populations riveraines, 30% des biens ont soit été sous-évalués soit ont fait l’objet d’une mafia qui se négociait à la tête du client. Pour exemple, il revient des documents consultés qu’un hectare de terrain ayant une cacaoyère évalué à 1 000 pieds environ était indemnisé sans tenir compte de la loi sur la propriété foncière. Idem pour les maisons. Pire encore, quelques témoignages affirment que la descente de l’équipe du projet sur le terrain afin de venir payer pour le compte des indemnisations s’est effectuée en l’absence totale de communication, sensibilisation et de plusieurs personnes ressources des villages concernés. Un vrai scandale qui subodorait déjà des malversations financières qui ont colorées le processus et plusieurs défaillances aujourd’hui décriées.

D’après plusieurs témoignages d’habitants du village Abem, le cas d’un habitant inconnu des autorités traditionnelles du village, qui aura perçu la rondelette somme de 11 949 966 Fcfa va soulever les premiers soupçons et tripatouillages de l’équipe du projet. Ensuite viendra 3 individus non identifiés et que personne ne connais dans le village Nyabizan qui recevront chacun 2 365 265 Fcfa. Pour poursuivre la forfaiture, les employés du projet ayant à priori d’autres projets, feront fi des recommandations ou exigences du décret d’indemnisation qui devait prendre en compte toutes les populations riveraines au projet de construction du barrage de Memvele’e. c’est ainsi qu’on va encore observer les omissions de 52 chefs de familles ou ménages pour un montant de 386 879 515 Fcfa pour la perte de leurs cultures et 7 autres villages dans l’emprise du projet ; le tout budgétisé pris en compte dans le projet à hauteur 461 670 000 Fcfa.

Les populations n’ayant vu que du feu vont alors décider de porter l’affaire dans toutes les sphères possibles de la république pour stopper « l’hémorragie ». C’est ainsi qu’on recevra dans les services du Premier Ministre en début 2014 et à la Conac (pour ne citer que ceux-là), des plaintes détaillées des malversations sur les indemnisations et le recasement des populations. 
 
Après réception en 2014 des plaintes, Philémon Yang, Premier Ministre du Cameroun, va instruire une enquête qui permettra la descente sur le terrain de certains fonctionnaires pour s’enquérir de la situation et vérifier la gravité des informations. La Conac également va s’y mettre. 
Rendu à ce jour (10 Mars 2015), aucun résultat, ni allusion dans des rapports quelconques des détournements perpétrés au cours des indemnisations dans le cadre du projet de construction du barrage hydroélectrique de Memvele’e. A la question de savoir où se trouvent les rapports concernant les différentes enquêtes diligentées ? Aucune réponse ne nous a été donnée des deux côtés. Du côté du projet, les responsables du Plan de déplacement et de réinstallation qui a un budget de 2,834 milliards de Fcfa et du Plan de gestion environnemental et sociale ayant pour budget 1,292 milliards de Fcfa, du projet Memvele’e n’ont daigné à leur tour donner des réponses détaillés sur la question. Nous renvoyant au Directeur du projet, Dieudonné Bisso, ces derniers exprimeront des craintes et une hantise perceptible au cas où ils diffuseraient des informations concernant ce volet hautement sensible.

A ce jour, les populations riveraines, pour la plupart, ayant perçu des indemnisations en signant des documents vivent dans l’angoisse. La raison étant la publication très récemment d’une note de service du Ministre de l’Eau et de l’Energie, tutelle du projet, stipulant que seuls deux villages à savoir Nyabizan et Aloum 1 bénéficieront des mesures d’accompagnement du gouvernement en matière de recasement.
 
Sombre avenir ?

Comme dans plusieurs gestion de dossiers de la république du Cameroun et presque persuadé que les enquêtes effectuées n’aboutiront peut-être jamais, les populations rivéraines au projet ne savent pas ce qu’ont leur réservent dans quelques mois. Compte tenu du  fait qu’ils n’ont encore déguerpi des villages et des zones d’emprise du projet.
La construction du barrage étant terminée, selon l’ingénieur du projet PEDRAG VOJSIC qui affirme que l’évolution des travaux permet de confirmer qu’actuellement la deuxième phase qui est la construction de l’usine qui marquera le début de l’exploitation de l’électricité est imminente. Dans la même lancée, Dieudonné Bisso affirmera également il y a quelques jours l début des travaux de construction de la ligne électrique qui doit quitter de Nyabizan jusqu’à Yaoundé en passant par Ebolowa. Les villages sur la route de la ligne qui seront forcement touchés et sécurisés attendent ainsi d’être « vandalisés » par les bulldozers du projet et de la société chinoise Sinohydro.
Pour les habitants, ils sont persuadés que la ligne de haute tension qui passera dans les villages et qu’il y a nécessité d’imposer une distance de sécurité. Pour certains d’entre eux qui n’ont encore rien perçu comme indemnisation ou qui ont vu leurs indemnisations être payées à des quidams, que feront-ils ? Où sont passés les millions distribués à ces intrus venus d’un autre coin ? Si le tribunal criminel spécial ou la chambre des comptes semblent pour l’instant les seuls compétents dans les czs d’espèces, qu’attendent-ils encore pour sévir ?

L’annonce publicitaire de la mise en service de ce barrage en 2016 avec les premiers essais uniquement pour la région du Sud et la ville d’Ebolowa avec une provision de 30 MW pousse à craindre des exactions. Le gouvernement va-t-il se départir de ses missions régaliennes ? Affaire à Suivre.

La Malédiction qui vient des riverains

Un autre scandale qui a attiré notre attention est celui des exhumations sauvages des restes des ancêtres et autres parents des habitants. Aux fins de libérer l’emprise du projet, les responsables ont exigé des habitants de permettre l’exhumation des restes de leurs proches sans préciser dans quelles conditions ils seront re-enterrés. Ce sont les villages d’Abem et de Ntebezock qui seront en premiers réceptifs. Malheureusement les pelles chargeuses et bulldozers des responsables du projet pour exhumer leurs parents, pour quelques restes chanceux les placer dans des coffrets en bois et ensuite les enterrer dans une décharge commune non loin du village comme des vulgaires individus. Les charniers ainsi constitués ont même vu les habitants abandonnés leurs proches car ne connaissant plus exactement le classement et n’identifiant plus personne. Entassés c’est ainsi 120 tombes qui ont été déterrés, mal entretenu et devant inciter la colère des défunts qui voient leur sommeil eternel être perturbé. 
La malédiction viendra forcement s’abattre tôt ou tard sur leurs progénitures ou encore sur le projet.

Aux dernières nouvelles, la ligne électrique qui devait traverser tous les villages de l’emprise pour rejoindre Ebolowa ne pourrait totalement être effective compte tenu du fait que les autres villages et villageois ont refusé l’exhumation des tombes de leurs parents devant le traitement indécent infligé aux autres des villages voisins. Un bras de fer muet semble ainsi en gestation. Affaire à suivre.

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Camer.be sur tiktok

Vidéo de la semaine

évènement

Camer.be sur tiktok

Vidéo


L'actualité en vidéo