Etoudi : Pourquoi le Conseil Constitutionnel est bloqué
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Les observateurs ont noté, en fin d’année dernière, peu avant l’adresse du président de la République à la nation, une brusque accélération du calendrier politique, sur fond de mise en place espérée du Conseil Constitutionnel.

Quelques indicateurs avaient déjà alimenté une chronique friande de supputations. Le plus évident d’entre tous : la réunion des Bureaux des deux chambres du Parlement. Il était entendu alors que l’Assemblée nationale et le Sénat, feraient tenir au président de la République, leurs listes respectives, en vue du casting définitif de cette juridiction. Las ! On attend encore. Et Paul Biya, se fait plus mystérieux que jamais sur le sujet.  Moins commentés en revanche, les mouvements des personnels de la Cour Suprême, intervenus quelques jours plus tôt.

Or, ces nominations étaient déjà porteuses de plus d’un message. En l’occurrence, la nomination de Daniel Mekobe Sone, au poste de Premier vice-président de la Cour Suprême, en remplacement de Alexis Dipanda Mouelle, ruinait déjà l’éventualité un moment avancée, de la désignation de Laurent Esso à la tête du Conseil Constitutionnel. A moins que les sacro-saints usages et principes « géopolitiques » qui gouvernent l’occupation des postes de l’appareil d’Etat aient été revus, on voit mal le président de la République, confier à deux «sawa» la Cour Suprême et le Conseil Constitutionnel. Restent donc les autres scénarii. Par exemple, l’hypothèse de trouver un point de chute à l’actuel Premier ministre à cette juridiction.

Ce scénario présente au moins trois avantages : Philemon Yang, magistrat de formation, est crédité d’une certaine loyauté à l’égard de Paul Biya. En plus de ne pas arriver en terrain inconnu, il serait un gage de confiance pour le chef de l’Etat.  De plus, Paul Biya pourrait ainsi résoudre un problème pratique et logique, en libérant un Premier ministre qu’il a lui-même brocardé, et dont il a publiquement instruit, il y a un an, un procès en incompétence. Enfin, cette « migration » viendrait répondre aux inquiétudes d’une opinion, qui ne manque pas de faire observer depuis quelques temps, que tous les rouages des institutions relevant de la Justice, sont confiés à des francophones.  

A moins qu’entre temps, l’hypothèse de «l’exfiltration» de Cavaye Yegue Djibril de l’Assemblée nationale pour un «simple» siège, même prestigieux, de membre du Conseil Constitutionnel, ne prévale. Ce qui, ouvrirait alors la voie à la succession au perchoir de ce « Très Honorable » en poste depuis 1992. Là aussi, il y aurait tant d »hypothèses à sonder : la place du « Grand Nord »- Alamine Ousmane Mey, Ibrahim Talba Malla, sont régulièrement considérés comme de « premierministrables » -le statut des anglophones, la place de l’Ouest, du Sud Beti, dans le dispositif institutionnel, bien au-delà de le seule équipe gouvernementale. Il n’est pas exclu que toues ces données, aient contribué à retarder la mise en place du Conseil Constitutionnel…

© Source : La Nouvelle Expression

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