De plus en plus au front à l’Extrême Nord du Cameroun, l’armée camerounaise en tuant les combattants de Boko Haram constate qu’ils sont constitués de plusieurs jeunes ayant à peine appris à tirer à une arme et vraisemblablement sans notion militaire. 

Comment a-t-on pu réussir à manipuler ces jeunes pour un enrôlement au sein de Boko Haram ? La question qui a été longuement discutée lors d’un débat public à la Fondation Friedrich Ebert Stiftung où ont été invités plusieurs jeunes de 5 établissements de Yaoundé.

Venant des établissements d’enseignement tels que : Lycée Technique de Nsam, Lycée Bilingue d’Emana, Collège Kamgaï International High School, Lycée Général de Nkolondom et le Collège Enfant Cœur d’Afrique ; pour un panel de 10 élèves par établissement, les jeunes scolaires étant une cible de Boko Haram ont d’abord été édifié pour des prochaines transmissions à leurs camarades sur ce que c’est que Boko Haram et ses néfastes besognes. Sous les éclairages du stratège Stéphane Akoa, ils ont pu comprendre tous les contours et questionnements qui entourent ce phénomène encore très peu connu de la population car à part des exactions relayées de temps à autre par les médias, plusieurs camerounais n’ont aucune idée de la genèse de ces meurtres. 

D’après Denis Emilien Atangana, Président Exécutif du Cercle de Réflexion et d’Action pour le Développement (CERAD), si le phénomène Boko Haram ne doit en aucun point être minimisé par les pouvoirs publics, le volet enrôlement des jeunes lui, est d’une inquiétude certaine.

Ce débat public qui vient après la toute première marche de soutien aux forces de défense et de sécurité, organisée le 21 Janvier 2015, est un prélude à une campagne nationale de sensibilisation sur les méfaits du recrutement et de participation des jeunes dans des groupes terroristes ; Boko Haram n’étant pas la seule cible. 
  
L’ayant précédé, la représentante de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES), Mme Susanne Stollreiter précisera à ces jeunes qu’aucun Etat au monde ne peut se construire sans la jeunesse. « Les membres de Boko Haram » précisera-t-elle « Combattent pour un Etat islamiste dans lequel les droits humains sont bafoués. Nous ne souhaitons pas un Etat comme celui-là ». 

En précisant aux jeunes que le Maire de Fotokol et plusieurs autres habitants de cette localité sont actuellement aux arrêts pour avoir collaborer avec la secte islamiste qui aura réussi à les appâter avec de l’argent, les différents intervenants rappelleront que malgré le chômage et la pauvreté Boko Haram ne devrait être une alternative pour sortir de la précarité. Les êtres humains égorgés, les femmes et filles violées entachant les mains de sang devraient constituer un réveil de conscience et un rappel pour ne pas se faire manipuler.