Les limousines du président et la colère des Gabonais
GABON :: POLITIQUE

Les limousines du président et la colère des Gabonais

Comme son père en son temps, Ali Bongo raffole des automobiles de luxe. Les habitants de Libreville ont tous aperçu leur président un jour ou l’autre au volant, et sous forte escorte, de l’une de ses berlines ronflantes. Les allées du quartier de sa résidence, La Sablière, sont d’ailleurs mieux asphaltées qu’aucune autre rue de la capitale gabonaise. On raconte même qu’il lui arrive de faire fermer l’aéroport pour lâcher sur sa piste les chevaux de ses bolides les plus puissants.

Rolls et Ferrari

Rolls-Royce, Maybach, Ferrari, BMW… le parc automobile du président du Gabon, un pays dont le tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale, regorge par centaines de véhicules exclusifs. Les plus récents lui ont été fournis par la société suisse SDP Service und Logistik, avec laquelle une transaction a été passée portant sur l’achat de 29 véhicules pour un montant total de 14 882 000 euros. La chaîne d’information France 24 s’en est fait l’écho en décembre en publiant le fac-similé du contrat.

La signature de ce dernier remonte à janvier 2010, quelques mois après l’accession d’Ali Bongo au sommet de l’Etat. En 2013, après des fuites, elle avait déjà fait couler de l’encre dans la presse d’opposition gabonaise. Aujourd’hui, SDP Service und Logistik, société enregistrée à Bottighofen dans le canton de Thurgovie, semble s’être volatilisée: son téléphone ne répond plus; son site internet est inaccessible.

L’affaire n’est donc pas nouvelle. Mais elle trouve un écho au Gabon, parce qu’elle ressort dans un contexte social tendu et que l’économie est au bord de l’asphyxie. Au lendemain de Noël, elle a valu à France 24 d’être invectivée par le porte-parole de la présidence, qui l’a comparée à Mille Collines, la radio rwandaise de sinistre mémoire. Quelques jours auparavant, le 20 décembre, une manifestation de l’opposition interdite par les autorités a été violemment réprimée à Libreville. Entre un et six manifestants auraient été tués. Interpellés, 101 d’entre eux sont dans l’attente d’un jugement.

© Source : Le Monde

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