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CAMEROUN :: Au-delà des tourments : l’héritage d’Alain Abouna Noah :: CAMEROON

Il fut un temps où les écrivains avaient l’honnêteté de renoncer à l’usage d’un titre qui avait déjà servi pour un autre ouvrage. C’était une question d’honneur. Sur certains de ces livres séculaires, on trouve des épigraphes du genre de celle qui apparaît dans le livre de François Cavanna, celui intitulé Les yeux plus grands que le ventre : « Ce livre aurait dû s’intituler Mémoires d’un vieux con, mais le titre était déjà pris. » Les familiers des bibliothèques et autres dévoreurs de livres ont certainement dû tomber plus d’une fois sur ce genre de notes paratextuelles, où l’auteur partage ses regrets avec le lecteur, sur le fait qu’il avait été précédé par un autre auteur (sur la route du génie), quant au choix du titre qui eût mieux convenu à son livre. C’est dans cet ordre d’idées que le cas d’un intitulé qui en l’espace d’une décennie s’est retrouvé à la première de couverture de divers ouvrages peut susciter de la curiosité : « Au-delà des tourments ». 

Ce titre apparaît au début de la dernière décennie sur la couverture de l’ouvrage d’un jeune auteur camerounais, Alain Abouna Noah. « Au-delà des tourments » d’Alain Abouna Noah est un roman auquel l’auteur attribue une inspiration autobiographique ; il a été publié pour la première fois en novembre 2010. Il s’agit là de sa toute première œuvre, d’abord publiée à compte d’auteur, avant d’être rééditée en 2014 par une maison d’éditions bien connue sur la scène littéraire. Odilia Nanga, l’héroïne de l’histoire, est un de ces nombreux personnages livresques qui tiennent un peu du Cendrillon. Orpheline de mère, puis de père, elle est élevée par sa belle-mère dans des conditions très difficiles, jusqu’à ce que… apparition du prince Charmant ! Serge Dubois est un bon parti ; c’est un riche ingénieur qui tombe amoureux d’Odilia et l’épouse. Les deux tourtereaux s’envolent à l’autre bout du monde, du côté de la Nouvelle-Orléans, où ils feront deux garçons, dont un turbulent et un autre calme comme l’eau du lac, comme c’est souvent le cas dans les fratries. La vie est un long fleuve tranquille, pour Odilia et sa famille, jusqu’à ce qu’un jour tout bascule, comme le lecteur pourra le découvrir dans le livre, « Au-delà des tourments » d’Alain Abouna Noah, car la précision en vaut la peine désormais, ou le libraire pourrait vous fourguer un autre livre du même titre paru ces dernières années, au Cameroun ou ailleurs en Afrique de l’Ouest, et signé d’un autre auteur ou d’une autre autrice. Soyons vigilants.

De ce côté-ci du rideau, l’histoire d’Alain Abouna Noah en elle-même est une histoire assez originale. C’est le 8 août 1966 que l’auteur voit la lumière du jour. Quelques années plus tard il se retrouve sur les bancs d’école, ensuite fait ses classes dans le secondaire, avant de chuter comme un jeune et brillant étudiant à l’Université de Yaoundé, où il obtiendra une licence en Droit public. On peut dire que sa vie n’aura pas toujours été rose, tant il est vrai que c’est de son propre vécu que s’inspire l’enfance de son héroïne Odilia Nanga. Toujours est-il que l’auteur tire sa révérence le 20 novembre 2005, comme un poète maudit, comme un de ces génies qui n’auront connu la reconnaissance et les ovations qu’une fois descendu du plancher et sorti de la salle, sorti du monde, partis. Alain Abouna Noah s’en est allé en laissant dans le tiroir deux manuscrits, un roman (Au-delà des tourments), ainsi qu’un essai, Le peuple camerounais, qui lui est encore inédit à ce jour. Il a fallu du temps. Sept longues années après son décès, les proches de l’écrivain, qui n’ont jamais cessé de croire en son génie, s’attèleront à ce que son roman soit publié pour la première fois. En 2015, l’ouvrage est en lice pour le Grand Prix des Belles-Lettres du GPAL ; il ne sera probablement recalé que du fait que la date de parution du livre n’était pas compatible avec les modalités du GPAL. Car, oui, le génie y est, dans la plume d’Alain Abouna Noah.

En 2016, le Collectif Reading is so Bookul retiendra deux extraits de son roman qui figurent en bonne place dans la deuxième édition du Cahier des Bonnes feuilles, et que l’on peut apprécier sur la toile en cherchant sur Google parmi les liens relatifs au nom de l’auteur et à son ouvrage. A la lecture de ces morceaux choisis proposés par So Bookul, on ne peut s’empêcher de reconnaître qu’il y a de la musique et de la poésie dans le roman D’Alain Abouna Noah, « Au-delà des tourments ». Il y a même comme un air jazzy de Manu Dibango dans ce petit extrait : « Le temps était beau par cette nuit de pleine lune. Les enfants étaient allés à la recherche du bois qu’ils avaient entassé, par fagots, dans la cour du chef.

Les hommes, de leur côté, avaient apporté des dames-jeannes de vin de palme et des litres d’odontol qu’ils avaient disposés, avec soin, sur une étagère apprêtée à cet effet.

Quant aux femmes, elles s’étaient occupées de la nourriture, essentiellement constituée de mets de cacahuètes, de mets de concombre, de plats de viande de brousse, fraîche et boucanée, de bâtons de manioc, d’igname, de plantain et de macabo. » Et la nuit s’étend sur le village…

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