GUINÉE ÉQUATORIALE :: GUINEE ÉQUATORIALE – CAMEROUN : CHRONIQUE D’UNE HUMILIATION HABITUELLE :: EQUATORIAL GUINEA
© AFRIKSURSEINE : Ecrivain;Romancier: Calvin DJOUARI | 28 Apr 2025 16:38:49 | 891Il n’y a pas quarante ans, cette Guinée équatoriale, qui pourchasse aujourd’hui les gens, n’avait même pas une voiture présidentielle. Le jeune vice-président, qui suit aveuglément son père, n’avait même pas dix ans à l’époque, pour savoir qu’à cette période, le Cameroun leur offrait un avion militaire pour leurs déplacements. J’ai encore ces images gravées sous mes yeux. La politique est ingrate, tout comme la vie. J’étais au Gabon ; en 2016, j’y ai vu deux cent mille Guinéens : ils formaient alors la première communauté étrangère du pays. Pourquoi ne chasse-t-on pas les Gabonais ? Parce que les autorités savent que nombreux sont les Guinéens encore solidement établis là-bas. À mon époque, on les trouvait partout : à Bitam, Oyem, Mitzic, Koulamoutou, et plus de cent cinquante mille étaient recensés à Libreville, dressés comme des cerbères, guettant un outil pour tomber dans les champs de patates. Chez nous-même, il y en avait une masse nombreuse dans les années 70.Chasser aujourd’hui les Camerounais pour donner à leur peuple l’illusion d’une réussite nationale m’étonne.
Je ne comprends pas ce qu’un vrai camerounais viendrait chercher dans ce pays. Les guinéens à mon avis cherchent désespérément à se donner une image valorisante, mais peinent à y parvenir. Avez-vous jamais vu un seul intellectuel guinéen reconnu mondialement, si ce n’est Balthazar, considéré aujourd’hui comme l’unique figure intellectuelle de la Guinée ? Nous savons que c’est le vice-président est à la manœuvre. Avec son allure d’acteur de soap-opéra tropical, Théodorín Obiang Nguema avance tel un prince sorti d’un rêve baroque, où l’or, les montres en diamants et les lunettes de luxe sont portés avec la désinvolture d’un roi sans royaume. Sa silhouette, légèrement alanguie par les plaisirs de la vie – champagne, vins rares et nuits sans fin -, témoigne d’un amour sincère pour les buffets gargantuesques autant que pour les pistes de danse enflammées. Son sourire éclatant, tel une enseigne de boîte de nuit, trahit le charme assumé d’un playboy, toujours prêt à séduire, trinquer et surtout… faire tourner les têtes sous les lustres de cristal. Sous ses airs de héros de carnaval permanent animés par les voitures sportives qu’il adore nous rappellent aussi, ses beaux gilets brodés et ses bijoux ostentatoires dans les costumes taillés pour briller plus fort que le soleil de Malabo. Théodorín est la marque de futur roi d’un autre temps, où l’élégance se mesurait à la quantité de bulles dans la coupe et à la longueur du yacht ancré au port.
Cette situation des Camerounais vivant en Guinée équatoriale est devenue un symbole éclatant des profondes failles de l’unité africaine. Des expulsions massives, souvent brutales, ont été signalées, plongeant des familles entières dans la détresse. Pourtant, cette crise dépasse largement les faits immédiats : elle révèle des fractures politiques, sociales et morales plus anciennes. En tant que Camerounais et témoin de l’histoire, il est douloureux de constater que le traitement réservé à nos ressortissants ne reflète en rien l’âme véritable du peuple équato-guinéen. Il faut oser le dire : le président Teodoro Obiang Nguema ne représente pas la conscience collective de son peuple, tout comme les dirigeants en Afrique, dans leur majorité, ne reflètent plus l’aspiration profonde des peuples épris d’humanisme. En Guinée équatoriale aujourd’hui, deux dirigeants, figés dans des règnes interminables, sont plus préoccupés par la préservation de leur pouvoir que par la dignité de leurs citoyens.
La responsabilité politique est écrasante, mais comme disent certains témoins, il serait hypocrite de nier que certains comportements de nos compatriotes à l’étranger ont aussi nourri la méfiance. À l’étranger, certains Camerounais oublient que l’exil impose le respect strict des lois et des sociétés d’accueil. Au lieu de faire profil bas et de chercher dignement leur pain quotidien, certains adoptent des comportements déviants, aggravant ainsi des tensions dans des pays déjà fragiles. Je le dis en connaissance de cause, ayant vécu dans au moins huit pays africains. Mais doit-on pour autant justifier une telle brutalité institutionnelle ? Non. Le gouvernement équato-guinéen sait pertinemment que le gouvernement camerounais est indifférent au sort de ses ressortissants. C’est cette démission totale du pouvoir camerounais qui encourage le mépris et l’humiliation : au Cameroun même, n’importe quel étranger peut offenser les nationaux sans crainte de représailles.
On l’a vu avec les Nigérians du Camp Yabassi, qui ont conquis un territoire et règne dans ce quartier comme à Bakassi. Le citoyen camerounais est devenu orphelin de son État. La question qui fâche demeure : les autres Africains subissent-ils le même traitement ? Certainement pas. Ils n’oseraient pas s’en prendre aux Gabonais : les représailles seraient immédiates, je dis bien immédiates. Le Cameroun est devenu une risée, non pas à cause de son peuple digne et courageux, mais à cause de ses dirigeants sans vision, sans amour véritable pour leur patrie. Dans un monde où l’Afrique devrait s’unir face aux défis globaux, elle se déchire, nourrie par de petites haines locales et des mesquineries politiques. Pendant que l’Europe se referme, la CEMAC, censée garantir la libre circulation en Afrique centrale, devient une coquille vide. Le rêve d’une Afrique sans frontières, d’une intégration régionale dynamique, s’effondre face aux politiques nationalistes et à la méfiance viscérale entre États voisins. Face à cette tragédie humaine, il est urgent que le Cameroun retrouve sa fierté, sa souveraineté et son honneur.
Le silence complice du gouvernement camerounais est une honte nationale. Il ne s’agit pas de sombrer dans la vengeance ou le chauvinisme, mais d’exiger le respect dû à tout citoyen, sur son sol comme à l’étranger. À ceux qui expulsent sans compassion, souvenez-vous : aucune richesse n’est éternelle, et l’histoire finit toujours par rendre justice aux humiliés. En 1980, c’était le Nigeria qui expulsait ses voisins ; aujourd’hui, ce sont les Nigérians qui sont partout. Quant aux Camerounais, il est temps de reconstruire une nation forte, qui protège les siens et qui ne courbe plus l’échine devant les petits despotes d’ici ou d’ailleurs. La dignité d’un peuple ne se négocie pas. Elle s’impose par la force de l’exemple, la rigueur de ses institutions et la fierté de ses citoyens.
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