Cameroun: MISE AU POINT RELATIVE A L'AFFAIRE FIPCAM CONTRE COMMUNAUTE NKOLGUET ET DELEGUES DU PERSONNEL
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Cameroun: Mise Au Point Relative A L'affaire Fipcam Contre Communaute Nkolguet Et Delegues Du Personnel :: Cameroon

Le 18 Juillet 2018, nous avons saisi en urgence, le Premier Ministre pour éveiller son attention sur l’évolution du dossier objet de la présente mise au point. Nous l’avons fait après avoir été promptement informé, par les victimes, que le dossier était traité de façon inappropriée dans ses services par certains collaborateurs.

Le 25 Juillet, une lettre a été adressée au même premier Ministre, disant se désolidariser, curieusement car n’étant pas signataire, par quelques personnes représentant la dite communauté.

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination, tient à faire la mise au point ci-après, soutenue par une volumineuse documentation qui met à nue la duplicité des auteurs.

En effet depuis plus d’une décennie, nous avons été régulièrement saisis, sollicité, parfois de nuit comme de jour, par les représentants de cette communauté, et les délégués du personnel. Alors qu’ils étaient pourchassés, menacés, humiliés, enfermés, gardés à vue et traînés devant les tribunaux, nous les avons soutenus, accompagné et assisté partout, matériellement, humainement, moralement. Nous l’avons fait sans frais, sans honoraires, sans compter ni nos poches ni nos dépenses. Le premier signataire, Lucien Etounou, a été embastillé, pourchassé, dormant à la belle étoile, arrêté arbitrairement, et passé tout près de la mort lorsque le patron de cette société a tenté de le percuter avec son véhicule.

Ces populations et ces délégués, ont connu les pires humiliations que des citoyens peuvent connaître dans leur propre pays de la part d’un étranger. Nous n’avons jamais lâché, mais nous avons tout fait pour prêcher la médiation face à l’assurance et à la puissance de la partie adverse qui compte sur ses grands moyens, et les utilise. Nous avons ainsi conduit avec le délégué départemental de Mfou, il y a plus de quatre ans, une médiation, sur la demande du ministre du travail, mais peu après, la société a botté en touche le consensus trouvé, en humiliant le ministre du travail.

Nous avons conduit des investigations conjointes avec le ministère chargé du contrôle supérieur de l’Etat, et nous avons découvert que les populations avaient été dupées pour l’achat de leurs terres, plus de 50 hectares à 35 millions Cfa, au cœur de la ville, en complicité avec certaines élites et certaines autorités administratives et politiques, avec des procédures cavalières.

Nous avons vu mourir le patriarche, père de Lucien Etounou, que nous avions d’ailleurs soutenu pour monter les escaliers du ministère du contrôle supérieur de l’Etat. Ce grand père jovial, pacifique, honnête et attachant, est mort dans la désolation, humilié sur ses terres, ayant souvent été privé d’électricité par la société FIPCAM, comme un chantage permanent.

En somme, tout montre aujourd’hui, que nous avions raison de nous inquiéter, parce que dans les conditions misérables qui sont celles de nombreuses familles dorénavant, n’importe quel étranger fortuné peut acheter les âmes fragiles, civiles, politiques et administratives. De nombreux compatriotes sont ainsi aujourd’hui disposés à brader la patrie, à souiller notre drapeau, à piétiner nos emblèmes nationaux, et à ruiner voire à perdre ce qui leur reste de dignité devant une poignée de devises.

En dépit de cette retentissante trahison, trahison de la mémoire du père et Patriarche Etounou que nous avons connu, soutenu et assisté, nous restons et resterons aux côtés des sans voix, des faibles, des opprimés et des laissés-pour-compte. C’est une inébranlable profession de foi.

Aux étrangers qui profitent de notre hospitalité, la porte du Cameroun leur sera toujours ouverte, et nous continuerons à œuvrer pour qu’ils aient le meilleur accueil, le meilleur espace et la meilleure tranquillité pour vivre, travailler et prospérer. Mais à ceux qui cherchent à profiter des moments passablement difficiles que traverse notre pays pour nous humilier, travestir notre dignité, menacer nos intérêts nationaux et avilir d’avantage, et humilier nos institutions et ses dirigeants, nous les dénoncerons et les combattrons durement.

La vérité c’est qu’à Mfou, il n’y aurait jamais eu d’affaire, si la société avait fait preuve d’humilité et de sagesse, après les dénonciations des délégués sur les diverses malversations. Au lieu de cela, elle s’est plutôt lancée dans une violente répression et une chasse aux sorcières de l’usine jusqu’au village. La vérité encore, c’est que cette société demeure la plus grande entreprise de la ville et du Département, le premier employeur et le premier contributeur. Les différents autorités administratives et politiques, auraient pu mieux négocier la paix et la réconciliation, amener toutes les parties et surtout la société à plus de raison et de sagesse, mais elles ont chacune, à chaque fois, choisi de travailler pour des intérêts personnels.

Ceux qui croient que l’on peut tout faire avec le pouvoir ou avec l’argent, doivent savoir que chaque chose a une fin.

Ceux qui fondent leur pouvoir, leur fortune, leur influence, leur puissance et leur bonheur sur la manipulation des populations, doivent savoir que l’expérience historique nous enseigne que tout cela peut s’arrêter brutalement un jour, et surtout sans préavis, avec les conséquences les plus cruelles pour eux.

La Commission reste vivement préoccupée, et appellent à une médiation franche, honnête et transparente qui prenne en considération les intérêts et la dignité de toutes les parties, dans le respect des lois et règlements en vigueur, et dans le respect de nos institutions./.

PJ. Yaoundé, le 4 Août 2018

Le Médiateur Universel

SHANDA TONME
Président de la Commission

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