Défilé du 20 mai : Le SDF répond au préfet du Mfoundi
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Emmanuel Ntonga revient sur la correspondance de Jean Claude Tsila relative au passage des militants de cette formation politique lors de la fête de l’Unité.

Dans une correspondance datée du 04 juin dernier, le président régional du Social Democratic Front (SDF) dans le Centre, donne une suite à celle du préfet du Mfoundi reçue par cette formation politique le 25 mai dernier, à l’issue de la célébration de la fête de l’Unité nationale. Emmanuel Ntonga s’adresse à Jean Claude Tsila, qui a « cru devoir accuser les militants du SDF en les traitant de tous les noms d’oiseaux dont les plus polis ont été d’avoir eu des agissements immoraux ».

Pour l’auteur de la correspondance, l’autorité administrative aurait mieux fait de demander « dans un échange courtois », l’objet, les motivations et les revendications liées à l’action des militants SDF à « transmettre à qui de droit », au lieu de brandir sa « toute puissance administrative » pour le « président du Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, Ndlr) au cours de ce défilé ».

Revenant sur le passage des militants SDF, qui se sont affichés torses nus provoquant l’émoi à la tribune officielle, Emmanuel Ntonga le justifie par le temps et « l’espace ». « En ce qui concerne l’espace, sur les 475.000 km2 que compte [notre] pays, vous (le pouvoir, Ndlr) avez confisqué la quasi-totalité des libertés en interdisant de façon systématique toutes les manifestations de l’opposition. Vousmêmes, préfet du Mfoundi, êtes le label de ces interdictions. Nous avons donc profité des 20m à la tribune qui nous reste sur l’étendue du territoire pour manifester », explique le président régional du SDF dans le Centre.

Immoralité

En rappelant au destinataire que le SDF a pris part au défilé « dans des conditions fixées et imposées » en rapport avec la « réduction drastique des carrés de l’opposition », et que le parti de Ni John Fru Ndi a reçu des félicitations du président de la République et celles de tous les cadres du « parti de la balance », Emmanuel Ntonga relève que le passage des militants de cette formation politique n’était pas un acte « isolé de quelques militants du Mfoundi, mais un acte qui a reçu l’onction du parti, et de la majorité du peuple camerounais qui a lu les messages […] de dialogue, de paix et d’arrêt des violences civiles et militaires » dans la crise anglophone.

Enfin, dans un registre strictement personnel, le président régional du SDF dans le Centre donne des clés de compréhension à Jean Claude Tsila sur le mot « immoral » abondamment utilisé dans sa correspondance du 25 mai dernier. Ainsi, pour Emmanuel Ntonga, « l’immoralité consiste par exemple à refuser d’aller en retraite lorsqu’on a atteint l’âge y afférent pour céder la place aux plus jeunes ». Il ajoute : « C’est aussi vivre de son salaire et ne pas avoir tant de terrains ou de maisons comme celles que vous avez dans toute la capitale et ses environs […] bâtisses obtenues à la sueur du front des Camerounais ».

L’immoralité c’est encore pour lui, « protéger des criminels et des assassins de la capitale soit en les faisant fuir du pays, soit en les cachant dans des domiciles privés incontrôlables et difficilement accessibles par les forces de police ». Ces définitions qui selon Emmanuel Ntonga, prennent « un sens suivant son auteur », laisseront-elles indifférent le préfet du Mfoundi ? Affaire à suivre.

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