Réserve du Dja : Lourds soupçons sur la famille Biya
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D’après un rapport d’enquête de l’Ong Greenpeace, des plantations qui se trouvent sur les parcelles détruites, sont dans la zone de résidence du président de la République.

La qualification de la réserve du Dja dans la région du Sud, patrimoine de l’Unesco, n’a visiblement pas suffi pour préserver cet espace naturel des affres de l’homme. Et ces affres ne proviendraient pas de m’importe qui. En effet, des révélations de l’Ong Greenpeace-Afrique, divulguées il quelques jours, font état de ce que deux multinationales agroalimentaires détruisent les forêts tropicales et les habitats de chimpanzés et d’autres grands singes.

Sur la base des images satellitaires reçues par l’Ong environnementale, et les investigations menées sur le terrain, renseigne cette organisation, plus de 3000 hectares de forêt en bordure de la réserve  faunique du Dja ont déjà été détruits à l’intérieur de la concession d’huile de palme et de caoutchouc de l’entreprise Hévéa Sud, détenue par des chinois, dans la région du Sud. Même si jusque-là l’identité de l’auteur probable de ce massacre de la nature n’est pas dévoilée, le suspense ne va pas durer longtemps. Selon, le communiqué de presse publié par cette organisation qui lutte pour la préservation de la nature, «la plantation se trouve dans la zone de la résidence du président camerounais Paul Biya». Aussi, la société Hévéa Sud, serait détenue par  un membre de la famille présidentielle bien connu, sous le couvert des chinois, renseigne des sources.

La menace qui plane sur la réserve forestière et faunique camerounaise ne se limiterait pas seulement à celle du Dja. Puisque d’autres enquêtes menées par l’Ong ont démontré qu’une entreprise dénommée Azur, vise également une zone forestière très dense dans la région du littoral, afin de la convertir en plantation d’huile de palme. «Une grande partie de cette zone se situe à proximité de la forêt d’Ebo, un site proposé pour accueillir un parc national et qui abrite de nombreuses espèces de primates, y compris les chimpanzés du Nigeria-Cameroun, l’espèce rare des drills ainsi que d’autres mammifères menacés comme l’éléphant de forêt» révèle Greenpeace.

«Le chimpanzé du Nigeria-Cameroun est l'un des primates les plus en danger. Il fait face à de nombreuses menaces : la destruction de l'habitat par l'exploitation forestière illégale, le braconnage et le commerce de viande de brousse, ainsi que les effets du changement climatique. Le drill est un singe rare et 80 pour cent de la population restante dans le monde se trouve au Cameroun. Des projets comme celui d’Azur peuvent conduire à encore davantage de destruction de l'habitat de ce primate déjà menacé», prévient-elle.

Du côté de la réserve du Dja, «le déboisement est significativement supérieur à celui causé par la société américaine Herakles Farms pour son projet d’huile de palme dans la région Sud-Ouest du pays, qui a également détruit une zone de grande biodiversité et a privé les communautés locales de la forêt dont elles dépendent pour leur subsistance», souligne le communiqué de presse rendu public le 23 février 2015 par l’Ong.

Et pour empêcher cette sale besogne, Greenpeace aurait écrit deux fois à l’entreprise Azur pour lui demander de fournir des détails concernant leurs plans et de prendre en considération l’impact environnemental du projet, mais à ce jour, aucune réponse n’aurait été reçue, poursuivent les responsables de Greenpeace à Times24.info. Le développement de ces différentes activités agroalimentaires serait en voie de détruire la biodiversité dans la sous-région Afrique, «le développement d’activités agro-industrielles est en passe de constituer la menace principale pour la biodiversité dans la zone de forêt tropicale africaine», explique à la même source, le Dr Joshua Linder, professeur adjoint d’anthropologie à l’Université James Madison.

Toutefois des questions relatives à ce que font les administrations compétentes, notamment, le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader), le ministère des Forêts et de la faune (Minfof), le ministère de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable (Minepded) à l’effet de stopper ces activités nocives, méritent d’être posées. 

© La Nouvelle Expression : Vivien Tonfack

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