Cameroun - Tripatouillages à l’Iric : Fame Ndongo oblige Paul Biya à proclamer les résultats
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Où Paul Biya se retrouve à publier lui-même les résultats du concours d’entrée à l’Iric, filière Diplomatie. Fame Ndondo y a mêlé des valeurs antirépublicaines, excluant certains plus méritants pour favoriser les classements des certains «fils de». Officiellement au nom de la méritocratie régionale. Devant cette incapacité handicapante du pays de son ministre, Paul Biya, son «créateur»,s’est vu obligé de prendre les choses en main. Et de proclamer les résultats.

Dans un premier temps, Jacques Fame Ndongo s’est enfermé dans un silence assourdissant. Le temps de trouver une explication à l’infamie qui, le temps d’un week-end, a secoué tout le pays. Il se serait contenté d’abord de dire «J’ai signé et j’assume», si l’on en croit notre confrère Le Jour qui n’a pu parler qu’à son Celcom. Assumer quoi au juste ? Le fait d’éliminer le deuxième candidat par ordre de mérite de la liste des admis moins de douze heures
après ? Ou le fait d’accorder un meilleur classement dans la deuxième liste à certains barons du régime ?

L’homme qui sait parler pour ne rien dire, embrouillant ses victimes préférées - les étudiants - dans des calembours aussi brumeux qu’inefficaces, l’homme donc, pendant quelques heures, a fini par comprendre combien le silence en communication peut avoir un effet boomerang, même si la parole de ceux qui nous dirigent a perdu beaucoup de crédibilité. Même quand on sait qu’Issa Tchiroma va postillonner et délirer à la télé, les Camerounais demandent souvent à comprendre, à savoir ce qui s’est passé. Ils savent que la posture du mensonge éclaire leur chemin de la recherche de la vérité. Et rient en coin en écoutant les fossoyeurs de la République surfer sur les mots.

Fallait-il parler ou s’enfermer dans un silence que la majorité des Camerounais a jugé arrogant ? De toutes les façons, continuer à se taire ne ferait qu’envenimer les choses. Les frustrés de la République sont en train de se liguer, même en sourdine, mais ils se liguent. Les derniers fidèles de la justice crient à l’injustice, au découragement de l’effort. S’est-il fait taper sur les doigts ?

Toujours est-il que Fame Ndongo est sorti du bois, pour justifier l’injustifiable. Il ne pouvait se cacher plus longtemps. Ce qu’il appelle «la polémique qui enfle» est un gros malaise qui donne le vertige à toute la société camerounaise. A l’intérieur comme à l’extérieur des frontières nationales. Bafouillant comme jamais, l’homme aux discours pompeux est allé de contradiction en contradiction, d’incohérence en incohérence.

Selon lui, le jury n’aurait pas tenu compte de la méritocratie régionale sur la première liste qui lui a été soumise pour validation, lui le ministre de l’Enseignement supérieur et Grand chancelier des Ordres universitaires. Sauf qu’il la signe cette liste, la fait publier avant de se rendre compte de ce qu’il considère comme un manquement, mieux, l’irrespect par le jury des lois et règlements de la République. Ce serait donc la faute au jury qui n’a rien compris à rien. Le jury qu’il aurait pu recycler en tant que de besoin. Ce jury devait être à son premier concours pour léser comme dit le Minesup, quatre régions de la République et lui-même le ministre subitement atteint de la cécité pour signer la liste sans observer que tout le Cameroun n’est pas représenté.

Toujours est-il que Jacques Fame Ndongo a concocté une nouvelle liste avec son même jury désavoué, mais remanié. Un jury spécial, dit-il, auquel il donne ses instructions. Il rechercherait la méritocratie régionale parce que la méritocratie absolue serait antirépublicaine. Place donc à la méritocratie régionale. La manoeuvre de Monsieur le ministre, Grand chancelier des Ordres académiques, passe mal. Aucune explication n’est valable. Jacques Fame Ndongo est bien décidé à ébranler le Cameroun. On voudrait porter atteinte à la paix sociale dans ce pays déjà si déstabilisé par Boko Haram qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Le malaise grandit.

Paul Biya le perçoit et comprend que s’il ne fait rien, son ministre peut le perdre. Et le Cameroun avec. Lui qui d’ordinaire prend son temps, réagit promptement. Et instruit Jacques Fame Ndondo de fondre les deux listes. De 15, les admis passent à 22, en intégrant tout le monde. La République est sauve. Mais qui sait ce que prépare?

Jacques Fame Ndongo, un coutumier du fait ? Lui qui avait déjà réussi à créer une embrouille en 2013, toujours à l’Iric, embrouille qui a conduit à exclure des cours des élèves régulièrement admis et inscrits. Aujourd’hui, il n’est même pas fichu de faire le travail pour lequel il est payé. A quoi ça sert de nommer un ministre qui vous met ensuite sur le qui-vive, vous transformant en sapeur-pompier pour éteindre les incendies qu’il met partout ?

Ce Monsieur, Paul Biya doit le surveiller de très près. S’il continue à se fier à sa flagornerie de renard, il l’apprendra bien vite à ses dépens. Et ce sera trop tard.

 

© Les Nouvelles du Pays : Etienne Penda

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