Cameroun,Développement humain:Comment la diaspora Suédoise s’impose à Bandja :: CAMEROON

Cap zone rurale se ligue contre la débauche et l’oisiveté à Bandja. Son promoteur, Elie Kamga entend faire de cette commune un pôle d’excellence en matière de formation professionnelle. Dispensé une formation continue aux jeunes sortis des Sar-Sm fait également partie des ambitions de cette association qui se meut dans le cadre de la coopération Suedo-camerounaise. Avec le soutien d’Ingénieurs sans frontières.

La physionomie du périmètre urbain de Bandja a changé depuis quelques temps. En contrebas de l’hôtel de ville de la localité, un joyau architectural a poussé du sol depuis quelques temps. La pancarte qui barricade le décor de la façade principal de ce bâtiment R+2, indique qu’il s’agit du siège de l’association dénommée Cap Zone rurale, une organisation favorable à la réinsertion socioprofessionnelle des jeunes désœuvrés en zone rurale. Construit sous l’impulsion de M. Elie Kamga, membre de la communauté camerounaise de Suède et promoteur de Cap zone rurale, cet édifice est salué par un bon nombre de personne. «En plus d’embellir notre commune le siège de Cap zone rural cadre avec la vocation que les promoteurs de cette association veule donner à leur centre de formation professionnelle : faire de Bandja un pôle d’excellence en matière de formation professionnelle des jeunes désœuvrés au Cameroun », soutient un fonctionnaire à la retraite dans la localité.

Quelques machines à coudre

Reste que ce lundi d’avril 2015, une chaleur de plomb sévit à Bandja dans le département du Haut-Nkam. A quelques mètres de l’hôtel de ville de Bandja, le centre d’assistance et de promotion en zone rurale dénommée Cap en zone rurale à Bandja affiche une ambiance de vacance. Les salles de classe nouvellement construite affichent fière allure. Quelques machines à coudre et outils de formation en technique culinaire sont là. Pas l’ombre d’un seul pensionnaire dans la cour ou les salles. Elie Kamga, psychologue et le promoteur de ce centre mis sur pied grâce au soutien d’une organisation non gouvernementale suédoise, Venner Emellan, tient à la confection de nouvelles tables. Ce jour il a fait passer la commande de 70 tables chez des menuisiers venus de Nkongsamba, une localité voisine. Elie Kamga est autant engagé car il plaide en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes ruraux et leur permettre de se construire un avenir viable et pérenne. La formation de ces jeunes vise à revaloriser les métiers non agricoles, diversifier les activités et accroitre la productivité des exploitations afin d’améliorer les conditions de vie de ces communautés rurales et de faire de ces jeunes les entrepreneurs ruraux de demain. Depuis sa création en 2008, Cap en zone rurale a donné du sourire à plusieurs filles-mères de la localité. « De nombreuses filles du village ont suivi des formations professionnelles, notamment en secrétariat bureautique et en industrie d’habillement à Cap zone rurale. La secrétaire-caissière d’un établissement de micro-fiance de la place est le produit du centre mis sur pied par M. Kamga.», explique un fils de la localité. Connu sous le nom de Nina, une jeune mariée, la vingtaine entamée et chargé de la clientèle dans le principal établissement de micro-fiance du coin salue son passage au centre de formation professionnelle de Cap Zone rurale à Bandja. Notre interlocuteur fait savoir qu’au rang des couturières installées à Bandja, plusieurs sont des anciennes pensionnaires du centre d’assistance et de promotion en zone rurale fondé par M. Kamga. De même grâce au centre Cap en zone rurale, de nombreuses filles de la commune de Bandja ont vu leur talent éclore en football. Les actions de Cap zone rurale en faveur des handicapés et des personnes vulnérables font partie des trophées brandis par Elie Kamga. Tout comme le soutien aux établissements scolaires de la place à l’instar de la Section artisanale rurale-section ménagère (Sar-Sm) de Bandja. En partenariat depuis quelques mois avec le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle, les responsables de Cap Zone rurale à Bandja envisagent de former d’ici peu les jeunes sortis de toutes les Sar-Sm du département du haut-Nkam dans les spécialités de Menuiserie et métier Bois , stylisme et industrie d’habillement, hôtellerie et restauration, informatique et gestion, électromécanique et Energies renouvelables et autres. Lors de cette poursuite d’études, ils acquièrent l’équivalent d’un Brevet d’étude professionnelle(Bep), supérieur au Cap, leur permettant de trouver un emploi stable et rémunérateur au sein. Des unités professionnelles de la place ou de devenir des entrepreneurs ruraux capables de créer leur petite entreprise agricole.

Elles n’ont pas de quoi payer leur formation

M. Kamga assure que la formation des filles-mères et des personnes vulnérables est gratuite au centre d’assistance et de promotion en zone rurale de Bandja. « C’est notre partenaire Suédois qui supporte l’essentiel de la formation. Il nous soutient grâce au matériel qu’il expédie ici au Cameroun. Rien n’est exigé aux pensionnaires. Ce sont des personnes généralement exclue du système scolaires. Ce sont des filles-mères généralement abandonnées. Elles n’ont pas de quoi payer leur formation. Plusieurs fois, nous avons sollicité le concours de la municipalité qui devrait intervenir dans le cadre de la rubrique sociale de son budget, mais nos sollicitations sont restées lettres mortes. Le maire n’a jamais répondu favorablement à la demande d’audience soumis par mes soins. Certaines élites et des fonctionnaires sont insensibles à nos actions sociales. Ils veulent seulement nous abuser», déplore Elie Kamga. Les jeunes formés seront d’après Elie Kamga, ainsi en mesure de développer des activités génératrices de revenus et de devenir de véritables acteurs économiques au sein de leur communauté. Car ils vont reprendre confiance en eux et valoriser leurs activités.