L’implication des comités de vigilance dans la guerre contre Boko Haram
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Formés en équipes dans les villages frontaliers du Mayo-Tsanaga, ils jouent le rôle d’alerte et de défense.

Mabass et Maxi. Ce sont les deux villages de l’arrondissement de Mokolo, dans l’Extrême-Nord qui ont subi le passage des membres de la secte islamiste Boko Haram le week-end dernier. Les assaillants ont été violemment repoussés par les forces de défense camerounaises. Dans les dégâts orchestrés, on compte 4 personnes tuées, des greniers et 24 cases incendiées, une église et le presbytère du pasteur réduits en cendres, 56 otages, du bétail et une bonne  quantité de céréales emportés par les assaillants.

Selon Théophile Nguia Beina, sous-préfet de la localité, c’est dimanche matin, autour de 6h30 mn, qu’un groupe de plus de 200 assaillants a pris d’assaut les deux villages voisins, situés à 25 km de Mokolo. L’alerte est lancée par les membres du comité de vigilance très actifs dans la localité. En fait, ces villages camerounais situés à la frontière sont séparés des villages nigérians par la chaîne montagneuse Mabass. Charles Adama, fils de la localité nous confie d’ailleurs que c’est une zone de grands échanges commerciaux.

« Avant que cette insécurité ne gagne en intensité, les habitants traversaient juste, de part et d’autre, la montagne chaque matin et soir pour leurs activités commerciales», dit-il. Pendant que les Nigérians apportent les produits manufacturés tels que le sucre, le savon, les chaussures, les pagnes et surtout le carburant frelaté (Zoua-Zoua), les Camerounais leur proposent des céréales (mil, maïs, sorgho, …) des arachides, du bétail (bœufs, moutons, chèvres)…Cette proximité a favorisé les échanges pendant des années.

Dans le Mayo-Tsanaga, depuis que la secte Boko Haram multiplie ses raids en territoire camerounais, sous l’impulsion de l’administration et des chefs traditionnels, des comités de vigilance ont été constitués pour appuyer l’armée dans la guerre contre ces hors-la-loi. D’après le sous-préfet de Mokolo, il s’agit de volontaires qui sont organisés et équipés pour veiller sur les villages. Ils dénoncent et luttent contre les assaillants sous le contrôle de l’administration. Ils font des patrouilles permanentes et sont bien connus des populations.

Dans leur palmarès, d’après l’un d’entre eux, membre de l’équipe de Mabass qui a alerté l’administration et l’armée camerounaise de l’assaut de dimanche dernier dans le Mayo-Tsanaga, cinq Boko Haram ont déjà été tués en novembre 2014. Parmi eux figurait un fils du village Wandaï de l’arrondissement de Mokolo. De même, neuf Boko Haram ont été arrêtés et confiés aux forces de défense. Pour les populations, c’est leur manière de contribuer à cette bataille, car la guerre plombe leur économie. Certains parmi eux souhaitent même l’implication de la municipalité pour la prise en charge de ces volontaires prêts à sacrifier de leur vie.

© Cameroon Tribune : Joël MAMAN

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