Yaoundé II : Le RDPC étale ses divisions
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Querelles intestines et batailles fratricides entre camarades fragilisent considérablement l’édifice du parti de la flamme ardente dans son bastion imprenable de Yaoundé II, en cette veille des échéances électorales annoncées. Les regards sont tournés vers l’instance faîtière du parti, qui est appelée à frapper du poing sur la table.

Après les sénatoriales du 15 avril 2018, remportées haut la main par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, le Cameroun s’apprête à organiser les législatives, les municipales et l’élection présidentielle dans les tout prochains mois. L’heure est à la grande mobilisation au sein des états-majors des principaux partis du champ politique camerounais. Les tractations sont visibles sur le terrain. En bonne place, le RDPC, particulièrement soucieux de renforcer la cohésion autour son Président National, entend damer le pion à ses adversaires dans l’optique de conserver le pouvoir. Ce qui risque ne pas être le cas à Yaoundé II, un des bastions imprenables du parti, à en croire les informations qui viennent du terrain sur fond de fortes divisions et de mécontentements divers.

En réalité, dans cette circonscription politique, le mal paraît plus profond qu’on ne le pensait et l’issue des prochaines élections risque d’être fatale du côté du parti de la flamme ardente. En cause, des têtes couronnées du parti à Yaoundé II ont du mal à vibrer en phase, mieux à se mettre d’accord sur un certain nombre de points liés à la vie du parti. A tel point que certains camarades, qui se regardent aujourd’hui en chiens de faïence, vont jusqu’à se donner des coups en dessous de la ceinture. Toute chose qui met à mal la solidité du parti. Il ne faudrait donc pas s’étonner que ce soit un militant de Yaoundé II qui ait récemment défrayé la chronique, poussant l’outrecuidance jusqu’à inviter le Président National du RDPC à ne pas présenter sa candidature à l’élection présidentielle annoncée.

Accusation grave

S’adressant à son camarade Président National, Président de la République et Chef de l’Etat, Bebga Pierre Marie, puisqu’il s’agit de lui, juge qu’«après 35 ans de règne sans partage à la tête de notre pays, vous représenter à l’élection présidentielle de 2018 serait suicidaire pour le Cameroun». «Nous ne vous voterons pas parce que vous avez trompé le peuple en lui arrachant par la ruse ce que vous-même vous lui avez donné de plus chère à savoir la démocratie et la liberté d’expression confisquées par l’odieux système des investitures et autres consensus que vous imposez lors des élections», martèle-t-il, convaincu de ce que sa lettre ouverte reflète ce que pense et partage la large majorité des militants de base et sympathisants du parti à Yaoundé II.

Certaines langues présentent Bebga Pierre Marie comme un infiltré enrôlé par «un député du MRC en mission et qui porte les couleurs du RDPC au bureau de l’Assemblée Nationale». L’accusation, sur fond de lynchage médiatique, est suffisamment grave. Dénuée certes de tout fondement, un tel grief traduit à suffisance le climat délétère qui règne au sein du parti de la flamme ardente dans le Mfoundi II, où certains aventuriers politiques, en mal de notoriété, s’emploient à fragiliser l’édifice du parti au travers du clientélisme, la diffamation, le tribalisme et l’affairisme. Pourtant, les faits d’arme à l’actif de l’élu du peuple que l’on croit ainsi traîner dans la boue parlent d’eux-mêmes.

«L’honorable Djomguoué Paul Eric fait des recrutements douteux dans les rangs du RDPC pour détruire le parti. La stratégie de déstabilisation bien ficelée a pour but de voler au secours de son frère Kamto en masquant l’infiltration par une soi-disant démission d’un militant du MRC». On a souvent entendu des vertes et des pas mûres au sujet du très adulé député RDPC de Yaoundé II, réputé pour sa générosité débordante. Mais cette fois-ci, ce que ses adversaires cherchent à lui coller sur la peau frise le ridicule, à défaut relève de la pure fantasmagorie. Pour s’en convaincre, il suffit d’évoquer, entre autre, l’attachement indéfectible de l’honorable Djomguoué Paul Eric aux idéaux de paix, d’unité, de progrès et de démocratie prônés par le RDPC et incarnés par son Président National.

Aventure ou continuité ?

Et puis, son bilan à l’Assemblée Nationale, depuis deux mandats consécutifs, fruit de son engagement militant, est des plus reluisants. Que dire dans la foulée des nombreuses initiatives qui portent son estampille, dont le programme baptisé «Vacances Utiles», les actes de sollicitude multiformes à l’endroit des couches sociales défavorisées, l’accompagnement de la jeunesse du Mfoundi…Toutes choses qui traduisent la modeste contribution du digne fils du Haut-Nkam à l’amélioration des conditions de vie des populations de la cité capitale et qui participent à accroitre sa notoriété. «Quand quelqu’un te dépasse, porte son sac. Il faut certainement être jaloux du succès de l’honorable Paul Eric Djomgoué pour lui chercher noise comme c’est actuellement le cas à travers son prétendu rapprochement avec le MRC, le parti de Maurice Kamto. Qu’il soit rassuré de notre soutien pour briguer un autre mandat à l’Assemblée Nationale», tranche L. Embolo, sauveteur au marché Mokolo.

La course au palais des verres de Ngoa et Kellé a toujours charrié de nombreuses convoitises au sein du parti au pouvoir tout comme dans les rangs de l’opposition. Le RDPC, qui ne cache pas sa volonté de rafler la majorité des sièges pour ainsi conforter son pouvoir, doit pouvoir présenter des candidats de poids, mieux des lieutenants plus enclins à accompagner la marche vers l’irréversible émergence dont le cap est fixé en 2035. Entre l’aventure et la continuité, nul doute que, le moment venu, les militants de Yaoundé II vont préférer la seconde option.

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