FRANCE :: Le Syndrome de Baltazar ou l’effet Baltazar
© AFRIKSURSEINE : Calvin DJOUARI | 08 Nov 2024 00:39:04 | 2075Depuis que le « Syndrome de Baltazar » a éclaté en pleine lumière, une vague de frissons et de prises de conscience a balayé les foyers, réveillant chez les hommes un besoin ardent de reprendre les rênes de leur vie conjugale. Ce phénomène a suscité un retour inattendu : des maris autrefois indifférents réinvestissent leurs nuits, tandis que ceux en voyage écourtent leurs séjours, multipliant les appels en vidéo pour s’assurer de la présence de leur épouse à la maison. Au Nigeria, les pasteurs organisent même des messes de délivrance pour protéger leurs épouses des tentations à l’infidélité. Au Cameroun, les hommes interrogent leurs femmes, curieux de recueillir leurs pensées sur cette affaire qui secoue bien des convictions. Qu’est-ce tu penses de l’affaire Baltazar ? A demandé un ami à sa femme. Dans les affaires de l’infidélité, il semble que l’amour intense, celui que l’on croit pur et dévoué, peut parfois dissimuler les plus grands écarts.
Les femmes qui entourent leur conjoint d’affection excessive sont celles qui, par ce trop-plein de tendresse, camouflent le mieux leurs écarts. Ainsi, lorsque la vérité éclate, l’effet de surprise est total, laissant le mari stupéfait, et très souvent blessé dans sa confiance. Les études sociologiques montrent que les femmes qui travaillent, de par leur indépendance financière, sont les plus à même de camoufler leur infidélité, leur salaire servant de paravent pour dissimuler les dépenses suspectes au sein de la famille. Et au cœur de cette dissimulation, un autre constat prend forme : plus les hommes connaissent le mari d’une femme, plus ils semblent enclins à vouloir séduire cette dernière. La proximité crée l’opportunité ; l’amitié se transforme en rivalité dissimulée. Ce schéma est ancien, bien ancré, comme cette anecdote poignante d’un mariage à Paris que j’ai assisté, il y a cinq ans.
Ce jour-là, un homme épousait l’ancienne femme de son ami, celui-là même qui l’avait accueilli chez lui à bras ouverts en France. Ce jour-là, l’amitié sombra dans le chaos, laissant du sang sur les dalles et un agent chargé de la sécurité ce jour-là perdit deux de ses dents. Et si l’on revient en arrière, les souvenirs de Komo, au Cameroun, ne font que raviver ce spectacle de la tromperie voilée. C’était un spectacle à Komo. Trente ans plus tôt, à l’auberge d’une personnalité célèbre dans la vie que je nommerai pas ici parce que tout le monde le reconnaitra. Les femmes arrivaient voilées, espérant ainsi masquer leur présence discrète dans ces lieux clandestins.
Cette scène presque irréelle se répétait chaque jour à 16 heures : une file d’épouses, toutes dissimulées sous un foulard, sortaient des voitures pour entrer dans ce lieu pour deux ou trois heures de temps d’amour. Pourquoi se voilait-elle ? Balthazar, aujourd’hui, semble offrir une réponse : le voile de l’apparence est parfois plus épais que celui que l’on porte. Parce que c’était les femmes mariées. À New-Bell, une femme mariée, qui entretenait une relation avec son voisin également marié, est décédée dans les bras de son amant au cours d’un ébat amoureux dans une auberge.
Certes, toutes les femmes ne sont pas prêtes à céder aux avances. Certaines, par leur dignité et leur charisme, imposent naturellement le respect et créent une barrière infranchissable. Mais là encore, l’absence et la négligence de l’époux peuvent ouvrir des brèches. Quand un homme d’influence délaisse son foyer, il n’est pas rare de voir son épouse se tourner vers des figures plus modestes mais présentes – le chauffeur, le gardien ou même le cuisinier. Ainsi va la nature humaine, en quête de proximité et d’attention. Un jour viendra peut-être où certains hommes, craignant de tout perdre, préféreront habiter le sexe de femme, s’impliquant de tout leur être pour éviter que la distance ne creuse l’espace propice à l’infidélité. Baltazar aura alors été le prophète d’un retour à la fidélité par le lien le plus intime.
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