Paul Biya à la jeunesse : Le casse-tête de l’emploi
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Dans son discours du 10 février 2015, Paul Biya s’est longuement appesanti sur la lutte contre le chômage des jeunes. Un combat qui est loin d’être gagné.

Le Président de la République s’est adressé à ses jeunes compatriotes ce mardi 10 février 2015, en prélude à la célébration de la 49ème édition de la fête de la jeunesse. Un discours qui aura duré 10 minutes. Un message bref, comparativement aux années antérieures, qui aura cependant été marqué par la priorité accordée aux questions économiques, notamment celles liées à l’emploi. D’entrée de jeu, Paul Biya note que notre économie est en nette croissance. Ce qui a favorisé la création de 283.443 emplois. Le chef de l’Etat promet la création de 350.000 emplois nouveaux en 2015.

Une véritable aubaine pour cette jeunesse dont les chiffres officiels indiquent qu’elle représente globalement 13% du taux de chômage, à Douala et Yaoundé ayant les taux les plus élevés du pays avec respectivement 22% et 30%. Mais à en croire les récents discours présidentiels, ce sont au total 667.443 emplois qui ont été créés entre 2012 et 2014 (160.000, 224.000 et 283.443), alors que pendant la même période le Minefop soutient que l’on a enregistré 450.000 nouveaux demandeurs d’emplois, soit en moyenne 150.000 par an.

Si ces chiffres sont exacts, on se retrouverait donc avec un excédent de 217.443 emplois entre 2012 et 2014. Autant dire que la politique nationale de l’emploi est sur la bonne voie. Cette politique s’articule autour de deux stratégies que sont les recrutements spéciaux et directs à la fonction publique et la mise sur pied d’institutions ou programmes capables d’accompagner les jeunes dans la recherche ou la création d’emplois. Il s’agit notamment du Fonds national de l’emploi (fne) ; du Programme d’appui aux acteurs du secteur informel (Piasi), du Programme d’appui à la jeunesse rurale et urbaine (Pajer-U) ; le Programme d’insertion socioéconomique des jeunes par la création de micro-entreprises de fabrication du matériel sportif (Pifmas); le Programme d’appui à l’insertion des jeunes dans l’agriculture (Piaja) ; le Programme d’appui au développement des emplois ruraux (Pader); le Programme d’appui à l’insertion des diplômés de l’Enseignement supérieur (Prades) ; le Programme d’appui au retour des immigrés camerounais (Paric) ; le Programme d’appui à la composante technologique de l’Enseignement supérieur (Pro-Act) et le Programme Emplois diplômés (Ped).

Pour le Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle «ces programmes et projets ont largement contribué, à l’accroissement de l’offre de l’emploi, à l’amélioration de l’efficacité du marché de l’emploi et de l’insertion professionnelle des jeunes». Mais quel crédit accorder à ce discours officiel lorsqu’on observe les clichés que renvoient ces milliers de jeunes qui écument nos rues à la recherche d’un emploi ou qui se résignent à se retourner vers un secteur informel fatalement en inadéquation avec leurs formations ou leur diplômes ?

Mardi dernier, Paul Biya a lui-même reconnu que des efforts restent à faire : «Il convient évidemment de se féliciter de cette évolution. Mais nous devons également le reconnaître, nous sommes loin de cette glorieuse reprise sur une longue période, seule capable de transformer notre pays en eldorado.», a-t-il dit en insistant sur l’impérieuse nécessité de poursuivre l’orientation de notre système éducatif vers des formations professionnelles. «Nos écoles, nos collèges et nos lycées, nos universités et grandes écoles, doivent sans cesse s’adapter à l’évolution du monde.

Dans notre quête de développement, laissons-nous guider par l’impératif de former des jeunes aptes à construire notre pays.», affirme-t-il non sans indiquer qu’un accent doit être mis sur la formation des techniciens et des ingénieurs dans le domaine de l’informatique, véritable pilier de «la nouvelle économie». Toutefois, Paul Biya relève que les solutions immédiates aux problèmes de chômage ne viendraient pas de la professionnalisation de l’école, compte tenu du retard que nous accusons dans ce domaine. Le Président de la République suggère plutôt le retour au travail manuel, notamment dans le secteur agricole, et invite son gouvernement à accentuer la promotion de l’auto emploi et le financement des micro-projets. On est bien loin de la coupe aux  lèvres !

© Les Nouvelles du Pays : Ive TSOPGUE

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