OPÉRATION ÉPERVIER : Laurent Esso s’explique sur le cas Dayas Mounoume
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Mis sous pression par la présidence de la République, le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des Sceaux (Minjustice) dévoile dans un rapport des faits de détournements des deniers publics au Port autonome de Douala (PAD) dans la période 2008-2011. Ceux-ci sont mis à la charge de Dayas Mounoume, ex-directeur général, et de Fai Yengo Francis l’ex-président du conseil d’administration.

Réputé proche du chef  de l’Etat, le « régime d’impunité » dont bénéficiait Gervais Mendo Ze était montré en épingle, jusqu’à sa mise en détention provisoire le 12 novembre 2014, pour illustrer le caractère discriminatoire des arrestations des hauts dignitaires du régime dans le cadre de l’opération Epervier. Avant ce tournant inattendu, d’aucuns s’étaient laissés convaincre que Paul Biya l’avait exclu du champ des poursuites judiciaires au nom du clan, en dépit d’une sanction du Conseil de discipline budgétaire et financière (Cdbf) du Contrôle supérieur de l’Etat du 06 février 2009 le condamnant, entre autres, à reverser au Trésor public la somme de 2,6 milliards F CFA au titre des malversations relevées dans la gestion de la Cameroon radio télévision (Crtv) en 2004, alors qu’il en était le directeur général.

L’arrestation du Pr Gervais Mendo Ze n’a cependant pas tourné la page de ce type de curiosité. Il subsiste encore le cas Jean Marcel Dayas Mounoume pour ne prendre que cet exemple. L’ancien directeur général du Port autonome de Douala (PAD) apparait en effet comme un exceptionnel électron libre dans un champ dévastateur où le moindre soupçon d’atteinte à la fortune publique équivaut à un mandat de dépôt pour d’aucuns, avant même toute investigation judiciaire. Empêtré dans une affaire de détournement de près de 460 millions de FCFA, l’ex-Dg du PAD comparaît étonnamment libre de ses mouvements dans le procès y relatif ouvert au Tribunal criminel spécial (TCS) le 14 août 2014.

L’unique restriction exercée à son encontre jusqu’à l’heure est l’interdiction de sortie du territoire national décidée en mai 2013 par le procureur général près le TCS, Emile Zéphyrin Nsoga suite à des allégations persistantes faisant état d'une éventuelle tentative de l’ancien Dg de se soustraire à la justice en quittant le pays. En attendant son aboutissement, la procédure actuellement pendante devant le TCS contre l’ancien Dg pourrait cependant ne pas être déterminante pour le sort peu enviable qui se dessine contre lui.

Une nouvelle enquête judiciaire a en effet été ouverte  contre Dayas Mounoume ; elle pourrait déboucher sur des effets dévastateurs. Celle investigation porte de façon globale sur sa gestion du PAD. Pour preuve de ce que le « traitement privilégié » a concédé jusqu’ici à Jean Marcel Dayas Mounoume par les autorités judiciaires agace jusqu’aux entournures au sommet de l’Etat, c’est le secrétaire général de la présidence de la République qui a cru devoir requérir l’éclairage du Minjustice « pour la très haute information du chef de l’Etat », le 16 septembre 2013. Petite curiosité tout de même, Laurent Esso n’y donnera suite que six mois plus tard, le 17 mars 2014. Il soumet alors à sa hiérarchie un « Rapport de vérification de la gestion du Port Autonome de Douala pour la période de 2008 à 2011 ».

Le Minjustice y dresse un état des « éléments substantiels » liés aux faits de détournements de deniers publics au PAD imputés aux « nommés Fai Yengo Francis, Dayas Mounoume Jean Marcel et autres, respectivement ex-président du Conseil d’administration et exdirecteur général de cette entreprise publique ». Les aspects portant sur « Le marché de dragage du chenal, des quais et darses du PAD, passés avec la société Boscampos, Sdca et Abeilles ; le marché de la sécurité périmétrique relatif à la fourniture et l’installation des caméras de surveillance au PAD, passé avec la société RIS ; Les marchés passés avec certaines compagnies d’assurance pour la couverture maladie du personnel du PAD ; Les dépenses liées au fonctionnement du comité de sécurité du PAD ; Le compte d’emploi de la somme de 22 milliards FCFA domiciliée dans les comptes du PAD à la prise de fonction de l’ex- Directeur Général ; Les marchés de réhabilitation de l’immeuble siège du PAD ; Les missions fictives à l’étranger » font l’objet de la plus grande attention des enquêteurs, à en croire Laurent Esso dans ledit rapport auquel Essingan a eu accès. Il y est également fait état d’autres infractions pouvant laisser croire à un vaste pillage savamment organisé de cette entreprise publique par ses anciens dirigeants mis en cause dans « le rapport Esso ».

Notamment des irrégularités constatées aussi bien dans la procédure d’attribution de ces marchés que dans le règlement des prestations. « De même, il a été constaté des recrutements de cadres sans autorisation du Conseil d’administration ainsi que des attributions d’avantages indus tant au président qu’au membre dudit Conseil », assène le Minjustice dans son rapport au chef de l’Etat. La gravité et l’étendue des faits exposés ici ne laissent que peu de places, ou du tout, à la conjecture pour une issue improbable de l’enquête judiciaire enclenchée.

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