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© Kalara : Louis Nga Abena
- 13 Feb 2015 03:46:39
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CAMEROUN :: Ils discutent la garde de leur père de 96 ans :: CAMEROON
Mme Sandjong, enseignant d’université et médecin à l’hôpital général de Yaoundé, accuse ses frères consanguins, M. Lontsi, Mme Nguegang Emilienne et Ngouanfouo Ngouadjou Rodrigue (cadet), de violation de domicile, de tentative d’enlèvement et de coups et blessures. La plaignante et les prévenus ont déjà passé plus de vingt ans sans jamais se rencontrer.
Toute tentative de rapprochement s’est toujours soldée par un échec, affirment les deux parties. L’histoire date de 2013. Le vieil homme, plus de 90 ans, est interné à l’hôpital régional de Bafoussam, en préparation à une évacuation sanitaire à Yaoundé où travaille sa fille qui assure son suivi médical depuis 21 ans, lorsqu’il est «enlevé» par certains de ses enfants et transporté dans leur village, à Mbouda, pour recevoir l’extrême onction, sacrement destiné aux personnes en agonie. Il n’en faut pas plus pour que Mme Sandjong saisisse le procureur de la République de Bafoussam. Elle souhaite que son père soit évacué dans l’un des hôpitaux généraux du pays (Yaoundé ou Douala) où il a l’habitude de se soigner.
C’est à la suite de cela que les prévenus déposent un avis de recherche à la délégation régionale de la police judiciaire de Yaoundé au motif qu’ils sont à la recherche de leur père, parti de Bafoussam pour une «direction inconnue». Les enquêtes prouvent rapidement que le père se trouve bel et bien au domicile de Mme Sandjong, situé au quartier Ngousso. A deux reprises et avec l’aide d’un policier et de gros bras, les frères de Mme Sandjong s’introduiront de force dans son domicile pour essayer d’extirper leur père, ceci en l’absence de la plaignante. Selon la plaignante, ils ont toujours usés de subterfuge pour tromper la vigilance de la bonne et du gardien.
Lors de l’audience du 29 janvier au tribunal de première instance de Yaoundé Ekounou, les prévenus diront que c’est la police qui est responsable de leur intrusion dans le domicile de Mme Sandjong. Lorsque le président du tribunal pose la question de savoir comment est-ce possible d’aller chez quelqu’un fut-il votre soeur sans l’en informer et s’introduire dans les chambres sans son autorisation? Le cadet des prévenus dira que c’est le policier qui a négocié l’entrée auprès du gardien... «Nous voulons aussi rendre visite à notre père et lui porter des soins sans passer par des intermédiaires», ajouteront-ils.
Dans ses réquisitions, le procureur de la République va dire avoir expliqué aux enfants que «les décisions dans une famille appartiennent au chef de famille et, lorsque celui-ci est incapable, à son épouse». Il aurait suggéré en plus aux enfants de trouver une maison neutre dont ils supporteront les charges de manière équitable, pour loger leur père et s’occuper de lui à travers leur mère. Du reste, la mère avait la latitude de décider où amener son mari... Or, les prévenus ne l’auraient pas entendu de cette oreille et auraient décidé de passer outre en organisant une tentative d’enlèvement de leur père chez leur soeur. C’est au cours de cette tentative que le mari de la plaignante a été molesté et blessé par le cadet des mis en cause.
Le procureur de la République a affirmé que c’est la succession du vieil homme qui constitue le principal enjeu, «car dans la tradition des Hauts plateaux, c’est celui chez qui meurt le père qui reste avec tous les pouvoirs». Les avocats de la plaignante ont demandé un franc symbolique à titre de dommage-intérêt et prier la juge de «condamner les prévenus pour les mettre hors d’état de nuire, car Mme Sandjong vit dans la peur quotidienne d’une attaque de son domicile». La défense a quant à elle estimé qu’un «enfant fut-il médecin ne saurait s’approprier un malade interdisant de ce fait à ses frères et soeurs de lui rendre visite». Le juge se prononcera sur les suites à donner à l’affaire le 26 février 2015.
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