La Mama est partie et plusieurs nostalgiques se demandent s’il sera possible de retrouver dans les 100 prochaines années une telle concentration d’énergie humaine. Celle-là qui avait fait son CE2 à l’Ecole des Filles de Dschang n’avait alors aucune idée de la grandeur qui l’attendait des années avenirs au Cameroun. La fille de Johnny Baleng, un grand Chef de village de l’Ouest, dans sa vie aura atteint toutes les cimes. Côtoyant tous les hommes de pouvoir, aucune cour, maison, villas ou même hôtels luxueux n’avaient été oubliés dans le marquage de territoire de Maman Foning. Elle aimait si bien le dire : « Je bouscule les portes » ; comme pour expliquer sa forte présence dans le gotha politico-social camerounais. 

Pour ceux habitués des cérémonies au Sommet de l’Etat, Mme Françoise Foning lors de la présentation des vœux au Palais d’Etoudi à la Première Dame Mme Chantal Biya, l’avait embrassé longuement comme pour décharger toute sa sympathie et son long combat dans la lutte pour l’éclosion des classes défavorisées. Etait-ce une prémonition ?
Défenseur des travailleurs dans leur diversité, c’est avec raison qu’un hommage lui est rendu par le Président de la Centrale Syndicale des Travailleurs du Cameroun (CSTC), M. ZAMBO AMOUGOU Jean Marie. 

« Depuis mon affectation à Douala en 1982 comme ingénieur d’opération à la Délégation régionale du Littoral de la Maetur à Douala en charge des projets de Limbé, Buea, Talla à Kribi et le triennal (1982-1985) de Douala Nord ayant comme consistance la réalisation par la Maetur et la Sic de 7 500 logements et de 20 000 parcelles ; tu n’as cessé de me prodiguer des conseils sur le rôle des intellectuels dans la construction et l’aménagement d’un Cameroun avancé.
A tes consœurs du parti, de la société en général et des entreprises, tu les martelais que si tu avais les 10% des connaissances de leur parchemin universitaire tu ferais des miracles, mais que de miracles tu as fait.

Médiatrice des conflits, « Fingon » (Traduction en langue bamiléké signifiant traitre) pour certain, tu es demeuré fidèle à ton héros le Président Paul Biya en assurant le semi à tous vents, même de la démocratie d’une paix dans un Cameroun où certain prônait fortement la déliquescence, la désobéissance civile, les villes mortes voire la guerre des clans. Patiemment et intelligemment le « Fingon » qu’on te traitait a bâti le pont intercommunautaire et intergénérationnel tout en assurant une bonne jetée de conquête du monde. Plusieurs concitoyens te sont reconnaissants. Tu as gravi les marges de la notoriété jusqu’à la chair de leadership social, économique, non étatique et politique. Tu es devenu la « Maman », la « maitresse », le « chef d’orchestre » qui savait enflammer les foules.

Tu as su nourrir de nombreux jeunes sans emploi et sans revenus en leur apprenant à gagner leur vie, à préserver le champ et l’immense capital humain pour du pain dans la paix et la liberté.

Mama Foning, tu as su valoriser la place de la femme dans le champ sociétal et dans tous les pôles des droits et des intérêts en gardant la sustentation sur le développement humain durable. Tu as été la maman, la mater, la grande royale, la grande incantatrice, la grande dame ou mieux la personne de tête, la tête de pont pour la lutte serrée contre la pauvreté. Tu as été un vivriers d’idées pour alimenter le chantier du développement avec la croissance assurée, des emplois et l’émergence en bout de fard. Tu mérites bien un Doctorat Honoris Causas pour toute l’action menée au Cameroun, en Afrique et dans le Monde.

Tu as été modeste face aux ovations récentes de la foule à Nanga Eboko, venu pour les obsèques de Mama Rosette avec qui tu as fait équipe de Maire. Vraiment Mama Foning Françoise tu nous manqueras, vous nous manquerez. Tu as été le militant de base e de tête pour ton parti e RDPC et pour son Chef de la Président de la république S.E Paul Biya que tu as tjrs demande de soutenir par tous les moyens et toutes les personnes sans changer de couloir d’engagement ou rechigner de franchir les ombres et les haies avec Lui.
Membre du comité de coordination et de suivi du dialogue social, mis sur pied par le gouvernement pour trancher le nœud gordien de l’augmentation vertigineuse des prix des hydrocarbures et la réplique organisée d’un préavis de grève générale des centrales syndicales, nul ne t’a contesté ton rôle de maman et d’apaiseur de tension, préventeur, résolveur de conflit. L’image de syndicaliste autour de ta personne me revient à l’esprit lors de la 3e réunion du 7 janvier 2015 à la salle des conférences du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS). 

Ton dernier plan confié pour l’éradication des terroriste de la nébuleuse Boko Haram était la participation de toute la ruche ouvrière et des syndicats pour la défense et la sécurité du Cameroun car les fourmis peuvent soulever tout éléphant aussi gros soit-il. Tu voulais confier ta conviction au Chef des armées pour tisser et jeter cette toile a tous les recoins. Puisse le dieu des armées, de la paix et de l’amour te revoir dans son royaume comme tu as combattu le bon combat pour un Cameroun riche, sans discrimination de genre, uni et debout. Vive l’artiste Françoise Foning avec ses appels mobilisateurs pour défoncer tous les obstacles à l’émergence. Que la terre du berceau de nos ancêtres te soit légère. »