Toujours pas de lumière sur l’horrible assassinat d’un Camerounais au Gabon
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Toujours pas de lumière sur l’horrible assassinat d’un Camerounais au Gabon

Il y a deux ans exactement, le nommé Amadou Yogno était retrouvé mort et dépecé dans une ville gabonaise. Sous la pression populaire, les autorités de ce pays ont rassuré de mettre au clair cette affaire. Mais au fil du temps, ces assurances semblent plutôt être un gros leurre.

Deux ans plus tard, l’émoi des proches d’Amadou Yogno reste le même. Car l’épilogue de l’enquête qui avait été ouverte après l’assassinat  crapuleux de ce Camerounais qui vivait dans ce pays voisin, n’est visiblement pas pour demain. Surtout dans une affaire où, des rebondissements tant spectaculaires que soupçonneux, ont fait croire aux confrères gabonais que des personnalités très influentes au pays d’Omar Bongo parfois citées nommément tireraient les ficèles dans l’ombre afin que la vraie vérité ne soit jamais connue.

«A l’allure où vont les choses, il est à craindre que les investigations en cours soient biaisées ou erronées. Les intérêts financiers mis en jeu, estime-t-on, justifient la guerre que se livrent la police judiciaire et la gendarmerie sur le terrain montagneux de l’enquête», écrivait le journal gabonais Le Mbandja.

Rappel des faits

Le 21 janvier 2013, Amadou Yogno, un transporteur de nationalité camerounaise a été arraché à la vie dans des circonstances horribles. Les sources gabonaises apprennent que celui-ci, dans la quête de son pain quotidien, est tombé dans les mailles des clients pas comme les autres. Feignant des vivres qui devaient être transportés, les bourreaux du Camerounais vont le conduire, à quelques encablures de Ndjolé (une petite ville du Gabon, dans la province du Moyen-Ogooué, ndlr), dans un traquenard tendu par une bande organisée. Seul face à ses bourreaux, Amadou Yogno sera battu à mort. Pire, il sera dépecé, et certains de ses organes génitaux seront emportés. L’autopsie du médecin légiste avait révélé que la langue, le cœur et les reins du compatriote ont été prélevés.

Si le temps est passé, cette affaire, qui a déclenché un ouragan dans tout le Gabon, continue de hanter les esprits. Et les questions restent en suspens. D’après le site Gabonreview,  de nombreux observateurs, notamment la communauté camerounaise au Gabon, n’arrivent toujours pas à expliquer l’attitude de l’ambassadeur du Cameroun près la République gabonaise. Selon ses compatriotes, à en croire ce confrère, Samuel Mvondo Ayolo ne s’est nullement remué pour réclamer la vérité sur ce décès. Certains vont jusqu’à se demander si le diplomate a même eu à échanger avec les pouvoirs publics à ce sujet. Dénonçant par ailleurs, le «laxisme de l’ambassadeur qui agit plutôt comme un businessman au lieu d’intervenir en faveur de son peuple». Même si la plus haute représentation diplomatique du Cameroun est restée muette une carpe, cette affaire avait néanmoins suscité une vague de manifestations. La société civile et la population gabonaise s’étaient alors dressées pour exiger toute la lumière dans ce crime qualifié de rituel. Pendant l’une des marches de protestation, la première dame gabonaise.

Seulement, ces manifestations n’ont pas ébranlé la justice gabonaise qui a remis en liberté contre toute attente, la horde de personnalités soupçonnées comme étant les commanditaires de ce crime odieux. L’unique personne condamnée jusque-là, est Sembé Hindzé, 21 ans au moment des faits. Il est reconnu coupable d’assassinat. Mais sa condamnation ne convainc pas. Puisque d’après Gabonreview, ce jeune homme frêle, dont la corpulence fait douter de sa capacité à terrasser un homme de la trempe de l’infortuné Yogno.

© La Nouvelle Expression : Vivien Tonfack

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