Calixthe Beyala : « Le Cameroun n'est pas une sous-préfecture américaine »
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Calixthe Beyala : « Le Cameroun n'est pas une sous-préfecture américaine » :: CAMEROON

« Un diplomate étranger, quel que soit le pays dont il est issu, a l’obligation de réserve. Il n’est pas là pour se mêler des affaires intérieures  d’un pays, d’un peuple, d’une nation. Il n’a pas le droit de se mêler de  politique  intérieure,  encore  moins  de communiquer  les  conversations  intimes. Nous sommes là dans une faute de diplomatie énorme.  Si ce n’est le cas, on pourrait qualifier ça de mépris des institutions d’un pays  d’accueil  et  d’irrespect  de  l’autre.

L’autre, c’est quelqu’un qui a ses propres pensées,  envies,  projections.  De  même que les Camerounais n’ont pas à demander à  Donald  Trump  de  partir,  de  même,  les Américains n’ont pas à demander que Paul Biya parte. Un diplomate n’a pas à le dire. De plus, nous sommes dans une situation assez difficile. Je pense que le Cameroun a besoin d’unité en ce moment, de se fédérer pour pouvoir combattre.

Avoir un tel discours c’est écœurant.  Nous  respectons  les  Etats-Unis,  et ils doivent nous respecter. Je suis étonnée qu’ils se permettent de critiquer d’autres chefs d’Etat. Qu’il s’agisse de Bush ou de Trump,  nous  ne  sommes  pas  là  devant des  modèles  absolus  de  démocratie,  de respect de l’humanité, des humanistes capables d’apporter la paix dans le monde.

Trump menace la paix et l’équilibre mondial, remet en cause les accords sur le nucléaire. Qu’est-ce que des gens qui représentent un être capable d’entraîner l’humanité vers le  chaos  pourraient  nous  apprendre  ?  Je n’ose pas critiquer parce que, même si je ne  suis  pas  diplomate,  je  respecte  son président, leurs institutions etc. J’aimerais qu’ils aient du respect pour les Camerounais. Si  les  Camerounais  ne  veulent  plus  de Biya, ils sont assez grands pour le lui faire comprendre. J’ai été heurtée par cette outrecuidance  de  l’ambassadeur  américain.

Le Cameroun n’est pas l’Amérique, ni une sous-préfecture de l’Amérique. Le Cameroun c’est le Cameroun. Et même si nous  sommes moins riches, moins  développés, que notre armée est moins forte que la leur, il y a du respect à avoir. Quand on  est  face  à  un  patriarche  avec  qui  on échange,  on  ne  se  met  pas  à  faire  des communiqués publics, à dévoiler tout.»

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