Les sénateurs de la République démocratique du Congo ont suspendu jeudi soir les débats sur le projet de loi électorale controversé à l’origine des manifestations qui ont secoué le pays depuis lundi.

Selon le correspondant de la BBC à Kinshasa, le vote aura lieu demain.

Mais l’adoption ou le rejet de ce projet de loi par les sénateurs ne présente qu’un enjeu mineur, la chambre Haute du parlement congolais n’ayant qu’un rôle protocolaire.

En cas de rejet de ce texte par le Sénat, la colère de la rue et des opposants pourrait se calmer.

La Constitution prévoit qu’en cas de désaccord persistant entre l’Assemblée nationale et le Sénat, c’est la décision de la Chambre basse qui est prépondérante.

Le projet de loi controversé a déjà été adopté, en première lecture par les députés.

Seul le président Joseph Kabila a le pouvoir de promulguer ou non, le projet de loi contesté, même s’il a déjà été approuvé par le parlement.

Le gouvernement ne peut donc plus retirer le projet de loi électorale, quelle que soit l’ampleur de la contestation populaire.

Si la contestation se poursuit, le chef de l’Etat pourrait retarder la promulgation, ou carrément rejeter le projet de loi.

Certains experts pensent que le président Kabila pourrait être tenté par le scénario d’une promulgation express, mais dans cette hypothèse, la grande inconnue, reste l’attitude de la population.

Par ailleurs, la situation est restée calme dans la capitale, avec la reprise timide des activités.

Les services de communications, notamment internet ont été partiellement rétablis.

Toutefois, des heurts ont été signalés dans les villes de l’Est du pays, Goma et Bukavu.

Les violences ont fait 11 morts selon le gouvernement et 42 morts selon la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).