Les modalités pratiques, les contributions et combien les organisateurs ont dépensé.

Le succès est promis à l’initiative du collectif « Unis pour le Cameroun ». Quoiqu’il arrive, le 28 février 2015 est un rendez-vous pour les citoyens camerounais. Amateurs et contempteurs comptent le temps qui passe et veulent tous voir si la marche patriotique sera une réussite. Le collectif et 45 associations de la société civile ce sont réunis jeudi aprèsmidi, dans un restaurant de Yaoundé. Ils ont ensemble réparti les rôles que vont jouer les uns et les autres. Les dispositions générales de la marche étaient à l’ordre du jour de cette ultime réunion. Le rassemblement, a-t-on appris, a lieu à 8h demain au rond-point de la poste centrale.

Les candidats à la marche sont attendus vêtus des t-shirts et autres polos chapeaux, frappés exclusivement du logo de la marche. Les tenues des partis et les banderoles avec des slogans autres que ceux du collectif sont proscrites. Le collectif souhaite vivement que les marcheurs se munissent de drapeaux du Cameroun. La marche va s’ébranler du rond point de la poste centrale vers celui des services du Premier ministre. Une fois là, l’hymne national sera chanté et un discours sera prononcé. Il va s’agir d’un laïus du collectif pour sensibiliser aux méfaits de Boko Haram, d’alerter sur la détresse que la secte provoque chez des habitants de l’Extrême-Nord, de leur montrer que le reste du pays est solidaire de leur souffrance et remobiliser la nation derrière son armée.

Des gadgets pourront être distribués. Tous les détails ont été passés au peigne fin. Le collectif très serein ne compte plus ses soutiens. En semaine, ses membres ont rencontré les responsables de la délégation à la Sûreté nationale de même que ceux du secrétariat d’Etat à la Défense « au plus haut niveau ». Ceux-ci leur ont promis qu’un dispositif spécial est prévu. Des donateurs se sont eux aussi bousculés.5000 T-shirts et 500 chapeaux ont été gracieusement donnés au collectif. 6.000 bouteilles d’eau de 50 cl aussi.1500 drapeaux du Cameroun ont aussi été offerts.

Tous les médias ont gratuitement offert de relayer l’annonce de l’évènement. Une entreprise citoyenne a, elle offert une voiture munie d’un mégaphone une « noria », qui, pendant deux jours jeudi et vendredi doit arpenter toutes les rues de Yaoundé, pour sensibiliser les populations. Une autre qui pourtant, n’exerce pas dans la téléphonie a donné des Sms gratuit. Une autre encore pour 500..000FCfa de chapeau. Aucune n’a le droit d’inscrire un autre motif que le logo du collectif. « Il faut qu’un maximum de personnes soit alerté. Il ne faut pas qu’il soit dit après qu’on était pas au courant », dit un membre du collectif. Ces dons, qui assure Guibai Gatama, n’ont pas été demandés d’aucune façon, « personne ne peut vous présenter une demande d’aide du collectif parce que ça n’existe pas », dit-il.

Le collectif ne s’est pas contenté d’être le réceptacle de tous ces cadeaux. Il a dépensé 500.000Fcfa pour la conférence de presse qu’il a donnée mardi dernier à Yaoundé. C’est de loin la plus grosse dépense du collectif. Il aussi fait imprimer pour 300.000FCfa de prospectus. De superbes flyers en couleur sur papier glacé qui sont distribués depuis jeudi matin dans la ville de Yaoundé.

La dizaine de membres du collectif a en tout dépensé près de 2.000.000 De FCfa. Des sommes réparties pour de menues dépenses comme des petits en cas lors des réunions, des gadgets ou de carburant. « Nous ne pouvons pas vraiment comptabiliser cela comme des dépenses puisque de toutes les façons nous mangerions ou nous-nous déplacerions ces jours là », dédramatise Guibai Gatama. Il résume l’ambition du collectif par cette métaphore : « Rester à ne rien faire, c’est comme si votre maison prenait feu, vous laissez votre voisin essayé de l’éteindre pendant que vous vous prélassez sur une natte en sirotant un thé ».