Face à la tempête Américaine, il faut une Afrique du plein emploi et bâtisseuse :: AFRICA
© AFRIKSURSEINE : Ecrivain;Romancier Calvin DJOUARI | 03 Apr 2025 08:26:03 | 2086À l’heure où les grandes puissances ferment leurs marchés et replient leurs frontières économiques, l’Afrique n’a plus le luxe de l’attente. Le retour du protectionnisme américain incarné par Donald Trump et l’émergence d’une récession mondiale implacable appellent le continent à un sursaut. L’Afrique doit travailler, bâtir, s’unir. Elle doit transformer la crise en levier.
Le choc Trump : un avertissement planétaire
Le 2 avril 2025, Donald Trump a fait trembler l’échiquier commercial mondial en imposant des droits de douane « réciproques » à hauteur de 20 à 34 % selon les zones d’origine des produits étrangers. Derrière le discours de reconquête, se profile une fracture géoéconomique majeure. Si les projecteurs sont braqués sur la Chine et l’Union européenne, c’est bien l’Afrique, en périphérie des batailles commerciales, qui risque de subir les plus lourdes conséquences. Aluminium, cacao, pétrole, café, textile, fleurs coupées… Les produits africains, peu transformés et souvent sous-valorisés, sont particulièrement vulnérables à une hausse des droits de douane. La menace est claire : perdre l’accès déjà fragile au marché américain, compromettre des milliers d’emplois, fragiliser des économies en quête de stabilité. Le message est sans ambiguïté : le monde change de règles, et l’Afrique doit changer de cap.
Une dépendance commerciale à rompre
Pendant trop longtemps, l’Afrique a construit ses échanges selon des logiques héritées du colonialisme, exportant des matières premières vers les puissances du Nord, important des produits finis, et vivant au rythme des marchés mondiaux. Cette stratégie n’est plus viable. Le choc américain montre la nécessité urgente de repenser les relations commerciales africaines. Cela commence par la diversification des partenaires économiques. Il est temps de renforcer les liens avec l’Inde, la Chine, le Brésil, les pays du Golfe, mais aussi — et surtout — entre les États africains eux-mêmes. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ne doit plus être un horizon lointain, mais une réalité politique, économique et logistique. Car un marché intérieur fort est le premier rempart contre les turbulences extérieures.
Passer de l’exportation brute à la transformation locale
À quoi bon exporter du cacao si l’on importe le chocolat à prix fort ? Pourquoi vendre le coton brut si l’on peut fabriquer des vêtements ? Le temps est venu pour l’Afrique de rompre avec l’économie extractive et de miser sur la transformation locale. Ce n’est pas une option idéologique, c’est une stratégie économique vitale. En ajoutant de la valeur sur place, le continent peut élever ses revenus, justifier ses prix, créer de l’emploi et échapper à la vulnérabilité douanière. Cela demande des politiques industrielles ambitieuses, des infrastructures adaptées, des formations ciblées, mais aussi un changement de mentalité : croire que la richesse se crée ici, et maintenant.
L’arme du travail : vers un pacte africain du plein emploi
Pour éviter de sombrer dans la récession, l’Afrique doit activer son moteur le plus puissant : le travail humain. Le plein emploi ne doit plus être un rêve abstrait, mais un objectif central des politiques publiques. Chaque bras inoccupé, chaque esprit sous-exploité est une perte pour le continent. Il est temps d’inverser la logique. Le plein emploi exige une stratégie claire : investissements publics massifs, accompagnement des PME, développement des coopératives, soutien aux secteurs clés, formations pratiques et emploi des jeunes. Il s’agit d’insuffler une dynamique de production, dans les villes comme dans les campagnes. Il s’agit de redonner au travail productif sa noblesse et sa centralité.
Les grands travaux : construire l’Afrique, brique après brique
Partout dans le monde, les périodes de crise ont donné naissance à des politiques de grands travaux : Roosevelt aux États-Unis, De Gaulle dans l’après-guerre, la Chine au tournant des années 2000. Pourquoi l’Afrique serait-elle l’exception ? Les besoins sont immenses : routes, voies ferrées, ports, logements, écoles, hôpitaux, usines, barrages, infrastructures numériques… Des millions d’emplois pourraient être créés dans la mise en chantier du continent. Non pour le prestige, mais pour le progrès. Non pour dépendre de l’extérieur, mais pour relancer une économie populaire et autonome. Ces projets peuvent être financés par des leviers africains : banques régionales, taxation des grandes entreprises, partenariats Sud-Sud, mobilisations citoyennes. L’aide extérieure peut accompagner, mais elle ne doit plus diriger. Il est temps de faire des choix souverains.
Une jeunesse prête à bâtir
L’Afrique est jeune, vibrante, ambitieuse. Chaque année, des millions de jeunes arrivent sur le marché du travail. Trop souvent, on leur offre l’exclusion ou l’exil. Il faut leur offrir un chantier. Une mission. Une perspective. Les grands travaux ne sont pas qu’un levier économique. Ils peuvent devenir une école du civisme, une source de cohésion sociale, un lieu d’apprentissage et d’émancipation. Donnons à la jeunesse les outils, la formation, la confiance. Elle n’a pas besoin de charité. Elle attend un cap.
Diplomatie économique et union africaine : une seule voix dans le tumulte
L’Afrique ne peut plus être absente des grandes négociations internationales. À l’OMC, au FMI, dans les accords bilatéraux, le continent doit parler d’une seule voix. C’est à l’Union africaine de coordonner cette diplomatie économique, de défendre les intérêts stratégiques africains, de résister aux logiques injustes du commerce international. Il faut aussi initier des accords équilibrés avec les États-Unis, non pour se soumettre, mais pour protéger les secteurs essentiels, garantir l’accès à certains marchés, exiger des clauses équitables. Une Afrique unie est plus forte. Fragmentée, elle est toujours à la merci du plus fort.
Choisir le chantier ou la soumission
L’Afrique est à un carrefour. Le monde est instable. Les certitudes vacillent. Mais le continent a un choix à faire : subir ou bâtir. S’éparpiller ou s’unir. Attendre ou travailler. La récession mondiale qui s’annonce peut écraser les plus faibles. Ou bien, elle peut réveiller les plus lucides et les plus courageux. C’est le moment d’un pacte africain pour le plein emploi, les grands travaux, l’industrialisation et la transformation locale. C’est le moment de bâtir notre souveraineté, pierre par pierre, main dans la main. Travailler ou tomber. Bâtir ou disparaître. Le choix appartient aux Africains eux-mêmes. Et l’histoire, elle, n’attendra pas.
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