CARNAGE DANS UN VILLAGE ANGLOPHONE
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Des cadavres gisant dans des mares de sang, des corps criblés de balles, des hommes pendus au plafond comme des moutons dans une boucherie, des dépouilles entassées dans les broussailles, un spectacle digne des films des scènes des films d’horreur. Le carnage a eu lieu en pleine nuit du 25 mai, au village Menka, département de la Mezam, dans le Nord-ouest, l’une des deux régions anglophones.

Dans un communiqué, le colonel Badjeck porte-parole de l’armée camerounaise, assume la responsabilité du gouvernement : « La bonne information autour de ces images dont certaines sont d’ailleurs grossièrement montées est que sur renseignement, la présence d’un groupe de terroristes a été signalée à Menka, dans l’arrondissement de Santa, département de la Mezam. Les Forces de Défense et de Sécurité ont ainsi progressé tôt le matin de ce jour à mesure d’encercler l’hôtel. Un guetteur a donné l’alerte, ce qui a donné lieu à de longs échanges de tirs pendant plusieurs minutes. A l’issue des combats à l’avantage des forces régulières, plusieurs terroristes ont été neutralisés, et les blessés ont été immédiatement pris en charge. Plusieurs armes et munitions ont été saisies, et aucun acte de pendaison contrairement à ce qui est montré sur une des images, n’a été commis ».

Le colonel valide donc que c’est sur un simple renseignement que l’armée camerounaise a exécuté sommairement une quarantaine de villageois supposés terroristes dans un hôtel ; sauf que les corps se retrouvent dans des bosquets et les maisons sans aucune arme. Il y a eu échange de tirs, selon le colonel, mais l’armée camerounaise n’enregistre aucun blessé. Les armes saisies par l’armée camerounaise sont portées disparues. Le colonel prétend que ce sont de ” fausses images” alors que les organisations civiles et les journalistes se sont rendus sur place et ont filmé les cadavres qui ne tournaient pas un film.

Les autorités camerounaises font tout pour défier la communauté internationale. Le carnage est intervenu juste après que les députés britanniques aient interpellé Theresa May, la première ministre britannique sur la situation de crise humanitaire dans la zone anglophone.

Voici leur déclaration :
« Que cette Assemblée condamne la violence et l’oppression étatique imposées par le gouvernement du Cameroun dans les régions anglophones du pays; souligne avec regret que plus de 20 000 réfugiés camerounais ont été enregistrés par le HCR dans leurs camps situés de l’autre côté de la frontière au Nigéria; reconnaît les informations selon lesquelles environ 1 000 personnes ont été arrêtées et 100 personnes abattues pour s’être opposées à l’oppression de la communauté anglophone par le gouvernement; note que le gouvernement du Cameroun a réagi aux manifestations pacifiques de 2017 en fermant les frontières aux régions anglophones et en déployant la brigade d’intervention rapide de l’armée; condamne en outre le gouvernement du Cameroun pour sa décision d’utiliser la force et appelle à trouver une solution pacifique; et appelle le gouvernement britannique à faire pression sur le gouvernement camerounais pour qu’il ouvre des négociations avec les dirigeants anglophones》. Une pétition a par ailleurs été mise en ligne par les députés du Parlement britannique.

Comme d’habitude, plus la communauté internationale demande à Paul Biya d’aller au dialogue, plus il accentue la violence. Tôt ou tard, la communauté internationale sera obligée d’intervenir. Les voix s’élèvent aux États-Unis, au Royaume-Uni, sauf en France dont Paul Biya se targue être « le meilleur élève «. Dans l’opposition où certains étaient contre l’ingérence étrangère, le carnage reconnu par le régime pousse maintenant les leaders à solliciter des Nations Unies.

Voici la déclaration signée du Bâtonnier Akere Muna, candidat à l’élection : « Autant on peut comprendre le fait que le gouvernement s’inquiète de la souveraineté de l’État et de l’ingérence étrangère dans ses affaires internes, autant il est insoutenable de voir tant d’indifférence face à la perte continue de vies humaines.

Les récents assassinats de civils, innocents et non armés, à Menka-Pinyin, montrent une fois de plus le mépris total pour la vie humaine et la détresse croissante dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

Les soldats continuent d’être forcés de faire la guerre contre leurs propres concitoyens et de les pousser vers une haine qui se nourrit des pertes enregistrées chaque jour.

Combien de vies humaines supplémentaires doivent encore être perdues ? Combien ?

Quand il s’agit des droits humains, on ne devrait plus pouvoir se cacher derrière l’argument de souveraineté. Lorsque des crimes de guerre sont commis, il existe des instances internationales qui ont le mandat d’enquêter sur ceux-ci.

Je lance un appel aux Nations Unies et à la communauté internationale pour qu’elles interviennent immédiatement afin d’éviter de nouvelles pertes de vie.

Je pleure avec les familles endeuillées et prie pour les âmes innocentes de ceux qui ont perdu la vie dans les circonstances les plus brutales. Nous, Camerounais, en ce moment de grande tristesse, devons-nous tendre la main en communion et prier pour un dialogue inclusif immédiat.
Que Dieu nous garde. Que Dieu garde notre pays le Cameroun ».

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