CAMEROUN :: Corruption au Tribunal de Bafia : Dérives Judiciaires et Impunité dans le Mbam-et-Inoubou :: CAMEROON

Bafia : Un Palais de Justice Transformé en Temple de la Corruption  

Le tribunal de Bafia, dans le département du Mbam-et-Inoubou, est devenu le symbole d’un système judiciaire gangrené par la corruption et les pratiques illégales. Les populations locales assistent, impuissantes, à des revirements de justice scandaleux, où des coupables sont libérés contre de l’argent tandis que des innocents sont emprisonnés.  

Un Système Judiciaire à la Dérive  
Les noms de plusieurs magistrats reviennent systématiquement dans des affaires de corruption :  
- Cyriaque Essama, président du tribunal, accusé d’avoir libéré un agresseur violent en échange de 5 millions de F CFA.  
- Mme Bouba, jugée implacable et corrompue, notamment dans des litiges fonciers abusifs.  
- Le juge Fanta, soupçonné d’avoir accepté des pots-de-vin pour falsifier des dossiers.  

Ces pratiques contredisent ouvertement les engagements du président Paul Biya, qui avait pourtant promis en 2016 une lutte renforcée contre la corruption.  

Affaires Emblématiques de Corruption  
1. L’affaire Ntchou : Un jeune homme accusé d’avoir torturé sa petite amie avec du piment dans ses parties intimes a été libéré après le versement d’une somme importante au président du tribunal.  
2. Le cas Luc Ayangma : Un homme emprisonné pour une fausse accusation de mœurs n’a été libéré qu’après le paiement de 600 000 F CFA.  
3. Abus fonciers à Essende : Une femme, Sylvie Kontale, manipulerait des magistrats pour s’approprier des terres, avec la complicité de juges corrompus.  

Des Magistrats Intègres Marginalisés  
Malgré ce climat délétère, quelques juges résistent à la corruption :  
- Diassi Charlotte, procureure intègre, mais dont l’influence est limitée par ses collègues véreux.  
- Mme Bissiongol, connue pour refuser tout pot-de-vin.  
- Le juge Nkoa, vivant dans une précarité extrême par refus de se compromettre.  

Ces exceptions ne suffisent pas à redorer l’image d’une institution en perte totale de crédibilité. 

Conséquences pour la Population  
Les dérives du tribunal de Bafia ont des répercussions graves :  
- Perte de confiance dans le système judiciaire.  
- Impunité pour les criminels solvables.  
- Injustice criante pour les plus pauvres, incapables de payer pour leur liberté.  

Que Faire pour Restaurer la Justice ?  
Plusieurs mesures urgentes s’imposent :  
1. Enquête indépendante sur les magistrats corrompus.  
2. Sanctions exemplaires contre les responsables.  
3. Protection des lanceurs d’alerte au sein de l’appareil judiciaire.  

Sans une réforme profonde, la justice camerounaise continuera d’être perçue comme un instrument au service des puissants.