BOKO HARAM : Paul Biya évacue la thèse de la rébellion
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Dans son discours de fin d’année, le chef de l’Etat a reprécisé sa position sur la secte.

Inédit. Rarement un discours de fin d’année du président de la République, Paul Biya n’avait été aussi attendu par l’élite et les populations du Grand-Nord. Le prétexte était tout trouvé: Boko Haram. La communauté issue de cette partie du Cameroun attendait en fait la position du chef de l’Etat après l’amalgame jeté dans l’opinion à dessein par une partie de l’élite du département de la Lekié en août dernier. On se souvient que le ministre délégué à la présidence de la République en charge du Contrôle supérieur de l’Etat, Henri Eyebé Ayissi  avait alors taxé les ressortissants du Septentrion, sans discernement, d’être de mèche avec Boko Haram, l’ennemi commun.

«Non contre toutes les manoeuvres pernicieuses, de la part de ces complices de Boko Haram; manoeuvres de chantage politique assimilables à une tentative de prise en otage ou de déstabilisation des Institutions de la République ou à une conspiration politique, inspirée par des fins diverses, notamment des ambitions politiques, personnelles ou régionalistes ; contre les comportements personnels et inqualifiables de ces alliés objectifs de Boko Haram ; comportements de double langage en particulier et autres manquements similaires, au regard de l'obligation fondamentale et permanente de loyauté, qui interpelle tous les citoyens, à tous les niveaux, visà- vis du Président de la République», écrivait Henri Eyebé Ayissi dans un document baptisé “l’Appel de la Lekie” et contre signé par d’autres membres de l’élite du département.

Cette littérature avait alors suscité des multiples sorties, toutes condamnant de tels égarements en République. Jacques Fame Ndongo, Belinga Eboutou et bien d’autres personnalités se sont désolidarisés contre cette position stigmatisante. Paul Biya du retour d’un voyage avait instruit à son ministre de la Communication de préciser la position du gouvernement qui consistait. Mais jusque-là, Paul Biya lui-même ne s’était pas prononcé.

C’est désormais chose faite. «J’ai eu l’occasion de dire que la Nation, dans son ensemble, devait se mobiliser derrière son armée. Les nombreux témoignages qui me parviennent de toutes nos régions me laissent penser qu’il en est bien ainsi. J’ai apprécié tout particulièrement les prises de position de nos compatriotes musulmans. Ils ont bien compris, comme tous les autres Camerounais, qu’il ne s’agissait pas du tout d’une guerre dont la religion était l’enjeu. Ils ont bien compris qu’il s’agissait d’une réponse à une agression extérieure de la part d’une organisation terroriste qui n’adhère pas aux valeurs d’une société fraternelle. »

Mieux, sur un autre plan, Paul Biya rend hommage non seulement aux vaillants soldats camerounais, mais aussi à «nos compatriotes (…) qui souffrent dans leur chair et dans leur âme». Il s’agit effectivement des 17 % des camerounais établies dans cette région de l’Extrême-Nord. Cette compassion, Eyebe Ayissi et ses amis dans leur violente littérature n’y ont pas pensé. Quoiqu’il en soit sur le plan symbolique, le discours du chef de vient apaiser les coeurs meurtris par cet appel historique dit de la Lekié. «Le discours du chef de l’Etat est apaisant en ce sens qu’il montre qu’il n’est pas de mèche avec les Eyebé Ayissi qui prône la division au moment où le Cameroun a besoin de tous ses fils et filles pour défendre son intégrité territoriale. Mais aucun citoyen normal ne pourra oublier la méchanceté retendra de Eyebé Ayissi», croit savoir une élite.

© L’Oeil du Sahel : ALLIOU DJARIDA.

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