Cameroun, Crise anglophone: Ultime appel de Mandela center au dialogue
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Mandela Center porte à l'attention de la communauté nationale et internationale..Que la grave crise socio-politique qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis Octobre 2016 prend une tournure de plus en plus critique et apocalyptique parce que le Chef de l’Etat, Paul Biya, refuse toujours le dialogue;

Que les images horribles qui circulent sur les réseaux sociaux montrant des corps des camerounais en décomposition et des militaires camerounais en train de répandre du feu sur des centaines de maisons d’habitation (cas de Azi Market Square et Nkwa Nkwa dans le sud-ouest) donne à voir non pas une armée républicaine censée protéger les populations et ses biens, mais une bande de voyous qui sèment la terreur et la désolation;

Que depuis le déclenchement de cette crise, l’armée camerounaise qui dit «combattre le terrorisme» brille par des méthodes terroristes: habitations brûlées parfois avec leurs occupants, innocents tués à bout portant, des populations chassées de leurs villages et contraintes de se réfugier au Nigéria voisin, des motos des jeunes villageois brûlées, etc;

Que le Commandant des Opérations Militaires en région anglophone, le Général MELINGUI NOUMA, demis de ses fonctions le 07 mai 2018, par le Chef des Armées, Paul Biya, a, dans une interview accordée à l’AFP le 26 avril dernier, reconnu quelques exactions et confirmé que «l’armée brûle des maisons en Ambazonie»;

Que lors de sa 24e session ordinaire le 8 mai 2018 à Yaoundé, la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (CNDHL) n’a pas été tendre envers les autorités camerounaises qu’elle accuse de contribuer à la violation massive des droits humains;

Que le président de la CNDHL, le Dr. Chemuta Divine Banda, est formel sur le fait que « les soldats sont là pour s’introduire dans les domiciles, où ils braquent, tuent et brûlent. Tout cela parce que les autorités ont voulu ça » et également que « certaines autorités prennent des mesures qui constituent des violations des lois nationales, en entravant notamment le droit à l’accès à l’information, en limitant les mouvements et en ne respectant pas les droits des suspects » ;

Que plusieurs cas d’exécutions extrajudiciaires, sommaires, détention arbitraire, torture, traitements ou punitions cruels, inhumains et dégradants, violence sexuelle, disparition forcée, déplacement forcé ou violations massives et graves contre la communauté anglophone(environ20%) ont été documentés par Mandela Center International;

Que ces faits sont constitutifs de crimes de guerre (meurtres, tortures, attaques contre les populations civiles et notamment les pillages et les destructions des biens, etc…) consignés dans la Convention de Genève, l’acte fondateur de la CPI en son article 8;

Qu’il s’agit de graves violations des droits humains au sens de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1946, du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques de 1966, la Charte Africaine sur les Droits de l'Homme et des Peuples de 1981, de la Convention des Nations contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants du 10 Décembre 1984,etc,tous ratifiés par le Cameroun;

Qu’outre les obligations découlant du droit international des droits de l’homme, les conflits qui ont lieu tant au Nord-Ouest qu’au Sud-Ouest du Cameroun sont des conflits armés non internationaux auxquels s’applique totalement le Droit International Humanitaire (DIH) dont toutes les parties (l’État et les groupes de rebelles ou «assaillants») sont liées par ce dispositif juridique commun aux quatre Conventions de Genève de 1949 et les deux Protocoles additionnels de 1977;

Que la République du Cameroun est, bel et bien, partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, aux quatre Conventions de Genève de 1949 et au deuxième Protocole additionnel à ces conventions relatif à la protection des victimes des conflits armés non internationaux (Protocole additionnel II), et bien qu’elle refuse toujours de ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) de 1998, doit répondre clairement et obligatoirement de toutes les violations des droits humains;

Que le Secrétaire Général Adjoint de l’Organisation des Nations Unies (ONU), lors de la rencontre du 9 Août 2017 avec la délégation conduite par le directeur de cabinet du Premier ministre camerounais, Paul GHOGOMU, avait appelé au dialogue inclusif entre les deux parties belligérantes, mais se heurte à la sourde oreille de Yaoundé;

Que dans une déclaration rendue publique le 7 février 2018, l’Union Européenne, à travers son service pour l’action extérieure, a affirmé que «Seul le dialogue sincère et constructif, en suivant les voies démocratiques et constitutionnelles pourra conduire à une solution durable de la crise tout en préservant l’unité et la paix pour tous les camerounais »;

Qu’au cours d’un dîner officiel avec le président Paul Biya, le 19 décembre 2017, la Secrétaire Générale du Commonwealth, Patricia Scotland, avait « appelé les Camerounais à préserver la paix et l’unité, et à privilégier en toute circonstance le dialogue »; 

Que dans un rapport sur la crise anglophone en date du 26 avril 2018, International Crisis Group a confirmé que «Le risque est très élevé aujourd’hui que les choses puissent davantage se dégrader et même déraper en guerre civile »;

Que l’Église catholique à travers l’archevêque émérite de Douala, le Cardinal TUMI a toujours prôné le dialogue et fustigé le non-respect des exigences de la Réunification;

Que les missions de dialogue conduites par le Premier Ministre Philemon YANG dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du 16 au 24 octobre 2017 ont recueilli les revendications des populations sans qu’aucune solution n’y soit accordée par le régime;

Que dans une interview au journal LE MONDE, le 03 octobre 2017, Ni John Fru Ndi, opposant respecté originaire de Bamenda, affirmait au sujet du malaise des anglophones que «Paul Biya doit être traduit devant la CPI pour crimes contre l’humanité »;

Qu’un groupe de sécessionnistes anglophones, dans une requête datée du 12 octobre 2017 avait d’ailleurs demandé au Procureur de la CPI d’ouvrir une enquête sur «le génocide en cours et des crimes contre l’humanité » dans ces deux régions du pays.

Eu égard à tout ce qui précède, Mandela center international

1. Condamne, avec la toute dernière énergie, Condamne, avec la toute dernière énergie, cette attitude irresponsable de l’État Camerounais, contraire aux princip princip principes fondamentaux es fondamentaux es fondamentaux des droits humains;
2. Exige, avec fermeté et dans les très brefs délais, du Gouvernement camerounais, une enquête urgente, et de manière efficace, sur toutes les allégations d’atteintes aux droits de l’homme formulées à l’égard de ses forces de sécurité et une réponsepublique et détaillée publique et détaillée publique et détaillée sur ces allégations ces allégations ces allégations en reconnaissant l’existence de ces atteintes et en faisant état des erreurs commises;
3. Indique clairement, aux c Indique clairement, aux chefs militaires hefs militaires hefs militaires que leur responsabilité individuelle est directement engagée dans ces exactions à la lumière des instruments et jurisprudences internationaux;
4. Exige, avec détermination, du Gouvernement camerounais que tous les membres des forces de sécurité impliqués dans des violations graves des droits humains soient immédiatement relevés immédiatement relevés immédiatement relevés de leurs fonctions et qu’ils fassent l’objet d’une enquête et de poursuites;
5. Réclame, avec Réclame, avec insistance, l’ouverture immédiate d’un dialogue national inclusif, franc et sincère pour mettre un terme aux tueries barbares et sauvages des camerounais et tient le régime de Yaoundé entièrement responsable de toute dégradation irréversible de la situation.

Fait à Yaoundé le11 mai 2018
Le Secrétaire Exécutif Permanent
Jean Claude Fogno

Pour toute information complémentaire, bien vouloir contacter Mandela Center International aux adresses suivantes :
Email :mandelacenter2@gmail.com ou comptoirasssitancejudiciaire@gmail.com ou solutionscameroun@gmail.com
Tél. : (00237) 679 79 81 80 / 678 912 205 / 699 25 87 77

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