Ndam Njoya empêtré dans une escroquerie foncière
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Le président national de l’Udc n’est pas propriétaire du domaine qu’il assiège depuis 25 ans au lieu-dit Messa II à Yaoundé au détriment de la succession de feu Albert Ottou.

Adamou Ndam Njoya pourra ne pas disposer d’une autre option que de décamper des lieux. Toute honte bue. Tellement la partie adverse ne lui en laisse pas le choix, brandissant des arguments irrémédiablement en sa défaveur. Sans coup férir, la succession de feu Albert Ottou a entrepris de faire partir le président national de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) de l’immeuble urbain qu’il occupe au lieu-dit Messa II à Yaoundé. La propriété querellée couvre une superficie de 1026 m². La première escarmouche est une sommation de libérer par voie d’huissier de justice. Elle lui a été servie le 15 décembre 2014 à l’initiative de Roger Bomba, chef traditionnel, agissant au nom des ayant droits de feu Albert Ottou.

Sur le terrain, un lieu de culte musulman et des espaces commerçants matérialisent l’emprise du président national de l’Undp. Et ça dure ainsi depuis 25 ans. Pour la petite histoire, lorsqu’Albert Ottou décède le 15 mai 1985, la propriété est déjà sous le contrôle de l’actuel occupant. « C’est précisément depuis 1979 qu’il y est installé » à en croire Roger Bomba. Tout laissait pourtant croire jusqu’alors au sein de l’opinion publique qu’il en était le légitime propriétaire, mais au grand étonnement, Adama Ndam Njoya ne dispose d’aucun titre de propriété sur cet espace.

Ce qui est loin d’être le cas de la succession de feu Albert Ottou nantie du titre foncier numéro 1934/ Mfoundi comme preuve de ses droits sur l’immeuble dont elle revendique l’entière propriété. Et outre, il s’avère qu’en dépit de sa longue occupation des lieux, il n’a jamais été établi un quelconque contrat de bail liant Adama Ndam Njoya à feu Albert Ottou ni à ses ayant droits. Ces derniers estiment d’ailleurs être victimes d’une double filouterie du fait de l’exploitation commerciale qui est faite de leur terrain. Un procès-verbal de constat d’huissier de justice dont nous avons obtenu une copie fait état de onze occupants dans les locaux entourant le lieu de culte; notamment un atelier de couture, une cafeteria, une menuiserie métallique, un salon de coiffure, une vente de pièces détachées, etc.

Les tenanciers de ces espaces commerçants soutiennent qu’ils paient des loyers au bénéfice de M. Ndam Njoya en contrepartie de l’occupation de leurs espaces. Au sujet de ces faits pouvant amener à questionner la moralité de leur auteur, l’intéressé s’est refusé à fournir le moindre éclairage pour l’information de l’opinion publique. Après avoir essayé en vain de le contacter directement, nous lui avons adressé une « demande d’informations sur des allégations d’escroquerie foncière vous concernant» en date du 05 janvier 2015.

Cette sollicitation est restée lettre morte. Sauf à s’y méprendre, les faits d’occupation illégale de l’immeuble d’autrui pendant un quart de siècle et l’exploitation commerciale qu’il en a été faite en l’absence de tout fondement légal pourront durablement écorner l’image de ce pourfendeur de Paul Biya, lui qui s’est lancé à plus d’une fois dans la course pour diriger le Cameroun et qui pour l’instant, préside aux destinées de la commune de Foumban, sa ville d’origine.

© Essingan : Marie Robert Eloundou

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