Boko Haram vient encore de faire preuve de cruauté à Fotokol, une ville camerounaise. Ce mouvement islamiste qui secoue le Nigeria, n’a rien trouvé de mieux à faire dans sa débâcle face à l’armée tchadienne, que de trucider des civils innocents, dans cette localité camerounaise frontalière du Nigeria. On peut déplorer le fait que le Cameroun a, quelque part, baissé la garde dans le combat contre ce monstre. En effet, alors que l’armée tchadienne est au front, traquant Boko Haram jusque dans son antre au Nigeria,  l’armée camerounaise n’a pas su maintenir un niveau de vigilance suffisant. Visiblement, elle n'a pas su prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger le territoire camerounais de toute attaque de Boko Haram. Sentant le roussi, les islamistes, quant à eux, n’hésitent pas à détaler, tout en prenant le soin de ne s’en prendre qu’à des cibles moins risquées pour eux. Ce que vient de faire Boko Haram est un acte de lâcheté.

L’action de ces terroristes n’a rien à voir avec une quelconque foi

Comme diraient les Ivoiriens, les hommes de Abubakar Shekau ont "trouvé garçons" sur leur chemin.  Mais ils n'ont pas été à la hauteur, préférant prendre leurs jambes à leur cou. Quant aux soldats tchadiens, ils ne font pas dans la demi-mesure. C’est une force de frappe redoutable. Ce ne sont pas les islamistes du Nord-Mali, encore moins ceux de Boko Haram, qui diront le contraire. Surtout que la secte islamiste nigériane vient de perdre environ 300 hommes, en quelques jours seulement de combat contre les troupes tchadiennes. Certes, l’armée tchadienne a malheureusement perdu quelques hommes.  Mais il n’y a pas commune mesure, numériquement parlant, avec l’hécatombe qu’elle a causée dans les rangs des terroristes. L’action de ces militaires tchadiens force tout simplement le respect. La multiplicité des fronts ne les effraie pas et leur détermination, leur témérité sont à la hauteur du défi. On ne peut donc que s’incliner devant tant de combativité  et de courage. L’Afrique se doit d’être reconnaissante à cette armée, pour l’œuvre de salubrité publique à laquelle elle s’attelle. Le monde entier devrait d’ailleurs y trouver un motif de satisfaction. L’action des soldats venus du pays d’Idriss Déby, permet un tant soit peu de compenser la poltronnerie et l’irresponsabilité manifestes de Goodluck Jonathan et de son armée.

Cela dit, le massacre de civils par Boko Haram, est des plus récurrents. Ceux qui doutaient encore de la cruauté de ce mouvement, sont servis. On peut bien comprendre que ces "illuminés" abhorrent  la civilisation occidentale. Mais les imams et musulmans qu’ils égorgent sur les lieux de prière, c’est-à-dire dans les mosquées, ont-ils  quelque chose à voir avec leur croisade contre la civilisation occidentale ? En s’en prenant à des hommes et des femmes sans défense qui ne demandent qu’à vivre en paix, Boko Haram veut, en réalité, choquer. L’action de ces terroristes n’a rien à voir avec une quelconque foi. Ce sont des drogués, des mécréants qui prennent du plaisir à appuyer là où ça fait le plus mal à la conscience humaine. Ce faisant, cette secte prouve qu’elle n’est qu’une vermine, un monstre sans foi ni loi. Rien de moins. Et il faudra la traiter comme tel, avec rigueur et fermeté. C'est pourquoi la communauté  musulmane devrait s’organiser pour clouer au pilori ces vampires et imposteurs.

La communauté internationale ne peut pas continuer à traîner les pieds

Cela dit, il faudra éviter de laisser le Tchad se débrouiller tout seul. Le massacre qui vient d’avoir lieu au Cameroun, illustre à souhait la nécessité d’une action coordonnée, méthodique. Même si le Tchad n’est pas appuyé, il pourrait continuer d'infliger de lourdes pertes à Boko Haram, comme ce qui est en train de se passer en ce moment. Mais, comme on le sait, le mouvement terroriste, dans sa lâcheté et son extrême bêtise, est capable de tout. De fait,  incapable de faire le poids devant les Tchadiens, il s’attaquera encore à de simples civils sans armes, sur lesquels il n’aura pas de difficulté à déverser sa colère. Et ce, en contournant l’obstacle tchadien comme ils viennent de le faire. C’est pourquoi il faut que la lutte soit générale. Par exemple, à défaut de pouvoir aller sur la ligne de front avec les forces tchadiennes, l’armée camerounaise devrait  soigneusement veiller à stopper toute tentative de repli des islamistes vers le territoire camerounais. Il faut s’assurer que les terroristes qui se dispersent, seront cueillis et mis hors d’état de nuire dans leur débandade. Et les armées des pays voisins du Nigeria, à défaut d’être sur la ligne de front, pourraient au moins appuyer le contingent tchadien, en faisant ce travail qui consiste à priver Boko Haram d’une base de repli.

En tout état de cause, face à ces actes de terrorisme, la communauté internationale ne peut raisonnablement continuer à traîner les pieds. Il faut en effet arrêter d’attendre des massacres de la sorte, pour s’émouvoir et vite retomber dans l’attentisme.

C’est un devoir de l’humanité de prévenir d’autres massacres, en anéantissant, ou à tout le moins, en réduisant ce monstre à sa plus simple expression. Le Tchad a déjà montré le chemin. Et tout immobilisme des autres pays  de l'ensemble de l’UA, dans le combat contre ces islamistes, serait criminel. Surtout que des populations abandonnées  souffrent déjà le martyre ou vivent dans l’angoisse et la hantise d’un massacre du même genre. L’entrée en scène prochaine de soldats nigériens dans ce combat, est une perspective des plus heureuses. Car, il importe qu’il n’y ait plus jamais de répit pour Shekau et ses hommes, ces criminels d’une barbarie rarement égalée. Croisons les doigts pour que les autres pays du continent, surtout les autres pays voisins du Nigeria, ne tardent pas à entrer également en jeu.