Boko Haram : Evasions à répétition
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On n’avait plus aucune nouvelle d’eux depuis bientôt un mois. Pris en otages après l’attaque de Kolofata par Boko Haram le dimanche 27 juillet 2014, onze jeunes Camerounais arrivaient à Mokolo. Âgés de 7 à 15 ans et appartenant à quatre familles, ils avaient été installés par la secte islamiste à Gozo au Nigeria à partir d’où via Madagali et Vizik toujours au Nigeria, ils ont atteint Mokolo au Cameroun.

De leurs explications, on a su qu’ils avaient échappé à leurs ravisseurs lors d’une attaque perpétrée contre une école coranique dans laquelle ils avaient été inscrits par les membres de la secte. Profitant de la pagaille, ils ont pu prendre la poudre d’escampette. Abandonnés à eux-mêmes, ils se résolvent alors de marcher de Gozo au Nigeria à Madagali, localité nigériane située dans l’Etat de l’Adamawa. Ici, coup de chance, ils retrouvent des connaissances qui leur donnent le numéro de téléphone des parents de l’un d’entre eux. De Madagali, ils se retrouvent à Vizik, une ville nigériane frontalière avec le département du Mayo-Tsanaga. C’est là qu’ils réussissent à émettre des appels à leurs parents.

Ces  derniers dépêchent immédiatement deux personnes pour aller les chercher à Mokolo. La générosité des chauffeurs de camions qui transportent du carburant de contrebande à destination de Mokolo est mise à contribution et le 15 août 2014, les évadés de Gozo se retrouvent dans le chef-lieu du département du Mayo-Tsanaga. Parmi eux, huit enfants âgés de 7 à 10 ans et trois autres entre 12 et 15 ans. Tous s’expriment uniquement en haoussa et parlent un peu d’arabe, la langue de l’école coranique où ils étaient inscrits. A en croire leurs propos, ils ont été enlevés par Boko Haram pour être formés à l’école coranique, étape initiatique avant l’enrôlement dans la secte islamiste.

A Mokolo, les autorités administratives et militaires refusent de remettre ces enfants aux mains de deux adultes mis en mission par un certain lawan Boukar en provenance de Kolofata. Deux semaines après l’attaque de Kolofata, ces enfants qui retrouvent leur pays ne sont pas sortis de l’auberge. On attend encore leurs parents légitimes pour qu’ils regagnent leurs familles. Le sous-préfet a d’ailleurs instruit le commandant de compagnie d’entrer en contact avec leurs parents. «On ne peut faire confiance à personne, car ces enfants peuvent être des membres de la secte formés qui peuvent servir leurs maîtres à tout moment», préviennent néanmoins les autorités administratives de Mokolo.

© L’Oeil du Sahel : ALAIN MAZDA

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