Ces martyrs dont personne ne parle au Cameroun par le Prof Vincent-Sosthène FOUDA
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Ces martyrs dont personne ne parle au Cameroun par le Prof Vincent-Sosthène FOUDA :: CAMEROON

Dans la nuit du 30 au 31 mai 2017 était enlevé dans son domicile à l’évêché de Bafia peu avant minuit, monseigneur Jean-Marie Benoît Bala. La suite nous la connaissons, il a été torturé, violé et mis à mort. Un an après cet odieux assassinat et le silence méprisant, voire triomphant du régime en place à Yaoundé, je fais ce mot sans savoir qui me lira, un peu comme une bouteille à la mer avec cependant une légère nuance, je ne jetterai par cette lettre. J’adresse cette lettre aux 25 millions de Camerounais, mais aussi à tous ceux qui, au-delà des limites du Cameroun, ont quelques sentiments humains dans le cœur, quelles que soient leurs croyances, leur idéologie, leur nation. Contrairement à Aragon qui en 1942 ne signa pas sa lettre « le témoin des martyrs » je signerai la mienne, pas par orgueil ni par bravoure, mais parce que, comme Fanon le souligne dans les Damnés de la terre « Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. » Je suis de cette génération, celle qui a vu Mgr Jean-Marie Benoît Bala être enlevé et assassiné sans que personne ne daigne s’indigner, sans qu’aucune voix ne s’élève au-delà des chaumières. Je ne me veux cependant pas « prêtre de la révolte », de cette unique race qui vit au Cameroun, pourtant comment nier que voici venu le temps de se ceindre les reins comme un vaillant homme, et la plume comme un poing à l’allongée du bras pour paraphraser Césaire. Notre devoir est de sortir de ce morbide anonymat tant de morts pour rien, tant de morts inutiles. Si j’utilise ma plume, c’est parce chaque nuit, dans mon lit, Jean-Marie Benoît Bala vient jusqu’à moi et me voici démiurge pour passer au luminol toutes ces scènes de crime! Ici au Cameroun, on n’assassine personne, tout au plus il se suicide ou il disparaît. Alors ce que je fais aujourd’hui c’est parce que certains morts me l’ont demandé, c’est en leur nom que je vous parle. Ils sont tombés sous les coups d’hommes cagoulés et bien entraînés, la nuque brisée, dépouillés de leurs organes génitaux, ce ne sont que les plus chanceux qui sont morts d’une balle dans la tête tirée à bout portant par un anonyme. Ils sont morts au Cameroun, tués par d’autres Camerounais en temps de « paix » ils sont morts pour le Cameroun.

On dira que nous n’étions pas là…

J’étais âgé de quelques années seulement quand en 1979, Simon Mpondo, son épouse de nationalité américaine et leur fils furent tués à Douala par strangulation. Au domicile de mes parents, on ne parlait de cet assassinat qu’à la tombée de la nuit, quand les murs eux-mêmes s’étaient endormis. Ce crime n’a jamais été élucidé. Avec le temps, il est à présent possible de le rattacher à la longue liste de crimes commis par les régimes qui se sont succédé au Cameroun sans vraiment être différents. Le président de la République de l’époque avait donné ordre à Salatou son homme de main d’éliminer cette famille dans leur domicile de Déido à Douala, capitale économique du Cameroun. Personne ne sait jusqu’aujourd’hui pourquoi ce couple a été assassiné par le pays qu’il avait choisi de servir après ses études. Le 28 février 1983, c’est autour de Dikoum Minyem directeur de la Cambank d’être assassiné dans son domicile par strangulation, par son « épouse » ou par l’amant de cette dernière diront les enquêtes! Mais par strangulation comme Simon Mpondo son épouse et leur enfant. Qu’y a-t-il de commun dans ces deux crimes avec 5 morts sur le carreau? Les faits sont simples et personne ne les nie. La strangulation! Voilà désormais l’arme qui sera utilisée pour éliminer sous le Renouveau. L’Abbé Joseph Mbassi prêtre de l’archidiocèse de Yaoundé, directeur du journal catholique l’Effort Camerounais est assassiné au siège de la Conférence Épiscopale de Yaoundé sur les hauteurs de Mvolyé le 25 octobre 1988. Le 30 octobre 1988, Me Toussaint Ngongo Ottou, avocat réputé, notable

de la ville de Yaoundé, proche du clergé catholique est agressé à son domicile de Melen à Yaoundé – il décède le 13 novembre – par strangulation! Le professeur Essomba Many Ewondo connaîtra le même sort quelques jours après. Le 3 septembre 1991, Mgr Yves Plumey Missionnaire Oblat de Marie Immaculée, archevêque retraité de Garoua est assassiné par strangulation dans son domicile de retraite à Ngaoundéré. Le 23 août 1992, deux religieuses de la Congrégation des Religieuses du Sacré-Coeur d’Issoudun sont violées et étranglées dans leur résidence à Djoum dans le Sud Cameroun. Le 21 avril 1995, le père Engelberg Mveng historien, savant de renommée internationale premier Jésuite de l’Afrique centrale est assassiné à son domicile par strangulation, le crâne est ouvert. Le 8 janvier 2009, Marthe Moumié veuve du leader nationaliste de l’Union des Populations du Cameroun, âgée alors de 78 ans est violée et tuée par strangulation à son domicile à Ebolowa capitale de la région du Sud Cameroun. Tous ces fils et filles du Cameroun sont morts au Cameroun par strangulation et personne n’a rien entendu! Aucun de ces hommes et femmes n’a été tué dans une prison, ils étaient tous dans leur domicile, au beau milieu de la nuit, l’assassin a surgi comme de nulle part, a frappé et a fondu dans la nuit! Mais nul n’est dupe, ils ont été assassinés par strangulation par des professionnels recrutés parmi ceux qui ont en charge la sécurité des citoyens, y donnant ainsi l’exemple révoltant du crime. Tous ces morts, sont peut-être catholiques, de nombreux ecclésiastiques, des chrétiens pratiquants. Je suis obligé de le souligner, car je vois monter au sein de la jeunesse camerounaise, dans son expression parlée et écrite, à travers les radios et les réseaux sociaux la haine des religions dites importées. Alors oui, on pourra dire c’était des « vendus chrétiens », mais est-il possible que des hommes, unis à d’autres hommes, à d’autres femmes par les liens de la chair, de l’affection de l’amitié, puissent se satisfaire d’une phrase pareille? Je lis ces apprentis kamites tous les jours et cela me désole et Cheikh Anta Diop se retournerait dans sa tombe! Mais passons, ces kamites ne sont en rien responsable de tous ces assassinats par strangulation. Ces hommes pourquoi ont-ils été assassinés? Pourquoi leurs dépouilles ont-elles été profanées au point qu’il ne fut pas possible à Monseigneur Jean Zoa alors archevêque de Yaoundé de faire une absoute pour le Jésuite Engelberg Mveng le pouvoir ayant séquestré la dépouille. Mgr Joseph Akonga Essomba lors de son homélie le 2 août 2017 à l’occasion de la levée de corps de Monseigneur Jean-Marie Benoît Bala dira : « La vie est sacrée, il ne nous appartient pas d'y toucher » et pointant un doigt accusateur dira ironique - « Le vrai pouvoir ignore la violence. Le vrai pouvoir construit la paix. Le vrai pouvoir promeut le développement de l'homme entier. Notre église est livrée aux forces des ténèbres. Livrée aux forces des ténèbres d'une part par des suppôts de Satan, d'autre part par certains faux membres de cette église. » Le ministre d’État ministre de la Justice garde des sceaux, monsieur Laurent Esso, un protestant représente le chef de l’État à ces obsèques. Ceux qui haïssent l’Église dont Jean Marie Benoît Bala est martyr, peuvent reconnaître la grandeur, la noblesse, la beauté du sacrifice des chrétiens jetés aux bêtes, qui chantaient dans les supplices, je pense à Perpétue et Félicité, je pense à Anuarite, à Kizito, Mukaza et tous les martyrs de l’Ouganda. Alors oui, on peut détester ces hommes d’Église, mais comment rester insensibles à leur souffrance, à leur agonie, à leur mort?

La crise anglophone et ses morts

Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest constituent 17 % de la population totale du Cameroun. Cette population est essentiellement anglophone. Dès le mois d’octobre 2016, débute dans ces deux régions des mouvements de revendication. Les évêques camerounais dans une lettre pastorale publiée le 3 janvier 2017 et intitulée le « problème anglophone » détailleront les principaux mobiles de cette crise :

« La sous-représentation des anglophones dans les jurys des concours d’entrée aux grandes écoles, dans les ministères, dans le gouvernement; l’anglais (pourtant langue officielle au même titre que le français) n’est pas toujours employé dans les examens d’État, les documents publics, ou par les fonctionnaires qui se rendent dans les régions anglophones; une majorité de magistrats, personnels enseignant ou sanitaire, francophones dans ces régions; la négligence des infrastructures de l’Ouest anglophone; l’incompréhension du sous-système éducatif anglophone et du système juridique par les fonctionnaires francophones; la marginalisation des anglophones dans l’admission à certaines grandes écoles »

En lisant ces revendications, alors qu’on est à même de penser qu’une solution peut et doit être trouvée dans un dialogue inclusif avec les différents acteurs de la scène politique nationale, nous assistons à des scènes de guérilla urbaine et villageoise avec des prises d’otage, l’annonce de la naissance d’un État dit Ambazonia. Militaires, policiers, gendarmes et même de simples fonctionnaires sont pris pour cible. Les morts se comptent par dizaines. Le gouvernement n’hésite pas à riposter d’abord dans les universités. Des images de viol, d’humiliation des étudiants qu’on roule dans la pisse et la merde inondent les réseaux sociaux.

Le jeudi 26 mai 2016, des images d’une rare violence sont envoyées sur les réseaux sociaux, le gouvernement camerounais est accusé d’avoir massacré 22 personnes. Vers 15 heures le porte-parole de l’armée le colonel Didier Badjeck nie les faits, mais dès 20 heures, des vidéos tournées à l’aide des téléphones portables ne laissent plus aucun doute sur ce qui s’est réellement passé dans le village de Menka dans le Nord-Ouest. Difficile cependant de s’accorder sur les chiffres, le gouvernement camerounais ayant habitué tous les chercheurs, les journalistes à ne jamais livrer les chiffres exacts de quoi que ce soit. Qu’importe! Selon le centre d'études International Crisis Group (ICG), « au moins 120 » civils et « au moins 43 » membres des forces de sécurité ont été tués depuis fin 2016. Dans ce drame, nous ne pouvons malheureusement nous en tenir à aucun fait dans la mesure où ce qui se déroule dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest n’existe presque pas, celle sale guerre est aussi une guerre cachée et presque niée par l’État du Cameroun. Pourtant il y a des morts depuis 2016, il y a des belligérants, il y a des otages, il y a l’armée camerounaise et malheureusement de vastes déplacements des populations dans la forêt qui tentent de trouver refuge au Nigéria, il y a des morts. Des villages entiers sont incendiés, avec les récoltes et les populations comme si par ces actes on voulait effacer toute trace, toute preuve, toute histoire. Ceux qui tombent, parmi les villageois, les populations civiles n’ont jamais eu pour patrie que le Cameroun qui pour eux se définit par cette terre rouge. Dans la guerre ils cultivent bêchent, élèvent leur bétail, ils sont très souvent loin des intrigues politiques et la capitale du Cameroun loin de leur imaginaire à cause de l’enclavement. Il y a des femmes et des enfants, des jeunes à la verdeur de l’âge! Leur disparition n’a pas un caractère retentissant! Certains n’ont même pas de carte d’identité nationale ils meurent donc pourquoi? Ils ne portent même pas le poids des idées politiques de ceux qui revendiquent la naissance c’est-à-dire l’indépendance de la partie anglophone du Cameroun et qui prendrait le nom d’Ambazonia.

Ce pays qui se disloque est étrange...

Comme il est important de faire appel à l’histoire pour comprendre la déflagration de l’État du Cameroun aujourd’hui. Comment expliquer qu’un seul pays ait deux hymnes nationaux qui s’épousent dans la mélodie et s’opposent dans leurs textes et leurs symboles?

La version originale en français :

L’Hymne National du Cameroun

O Cameroun, berceau de nos ancêtres

Va debout et jaloux de ta liberté,

Comme un soleil ton drapeau fier doit être,

Un symbole ardent de foi et d’unité.

Que tous tes enfants du Nord au Sud,

De l’Est à l’Ouest soient tout amour!

Te servir que ce soit leur seul but

Pour remplir leur devoir toujours!

Refrain :

Chère Patrie, Terre chérie,

Tu es notre seul et vrai bonheur,

Notre joie et notre vie,

A toi l’amour et le grand honneur!

II

Tu es la tombe où dorment nos pères,

Le jardin que nos aïeux ont cultivé.

Nous travaillons pour te rendre prospère,

Un beau jour enfin nous serons arrivés,

De l’Afrique soit fidèle enfant!

Et progresse toujours en paix

Espérant que tes jeunes enfants

T’aimeront sans borne à jamais.

Le premier couplet de la version française de l’Hymne National du Cameroun est un éloge des ancêtres; un éloge à tous les Camerounais, c’est une chanson de liberté et de succès, une chanson de paix, une chanson d’amour et d’unité nationale. Ce premier couplet fait appel à tous les Camerounais du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest d’être une quintessence de cohésion, c’est-à-dire d’être parfaitement unis et à se consacrer pour servir notre chère patrie, le Cameroun. On ne peut pas le chanter sans qu’il nous tienne par les entrailles et nous rattache à la terre de nos ancêtres.

Le second couplet très peu chanté et pas du tout appris par les Camerounais du Nord au Sud de l’Est à l’Ouest continue à faire l’éloge des ancêtres, nos ancêtres communs et les remercie pour le pays pacifique et parfaitement uni qu’ils avaient bâti. Il encourage, invite tous les Camerounais à faire preuve d’ardeur au travail pour rendre le pays le meilleur, le plus paisible, pacifique et parfaitement uni; bref, un pays idéal en Afrique.

La version anglaise traduite par le professeur Bernard Fonlon

The Cameroon National Anthem:

O Cameroon, Thou Cradle of our Fathers,

Holy shrine where in our midst they now repose,

Their tears and blood and sweat thy soil did water,

On thy hills and valleys once their tillage rose.

Dear Fatherland, thy worth no tongue can tell!

How can we ever pay thy due?

Thy welfare we will win in toil and love and peace,

Will be to thy name ever true!

Chorus :

Land of Promise, Land of Glory!

Thou, of life and joy, our only store!

Thine be honour, thine devotion,

And deep endearment, for evermore.

II

From Shari, from where the Mungo meanders

From along the banks of lowly Boumba Stream,

Muster thy sons in union close around thee,

Mighty as the Buea Mountain be their team;

Instil in them the love of gentle ways,

Regret for errors of the past;

Foster, for Mother Africa, a loyalty

That true shall remain to the last.

Commençons par le refrain : il est une lamentation qui regrette la vie des aïeux-anglophones et la perte de leur patrie, un beau poème inspiré du negro-spiritual Go down Moses que le professeur Bernard Fonlon connaissait très bien en tant qu’ancien religieux catholique. C’est donc un chant non de ralliement comme l’est la version française, mais de séparation, comme l’est l’hymne des Noirs-Américains « Soyons toujours debout - Fidèles à Dieu - Fidèles à notre mère patrie. » écrit en 1899 par James Weldon Johnson et mis en musique l'année suivante par son frère.

La liberté, le succès, la paix, l’amour et l’unité nationale de tous les Camerounais du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest ne sont pas mentionnés dans cette version.

Le premier couplet :

Le premier couplet de la version anglaise de l’Hymne National du Cameroun est une lamentation qui regrette la vie des aïeux-anglophones et la perte de leur patrie. Il a pour objectif d’inciter les Anglophones à la guerre, et à la séparation. Il incite et rappelle aux Anglophones que le seul moyen de satisfaire leurs aïeux, c’est de récupérer leur patrie.

Le second couplet:

En outre, le second couplet de la version anglaise divise le Cameroun en deux : il trace les frontières du Southern Cameroon et de la République du Cameroun à l’époque de nos colonisateurs : les Anglais et les Français. Il partage le Cameroun et sépare le Cameroun anglophone, c’est-à-dire le Southern Cameroon de l’époque, d’autres parties du pays : " From Shari, form where the Mungo meanders From along the banks of lowly Boumba Stream…"

Le second couplet de l’hymne national en anglais consacre la division, la partition du pays en deux. Mais il fait appel à tous les Anglophones de s’apprêter et à s’assembler, et d’être aussi puissants que le Mont Buéa (c’est-à-dire le Mont Cameroun certainement parce qu’il se trouve dans la zone anglophone), d’être imbattables afin de pouvoir rectifier les erreurs que leurs aïeux avaient faites dans le passé en récupérant la terre qu’ils avaient perdue en faveur de la République du Cameroun. Le second couplet incite les Anglophones à la guerre, à la séparation, à la lutte pour leur liberté, à récupérer leur patrie afin d’être un pays autonome en Afrique. Cette herméneutique du texte nous conduit à une opposition des deux textes pourtant à la même mélodie, le texte anglais apparaît comme une longue maturation des idées séparatistes d’aujourd’hui. Peut-on soupçonner Bernard Fonlon d’anti-patriotisme et d’être le constructeur de l’Ambazonia actuelle sans être frappé d’anathème de part et d’autre du Moungo? Les faits historiques sont pourtant têtus parce qu’ils défient le temps et l’espace.

Tout ceci se passe bien au Cameroun?

Des collègues, des amis, ceux qui s’intéressent au Cameroun se posent tous la même question à la vue des images et quelques articles qui paraissent dans les journaux à l’étranger. Est-ce vraiment le Cameroun? Oui, ceci se passe au Cameroun, soyez-en sûrs. Tous ces morts représentent le Cameroun, toutes ces manipulations représentent le Cameroun, tous ces silences complices sont aussi le Cameroun au même titre que ceux qui donnent la mort, ceux qui détruisent le vivre-ensemble pourtant encore si fragile. Au fond de nous, nous savons que ce bain de sang aurait pu être évité, mais maintenant qu’il coule, qu’il ne coule point en vain. Il faut qu’il reste une tache indélébile au visage de toutes les générations futures, afin que cette terre ne connaisse plus jamais un tel déshonneur. Ce sang précieux, c’est le rouge de notre drapeau qu’il a reteint et qui, mieux que jamais, se marie au vert et au jaune du Cameroun pour marquer l’unité de notre pays contre l’ennemi installé sur notre terre et la poignée de traîtres pourvoyeurs de ces bourreaux. Comment peuvent-ils donc gouverner leur propre pays comme s’ils étaient des étrangers? Au terme de cette guerre qui ne se veut pas guerre, au terme de ce silence, surtout que les survivants de leurs corps et de leurs âmes se gardent de se croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, « car la vie n’est pas un spectacle, car une mer de douleurs n’est pas un proscenium, car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse. »

* Vincent-Sosthène Fouda est politologue enseignant à Houston. Il est l’auteur entre autres de : Églises et États-Nations, un couple tenté par l’adultère, Paris, L’Harmattan, 2005. Et à paraître : Mgr Jean-Marie Benoît Bala, C’est le don de Dieu, et Mgr Jean-Marie Benoît Bala, le Pallium maudit.

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