Cinquantenaire de la Réunification : Un imposteur nommé Nkoma aux trousses de Martin Belinga Eboutou
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Le fieffé maître-chanteur clame à qui veut l’entendre que le Cabinet civil de la présidence de la République a plagié son ouvrage sur le nationalisme camerounais.

Une histoire de fou qui transpire un tissu de fantasme, sur fond de chantage. Et surtout d’arnaque. «Mardi 3 février, à 14 heures, la presse, la société civile et les autorités politiques et administratives sont conviées à la librairie des peuples noirs, en face du supermarché Max, par Augustin Nkoma, pour échanger sur le thème : ‘’Jeunesse camerounaise : atout ou otage des aînés’’». Telle est la quintessence du texto ventilé par sieur Nkoma à ses invités. Curieusement, sur les lieux où quelques convives seulement répondent présents, pas de silhouette de l’organisateur de l’évènement.

Ni de conférence de presse comme initialement annoncé. En effet, pour une cérémonie maquillée de mille et une façons, Augustin Nkoma n’a pas jugé bon de se référer à l’autorité administrative pourtant «conviée», pour obtenir la déclaration de manifestation publique, selon les usages. Sur les lieux, c’est la désolation totale, au point où certains avis disent avoir désormais toutes les raisons de douter de la sincérité et de la bonne foi de l’homme. Venant d’un individu visiblement à la cupidité débordante, on ne pouvait rêver mieux. Son entourage ne connaît que trop bien ses talents en matière de tour de passe-passe. Et c’est d’ailleurs de la bouche de ses proches, qu’on apprend que le laïus de sieur Nkoma devait être centré sur son ouvrage sur le nationalisme camerounais, qu’il dit avoir été plagié au niveau du Cabinet civil.

À propos, dans son proche entourage, l’on affirme toutefois le contraire. Il se raconte, dans les faits, que c’est Augustin Nkoma qui fut le premier à raser les murs de la résidence du ministre, directeur du cabinet civil, non sans proposer l’idée d’un ouvrage sur le Cinquantenaire de la Réunification. Le ministre, directeur du Cabinet civil, en sa qualité de président du Comité d’organisation des cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification (Cnoc), trouve le projet intéressant. Surtout que ses collaborateurs et lui-même, étaient déjà suffisamment avancés sur un projet similaire. Sauf qu’en lui remettant une abondante documentation, Martin Belinga Eboutou lui donne également des orientations précises. D’autres indiscrétions font même état des moyens financiers débloqués à l’occasion au profit de ce bonimenteur de grand chemin et champion des hâbleries inutiles, dont le ministre Dcc ne découvrira la vraie face, qu’assez tardivement. Il se trouve, qu’au sortir de son domicile, le jeune homme va fondre dans la nature.

Mais, le Cabinet civil qui est à pied d’œuvre depuis longtemps sur les préparatifs de l’événement, n’abandonne pas son propre projet. Au contraire, il le peaufine, apprend-on, en y associant l’expertise européenne. Curieusement, avec un cynisme rare, Augustin Nkoma, subitement, réapparaît, autrement. L’arnaqueur donnera de ses nouvelles à travers des lettres destinées au chef de l’État, prétextant avoir longtemps bouclé l’ouvrage et qu’il n’est plus que question de le produire en grand nombre. Une façon pour notre imposteur de solliciter des espèces sonnantes et trébuchantes. Sentant l’entourloupe venir, au niveau de la présidence de la République, le dossier est confié au Cabinet civil qui est plutôt surpris de la démarche du désormais plaignant. Néanmoins, pour avoir le cœur net, une équipe d’experts est mise à contribution. Elle lui pose une simple et unique condition : qu’il produise préalablement une copie de son travail, même en termes de brouillon. Ce que sieur Nkoma est incapable de produire. Non content d’avoir raté une opportunité criminogène pour empocher massivement l’argent du contribuable, l’habitué des coups fourrés multiplie des messes de hiboux contre des responsables du Cabinet civil, ignorant que la vérité est perceptible comme le soleil à midi. Plus que jamais, rien n’arrêtera l’escroc qui jure avoir la tête du ministre Dcc et certains de ses collaborateurs.

Un véritable chef-d’œuvre

« Il est clair qu’il a voulu se faire du beurre derrière cette affaire du livre du cinquantenaire. Sinon, qu’il apporte ne serait-ce qu’un exemplaire de son travail pour situer les uns et les autres. Au lieu de produire une ténébreuse liturgie d’incantations creuses et vaseuses contre le Dcc et le vrai auteur du livre, Augustin Nkoma a plutôt intérêt à se tasser. Tout le monde sait comment Oswald Baboké, a procédé pour produire ce livre bénédictin, à nul autre pareil. En effet, c’est en parcourant archives, bibliothèques et musées, recomposant le passé collectif du Cameroun, que ce conseiller technique au Cabinet civil, passionné des œuvres réalisées par des générations qui l’avaient précédé, a réussi avec les orientations de sa hiérarchie, Martin Belinga Eboutou, cet opus parfaitement documenté et outillé. Ceux qui l’ont parcouru sont unanimes qu’il s’agit d’un exceptionnel travail d’archives que Augustin Nkoma qui du reste, n’a aucun potentiel académique ne saurait aujourd’hui revendiquer la paternité», fait remarquer un employé des archives nationales du Cameroun.

En 257 pages, l’ouvrage d’Oswald Baboké, intitulé «La Lettre de la Réunification au peuple camerounais, Histoire du Cinquantenaire 1961», retrace les moments historiques qui ont marqué la Réunification du Cameroun. À travers ce bouquin bilingue, les nombreux lecteurs camerounais peuvent ainsi renouer avec leur histoire, afin de mieux la connaître et de mieux la comprendre. L’on peut facilement se balader depuis l’extrait du message du chef de l’Etat à la nation, le 31 décembre 2011, jusqu’aux nombreuses illustrations inédites qui rappellent l’accession du Cameroun à l’indépendance, en passant par le mot de l’éditeur Martin Belinga Eboutou. En fait, Oswald Baboké donne l’impression à travers photographies et documents, d’être face à un écran géant, un kaléidoscope numérisé sur lequel défileraient les différents acteurs qui ont écrit l’acte de naissance du Cameroun. Bref, un ouvrage de qualité qui emporte le lecteur 50 ans en arrières.

De cette affaire du livre du Cinquantenaire, il se dégage un malheureux constat : le ministre, directeur du Cabinet civil, du fait de son humanisme sans bornes est visiblement victime de son accès facile. Toute chose qui n’est pas sans rappeler l’affaire du logo du Cinquantenaire qui avait défrayé la chronique des faits divers. Là encore, le même Augustin Nkoma, encore et toujours lui, était à la manette. Voulant comme il en a l’habitude, récolter là où il n’a pas semé.

© La Météo : Mamouda Labaran

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