Laurent Fabius est annoncé au Cameroun au moment ou la France est soupçonnée de déstabilisation.

A la veille de la visite de Laurent Fabius, le ministre français des affaires étrangères sur le sol camerounais, les rapports entre la France et le Cameroun ne sont pas sereins. Plusieurs leaders d’opinion et médias pensent que la France veut déstabiliser le Cameroun historiquement considéré comme sa chasse gardée. Ils citent les agressions à nos frontières, notamment avec la Seleka à l’Est du pays et Boko Haram au Nord. L’enjeu est clair, renverser le régime du président Biya très proche de la Chine. A cela, il faut rappeler le climat tendu entre Biya et le président François Hollande qui « n’a pas rencontré de représentants camerounais lors de sa récente visite au Tchad les 18-19 juillet derniers ». Il en est de même de la réception peu courtoise du chef de l’Etat camerounais par François Hollande en France en 2014.

Ainsi, la stratégie du chaos dont on a eu l’expérience en Côte d’Ivoire et en Lybie planerait sur le Cameroun. C’est dans ce contexte de positionnement stratégique qu’il faut interpréter les soutiens de la Russie et de la Chine au Cameroun contre Boko Haram. Plusieurs autres estiment que la base militaire française sur le territoire camerounais aurait servi de foyer d’instigation de troubles et de violences armées dans la région. Selon le site wikistrike.com, Laurent Fabius aurait ordonné au gouvernement camerounais la libération et le rapatriement immédiat en France de huit européens capturés en janvier dernier par les forces de défense camerounaises dans le Nord Cameroun.

Ils estiment qu’ils étaient au service de Boko Haram. Cinq jours avant l’horrible attaque de Fotokol, l’ambassade de France avait demandé à ses ressortissants dans la région de l’Extrême-Nord de la quitter dans les meilleurs délais. Après cet appel, Boko Haram a lancé son attaque la plus meurtrière jamais réalisée en terre camerounaise. Bilan : 70 civils, 16 militaires tchadiens et sept soldats camerounais tués lors de l´assaut terroriste. Paul Denis Ketchemen d'Afrique Media affirmait que : « Nous avons maintenant des preuves que c'est la France qui est derrière Boko-Haram. » Pour lui, la France veut reprendre le contrôle des pays francophones qui lui échappent.

La France se défend

En 2014, L’ambassade de France au Cameroun avait démenti toute activité secrète contre le Cameroun dans sa guerre déclarée contre la secte islamiste nigériane Boko Haram. Dans un communiqué publié à la suite « de certaines informations de presse dénuées de tout fondement », Christine Robichon condamnait les attaques perpétrées par Boko Haram à proximité de la frontière nigériane. Elle avait même rendu hommage aux soldats camerounais tombés dans les combats contre Boko Haram et adressé aux familles endeuillées et des messages d’encouragement.

La diplomate française a affirmé que la France était “ engagée aux côtés du Cameroun, du Nigeria, du Niger et du Tchad dans la lutte contre la secte islamiste. Elle ajoutait que la France soutenait le Cameroun sous « la forme du partage de renseignement et la formation de formation ». Dans une lettre transmise au quotidien Mutations, publiée ce 31 décembre 2014, en réaction à un éditorial diffusé le 29 décembre dans ce journal, l’ambassadrice rappelait le soutien exprimé par François Hollande.