Le commandant de la base aérienne traîné en justice à GAROUA.
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Les populations de Doualaré II l’accusent de séquestration, agression, destruction et vol des biens.

Les populations du quartier Doualaré II à Garoua ont porté plainte le 22 décembre 2014 contre le commandant de la base aérienne de Garoua, le colonel Barthélémy Marie Tsilla, pour séquestration, agression, destruction et vol des biens. Elles reprochent au chef de la base aérienne d’avoir orchestré les agressions dont elles ont été victimes dans la nuit du 12 décembre 2014.

Cette nuit-là, des militaires avaient bouclé le quartier et passé à tabac de nombreux habitants pour venger un de leurs camarades, décédé la veille à la suite d’une agression dans ce quartier. «Quand on sait à peu près comment fonctionne le camp de la base aérienne de Garoua, il va de soi qu’il a lui-même commandité les actes de vandalisme que mes populations et moi avons subis ce soir-là. Nul n’entre ou ne sort du camp de la base sans être identifié. Il y a une barrière et des sentinelles y sont postées de jour comme de nuit. Elles veillent permanemment au grain.

Si tel est donc le cas, il est indubitable qu’il soit le principal commanditaire de tout ce que nous avons subi ce jour. Les riverains ont vu ses hommes rentrer en courant dans le camp, portant des armes. Que penserez-vous à notre place ou quel autre argument attendriez-vous pour prouver qu’ils ont agi sur instruction ?», fulminait le chef du quartier, Abdoulaye Galda au sortir de la compagnie de gendarmerie de la Bénoué, le 5 janvier 2015.

Depuis l’ouverture de l’enquête, trois convocations ont déjà été déposées au commandant de la base aérienne par le truchement du commandant de la compagnie de gendarmerie de Garoua. Des convocations restées jusqu’ici sans suite, le commandant de la base aérienne n’ayant jamais jugé opportun de déférer à celles-ci. Le hic dans cette affaire, c’est que ni les plaignants ni les accusés n’ont encore été entendus. «Le dossier n’évolue pas du tout. L’enquêteur m’a donné rendez-vous trois fois de suite pour m’entendre sur procès-verbal depuis que j’ai déposé cette plainte, mais jamais il ne l’a fait. Il prétexte toujours que je ne suis pas venu au bon moment et me renvoie à chaque fois à un autre jour. Pourtant, je ne connais pas de répit à mon domicile.

Les populations attendent que je leur dise quelque chose. Ces habitants souhaitent connaître l’évolution de la plainte. Or, il n’en est rien. En tant que représentant des populations et du fait de ma qualité de chef du quartier, je me pose déjà dese questions sur le sort réservé à notre plainte», ajoute le chef de quartier, Abdoulaye Galda. Outre la plainte déposée à la compagnie de gendarmerie de Garoua, les victimes de ces agressions du soir du 12 décembre 2014 ont transmis un dossier de plus de sept pages au Premier ministre et aux ministres de la Défense et de la Justice. Les photographies et la nature des sévices subis par chaque plaignant y sont consignées.

Une liste de 44 victimes accompagne également le document. Aussi, il faut mentionner qu’en plus de la plainte collective signée du chef du quartier, une autre plainte du sergent-chef Domga, une des 44 victimes, est également déposée à la compagnie de gendarmerie de Garoua. Ce dernier avait été copieusement bastonné et dépouillé de la somme de 175 000 Fcfa lors de la fameuse descente des militaires.

© L’Oeil du Sahel : YVONNE SALAMATOU

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