Armée-population, une cohabitation… à parfaire
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Si les comités de vigilance contribuent au renseignement de nos forces de défense, les infiltrations des assaillants au sein des populations locales sont inquiétantes.

Les relations entre les populations locales vivant dans les zones de conflit et les forces de défense n’ont jamais été un fleuve tranquille. Aux premières heures du conflit, voici déjà huit mois, les suspicions n’ont pas manqué de deux côtés des acteurs, qui, au fil du temps, ont compris la nécessité de mutualiser leurs forces, mieux d’accorder leurs violons. Sans le vrai renseignement, sans des informations fiables, les actions militaires seraient imprécises et diffuses sur le terrain.

Les autorités administratives, les premières personnes à le comprendre,  au rang desquelles le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, sont montées au créneau pour instaurer les comités de vigilance dans les trois départements concernés. Et les résultats ont suivi. Le degré de collaboration est variable d’un département à un autre, d’une localité à une autre. « Parfois les relations sont tendues avec certains villages, quand les villageois ne se sentent pas en sécurité. Ils refusent de donner des informations. Ça devient difficile pour nous », explique Beltus Lawene Ekwele.

En fait, la cohabitation est une réalité exigeante à laquelle les deux acteurs ne sauraient se dérober. La menace étant réelle, et de plus en plus généralisée, les populations locales ont intérêt à apporter leur soutien à nos forces de défense, qui, sans des informations précises, vont faire des efforts vains. « On peut disposer des moyens modernes et des appareils sophistiqués tels que les drones, rien ne remplace le renseignement humain, parce qu’on a affaire à une menace de type asymétrique », analyse le capitaine, responsable de l’Anti-terrorisme au BIR et chef du détachement du poste de Amchidé.

Des efforts sont à consentir du côté des populations, qui sont loquaces quand elles sont entre elles, et muettes lorsque passent des allogènes. « Parfois, certains vous disent qu’ils ne comprennent pas ou ne parlent ni le français, ni l’anglais, encore moins le fulfuldé. Alors que l’instant d’avant, ils jacassaient en français… », s’indigne notre source. Approchés, certains autochtones disent redouter les représailles de Boko Haram, qui ont leurs affidés, leurs infiltrés au sein des communautés. Comment enrayer alors le phénomène des infiltrations d’assaillants dans nos localités frontalières ? Question à laquelle doivent répondre populations et forces de défense.

© Cameroon Tribune : Olivier LAMISSA KAIKAI

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