Préparatifs de la fête de l'unité : Comment les hommes en tenue torturent les Yaoundéens
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La circulation des automobiles est totalement interrompue dans certains axes de la ville de Yaoundé depuis quelques jours. En cause, les répétitions pour le défilé du 20 mai prochain.

User les souliers, les yaoundéens y sont habitués depuis le début de la semaine. Partir de la Mobile Omnisport pour la Texaco par exemple, entre 8 heures et 14 heures 30 minutes, il faut marcher sous un soleil de plomb ou sous la pluie. Mardi 08 mai, Il est 8heures entre la total Ngousso et la mobile Omnisport, les véhicules en file indienne roulent à pas d’escargot, lorsqu’ils ne sont pas totalement immobiles. Pas de distance de sécurité entre ceux-ci. Même les motos sont incapables de pratiquer leur exercice favori, faufiler entre les véhicules.

Les piétons marchent presque à reculons pour me pas se faire surprendre pas des motos, lesquelles ont totalement envahis les trottoirs. A la Mobil Omnisport, trois pick-up estampillés « police » barricadent le passage. Devant celles-ci, sont postés des policiers lourdement armés. Le tintamarre de la fanfare résonnant sur le lieu peut réveiller un mort. Toutes les boutiques du coin sont closes. Sous le regard admiratif des badauds qui cherchent à se faire remarquer et de leurs collègues postés en vigile, des carreaux de policiers esquissent une marche commando. Interdiction formelle de tenir un téléphone androïde en main.

Filmer la manifestation est un crime abominable, tous les badauds le savent ici et répètent à qui veut l’entendre : « gardez vos téléphones, on ne filme pas », peut-on entendre dans la foule.

Voies de contournement

Les chauffeurs clandestins travaillant sur l’axe Soa-Camair sont verts de rage : « Nous sommes dépassés chaque année c’est le même scénario. Ces gens doivent trouver un autre lieu pour leurs répétitions. Arriver à la Camair, il faut contourner tout Yaoundé », vocifère Hosseni, chauffeur clandestin. Les véhicules en provenance de Soa, pour rejoindre le centre-ville, empruntent une voie de contournement. Ils passent derrière les stades annexes de l’Omnisport pour ressortir au quartier Fouda, sur une chaussé crevassée.

Les passagers, embastillés dans des petits cars suffoquent de chaleur. L’arrivée à destination est vécue comme un exploit : « enfin, laisse-nous ici en route chauffeur !!! Ne cherche plus à bien garer », débitent euphoriquement certains passagers à la Camair, point de chute de leur voyage. Du côté de Nkolbisson dans l’arrondissement de Yaoundé 7, le scénario est le même. La Garde présidentielle en pleine préparatif de la fête de l’unité barricade également la route entre 9 et 13 heures. Les chauffeurs clandestins en provenance de l’arrondissement d’Okola sont obligés d’emprunter la route d’Oyom-Abang, un véritable parcours de combattants. Au quartier Melen, les militaires se livrent au même exercice avec les mêmes conséquences.

Les populations de la cité capitale ont encore 11 jours pour souffrir ce martyre, puis le rendez-vous sera pris pour l’année prochaine. Les mêmes causes produisant les mêmes effets.

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