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© Camer.be : Avec L'auteur
- 14 May 2018 11:02:20
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Cameroun, Livre: Anthologie de mes poèmes :: CAMEROON
Cette anthologie regroupe une série de poèmes composés de 2012 à 2017. Il s’y trouve ainsi six recueils de poésie réunis. Il s’agit de : « A Tripoli le soleil s’éteignit », « Tambours », « Poèmes pêle-mêle », « Fleurs de liberté », « Retour au village » et « Poèmes de Ngata ».
quand je quittais Ongola
le soleil s’était levé prestement
et souriait tendrement à l’horizon
mais toi mon corps
tu t’étais levé lourdement
et traînais tes pieds
telle une âme en larmes
à la crête d’un convoi funéraire
et toi la brise
tu soufflais tendrement
comme tous les matins et venais lécher
délicatement mon visage pour me
souhaiter bon réveil
mais mon âme ô mon âme toi mon âme
tu étais chargée lourdement
et tremblotais
tremblotais
tremblotais
tremblotais
tremblotais
tremblotais
tremblotais
à l’évocation du préau
de Nsimalen
quand je te quittais
Ongola
mon cœur tambourinait de toute
la puissance de son souffle
et mes mains
et mes doigts
et mes lèvres
et mes dents
se serraient
se serraient
se serraient
se serraient
et ne s’étaient relâchés
que quand il avait dit le policier
bon voyage
…………………………………..
Partir
partir
ai-je bien fait de partir
je ne sais pas
la révolution
peut-on la mener si loin de toi pays bien-aimé
la révolution peut-on la réussir loin de tes cris
de tes larmes de tes pleurs ô mon pays
je suis un poète de la révolution
mais je vais devenir un poète de l’errance
adulé à Darmstadt à Francfort à Karlsruhe à
Berlin à Vienne à Graz partout là-bas si loin
de toi ô ma terre éternelle
partir
ai-je bien fait de partir
je ne sais pas
je vais assumer mon habit
de poète de l’exil honni par les siens
après le vêtement purulent de poète
du pénitencier
partir
ai-je bien fait de partir
je ne sais pas
mais
comment éclore sous tes arbres
tropicaux ô terre bien-aimée
ils sont nombreux
ceux qui sont venus et sont repartis
ceux qui sont venus et ont été combattus
ceux qui sont venus et ont été vaincus
ceux qui sont venus et ont été assassinés
partir
ai-je bien fait de partir
je ne sais pas
ils venaient pour changer le monde
ils venaient pour changer la vie
ils venaient pour changer le chagrin en joie
ils venaient pour changer les larmes
en ricanements infinis
et ils sont repartis
ils ont été combattus
ils ont été vaincus
ils ont été assassinés
partir
ai-je bien fait de partir
je ne sais pas
partir est toujours une déchirure
partir est toujours mourir
partir pour longtemps
partir pour très loin
partir partir partir
partir
ai-je bien fait de partir
je ne sais pas
mais
partir quand tout est noir
partir quand tout est triste
partir quand tout est désolation
partir quand tout est médisance
partir partir partir oui partir
partir
ai-je bien fait de partir
je ne sais pas
partir comme les jeunes qui te fuient ô terre
partir comme les vieux qui se sauvent aussi
partir comme les hommes qui détalent
partir comme les femmes qui s’enfuient
partir comme tout le monde en rêve
partir partir partir partir
partir
ai-je bien fait de partir
je ne sais pas
partir au loin
partir pour très loin
et revenir peut-être
rien que par le corps
inanimé
AH !!!!!! TRISTESSE
partir partir partir partir
ai-je bien fait de partir
je ne sais pas
quand la terre sera belle
quand la terre sera accueillante
quand la terre sera réjouissante
et que les gens y élèveront
des chants de joie
peut-être
les gens ne partiront plus
ils demeureront à tes côtés
ô terre qui m’a donné la vie
à jamais
partir
ai-je bien fait de partir
je ne sais pas
…………………………….
Terre de refuge
poète ! oh !
vous avez dit poète !
et il vient d’Afrique ! Attention !
tu es de notre race
tu es de notre sang
tu es de notre âme
tu es nous-mêmes
tu es le bienvenu au pays des livres
tu es le bienvenu au pays des libres
tu es le bienvenu au pays des stylos
tu es le bienvenu au pays des crayons
tu es le bienvenu au pays des gommes
tu es le bienvenu au pays des porte-plume
tu es le bienvenu au pays de encriers
tu es le bienvenu au pays des buvards
ton âme fait avancer la terre
ton âme fait avancer le monde
nous te chérissons
poète ! oh !
vous avez dit poète !
et il vient d’Afrique ! Attention !
ta race
est race de réfugiés
sous le nazisme
sous le racisme
sous le colonialisme
sous le totalitarisme
sous l’intolérance
DE TOUTES LES COULEURS
et l’Afrique
ô poète
ta terre natale
est encore
terre d’intolérance
ici
d’autres sont venus comme toi au 19ème siècle
d’autres sont venus comme toi au 20ème siècle
ils sont toujours venus
ils sont toujours venus
ils sont toujours venus
les indésirables chez eux
nous te proclamons juste
et te décernons fièrement
les lauriers de combattant
de la
liberté
ici est née la Négritude
ici est née l’indépendance
ici est née la démocratie
ici est terre d’épanouissement
pour toi
poète ! oh !
vous avez dit poète !
et il vient d’Afrique ! Attention !
tu es de notre race
tu es de notre sang
tu es de notre âme
tu es nous-mêmes
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